Les infos dont on parle peu n°110 (19 décembre 2015)

@DJL 93VIDEO

La campagne Kiss Kiss ayant été un échec, vous proposez quoi de mieux ? Je suis allé regarder les commentaires sous la vidéos sur YouTube et c’est encore plus consternant. Comme tous les consommateurs passifs, on ne propose rien, mais en plus on critique. 

Merde c’est vrai quoi, pourquoi AIL ne continuerait-elle pas à filer du contenu gratos en payant l’essence, les billets de train, le matériel, le site et puis la bouffe ? Et puis passer du temps en déplacements, traductions, montages, sélection d’articles de revue de presse, rédaction de textes, etc. ce n’est rien, c’est des passionnés. Et puis on est a l’air du libre, il faut partager, alors lâcher 2 euros, même 1, pas question ...

Sérieusement, prenez un peu de recul avant de lâcher des commentaires aussi idiots que "Si vous voulez gagner du fric, vendez des paniers bio cultivé sur tes terrains prêtés et cultivé par l’équipe d’AIL, C plus simple, + juste et plus facile"

@Unghmar

Il faut quand même dire une chose qui fait mal. L’argent, c’est le système et le système c’est l’argent (c’est un raccourci, mais en gros c’est quand même comme ça), par conséquent passer à un modèle payant quand on veut être libre est un échec en soi. Il y a certes différents degrés, mais ici, demander un paiement pour un service est une forme de prostitution, même si de nos jours on appelle ça "travail", le travail étant une aliénation. Devenir dépendant d’un public, à défaut d’un lobby ou d’une régie publicitaire est donc un échec, à minima par rapport à des dérives plus grave mais un échec quand même. Il n’y a pas de différence de fond entre être dépendant de son public ou d’un autre financeur. On passe de facto de la production d’un service autonome à la satisfaction d’un service demandé, ce qui est la définition commune de la prostitution et du business.

Le fait qu’il ne soit apparemment pas possible de procéder autrement est alarmant, quoique l’on observe beaucoup de sites qui procèdent plutôt par dons que par vente, ce qui me semble une démarche moins compromettante. Le don étant, en effet, une aide générale, alors que la vente tombe de facto sous tous les aspects pervers du système de consommation. Le fait que l’agence info libre ait choisi cette option est fort dommage. On ne peut pas critiquer un système et l’accréditer en usant de ses principes pour son bénéfice, ce qui signe à mes yeux l’arrêt de mort de sa crédibilité. Pas grave, il existe d’autres sites sur le net qui ont opté pour des solutions plus intéressantes, ou qui assument mieux leurs biais de financement.

Le fait de vendre des produits non-dépendant du contenu d’un site, plutôt que le contenu du site lui-même, est par exemple une compromission nettement moindre. Il y a une différence entre vendre son corps, et vendre ses légumes, livres, cartes postales ou t-shirts.

"C’est ça ou la disparition du site" nous dit-on. Il me semble que ce sont plutôt les deux à la fois, inévitablement. Et, si ce n’était pas le cas, au minimum la mort de l’autonomie de ce site, de fait.

J’entends, par ce message, faire la différence entre la vente d’un service, qui s’apparente ici au commerce d’information (système qui a causé la corruption générale des journaux dont l’agence prétend se distinguer) et celle des financements distincts du service proposé. Certes, il y a une forme de compromission dans ce dernier choix, mais il est autrement moins engageant. Ne pas le voir est un sacré manque de lucidité.

@Agence Info Libre

Wow, et j’avais raté votre commentaire. Pardon, je n’avais pas non plus compris que vos appels au don avaient échoué, ne fréquentant pas votre site et étant tombé sur votre vidéo par hasard. Mon commentaire avait une valeur plutôt générale.

Par contre c’est impardonnable de traiter une part de votre public de "parasites" sous prétexte qu’ils ne vous financent pas pour une raison ou pour une autre. Dans le tas, il y en a forcément de bonnes et certes aussi de mauvaises.

Je retiens que pour vous, un auditeur qui ne paie pas est par essence un parasite. Ainsi vous donnez raison à mon commentaire précédent malgré ma méprise.

Il y a aussi forcément des raisons au fait que certains sites parviennent à tourner avec des dons, et vous non, et il est un peu facile de procéder ainsi par l’insulte. Vous aurez compris que je ne me sens pas visé, ne connaissant pas votre site, et qu’il s’agit pour moi d’une posture de principe : on ne crache pas sur son public, encore moins quand on prétend vouloir participer à l’éduquer. Il vaut mieux changer de métier, et c’est apparemment ce pour quoi vous avez opté en vous tournant vers le commerce. A bon entendeur, adieu, vous ne risquez pas de me compter parmi vos donateurs ni votre public.

PS : on se demande qui crache sur qui. Il est légitime que des personnes discutent vos choix, vos orientations, qui ne sont pas forcément irréprochables et en tout cas neutres. Il est en revanche un pas que je n’ai pas souvent vu franchir qui consiste à dénigrer les gens à qui l’on s’adresse, de la part d’une agence d’information. Les grands médias, eux, n’oseraient pas, malgré tous les défauts qu’ils ont, et malgré le fait qu’ils prennent effectivement leur public pour des cons. Vous montrez que vous n’êtes décidément pas si différents, pour le peu que j’aurai observé de vous.

@Nycolas

Je suis partiellement d’accord avec vous, mais le truc principal qui m’agace c’est la critique abrutie. Mettre en œuvre du temps et des moyens pour produire quelque chose nécessite à un moment une rémunération si c’est une activité à part entière tant que l’on n’aura pas d’alternative de type salaire à vie ou rémunération parallèle grâce à un travail. Framasoft est dépendant des dons et donc de son public, la Quadrature du Net idem ainsi que Paul Jorion, Olivier Berruyer, etc. mais ils ont un public fidèle et mature et la plupart ont un travail à côté. Arrêt sur Images, Médiapart, eux sont au contenu payant. Que l’on aime ou que l’on aime pas, ces médias sont "libres", même si tous dépendent de leur public. Et a un moment, tous doivent dégager de quoi bouffer et payer le matériel ou abandonner.

A priori, AIL qui a un bouton DONS sur son site n’arrive pas à dégager assez entre les dons et les vues ( et je ne suis pas sûr que leurs contenus soient tous "monétisables" ). Ils n’ont pas réussis de Kiss Kiss Bank Bank, ils changent de formule. Meta TV annonce qu’ils vont passer à du payant depuis un moment, Soral fait de même avec ses monologues, etc. Que AIL souhaite tester ça, c’est à la limite leur problème.

Libre ne veut pas dire gratuit. Nous ne sommes pas dans le double sens du mot anglais "free". Si certain sont déçus qu’AIL choisissent ce mode de fonctionnement, que d’autres pleurent parce qu’ils prennent ça pour une punition ou du chantage, et bien il fallait sortir 5 euros avant ou bien qu’ils proposent des alternatives, mais que l’on évite les paniers de macramés bio c’est plus facile pour faire du pognon.

Pour ma part je conseillerais à AIL de travailler un peu l’habillage de leurs vidéos ( bandeaux avec noms des personnes interviewées, cartes pour situer les endroits, photographies d’illustrations par exemple ) pour rendre leurs productions plus attractives face à un public formaté incapable d’évaluer les moyens qui sont derrière la production. C’est un peu plus de travail de post production mais ça doit pouvoir se faire sans Adobe avec de l’Open Source.

@Zatara

Vous semblez croire que je fais partie de AIL, ce qui n’est pas le cas.

A l’origine, mon premier post est surtout destiné à signifier mon ras le bol des commentaires crétins qui consomment et considèrent que tout leur est dû sans penser que même si IDOPP n’est qu’une revue de presse à la Jovanovic, il y a autre chose à côté et que ça prend du temps et des moyens de le faire.

Je rajouterai que le quotidien "gratuit" 20 minutes a Schibsted derrière lui pour le financer, ne doit pas croiser grand chose non plus et a probablement des articles repris d’agences de presses et / ou rédigés par intelligence artificielle.

Pour ce qui est de la ligne éditoriale d’AIL, je suis bien d’accord qu’il faudrait qu’ils la revoient un peu et que c’est un poil bordélique. Dans cette histoire, AIL s’enferme peut-être dans une certaine routine et ne se remet pas en question, mais c’est après tout leur cuisine.

@pegase
" Depuis ce jour je ne consulte plus AIL, je vous ai viré des mes contacts FB"

Merci pour la poilade, je me fais chier au boulot et là j’ai bien rigoler 
Si pour une interview d’intervenants non légitime selon vous pour causer de l’UPR, vous stoppez toutes consultation, vous ne devez pas consulter beaucoup de sites/journaux/JT d’informations ... même pas beaucoup en fait, plus du tout.
 
Et le "viré de mes contacts FB" ... rien a jouter, j’en rigole encore^^

Mes encouragements vont aux personnes impliqués dans AIL : quoi qu’ils disent, ils se font insulter et dénigrer alors qu’ils produisent quelque chose, ça doit être relativement déprimant à la longue...