Sciences Po : L’histoire de la Socie ?te ? de la surveillance
Dans ce cours à Sciences Po Paris, Fabrice Epelboin expose l’histoire de la société de surveillance avec l’avènement de la technologie au service de la collecte d’informations.
Des analyses pertinentes, des anecdotes révélatrices et des conséquences presque incroyables mais bien réelles.
C’est hallucinant ce que l’on peut apprendre dans les cercles les plus élitistes. Il y a des écoles où les connaissances et les savoirs enseignés ne reflètent en rien la décadence de l’instruction de masse imposée par l’Education Nationale à l’échelle du pays. Sciences Po est encore un lieu de savoir où il fait bon traîner l’oreille…
Fabrice Epelboin débute sa dissertation au 19ème siècle en expliquant comment la société IBM mettant sa nouvelle technologie au service de la couronne hollandaise par le fichage de sa population sur des cartes perforées (la mécanographie), à permis aux allemands 10 ans plus tard, de rafler en quelques jours l’intégralité de la population juive du pays.
Il donne une anecdote intéressante en précisant que c’est la société Bull qui à créé le numéro de sécurité social pour le compte du gouvernement de Vichy.
Il pose alors cette question lourde de conséquence : « Que va faire le politique avec le technologique ? » tout en posant le postulat que« la société de la surveillance est incompatible avec la vie privée. »
Un passage culte à 29mn34s surtout quand on sait que ce cours date de 2013 :
« La vie privée va faire face à une avalanche de trucs qui vont vous expliquer demain que ok bon la vie privée c’est bien gentil mais quand même y’a les terroristes, y’a les pédophiles, y’a les racistes, y’a les machins, y’a les trucs, les bidules donc NON ! »
Ces paroles raisonnent au regard des projets de lois et des lois déjà votées par le gouvernement actuel visant à limiter l’expression sur le net et accroître les techniques de contrôle de masse.
Fabrice Epelboin termine ce passage de son cours en affirmant :
« Très concrètement, c’est trop tard. »
Il signifie ici que le politique à fait le choix du sacrifice de la vie privée des citoyens au détriment de la régulation de la collecte de l’information et de sa marchandisation sur le net. En effet, quand l’on sait que la puissance des calculateurs double tous les 18 mois, on se rend compte quer le temps de poser la question d’un problème qui surgit de la technologie, d’autres l’ont déjà rattrapé. Il s’agit pour le politique et le judiciaire d’une course perdue d’avance, d’où le parti pris de la libéralisation complète et sauvage de ces technologies et de leurs utilisations plutôt que de tenter de légiférer pour les contrôler. Leurs usages pour tout gouvernant est bien plus simple et rapportent bien plus en terme de contrôle de masse et donc de manipulation de l’opinion publique par l’imposition de lois liberticides plutôt que de partir au front dans un combat inégal et perdu d’avance face à des mastodontes internationaux spécialisés dans ce domaine.
On peut donc dire de façon factuelle qu’en terme de protection des libertés individuelles, le politique n’est plus !
Pour terminer, Fabrice Epelboin fait une analogie entre la problématique exposée et celle à laquelle se sont confrontés les citoyens fermiers américains face aux lobbys de l’aviation à l’avènement de celle-ci, concernant la propriété terrienne qui à l’époque comprenait l’espace aérien au-dessus des habitations et des fermes ; une anecdote très parlante sur le combat inégal des droits des personnes face aux intérêts des sociétés mercantiles.
Prochain article à venir sur le maillage mondial des réseaux sous-marins transportant l’information et leurs implications géostratégiques.
Bonne écoute.
Tags : Société Histoire Surveillance
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