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(Sénateur américain) "Je défie quiconque de me donner un mobile sérieux qu’aurait eu la Syrie à utiliser du gaz toxique sur les rebelles."

Interrogé par le média iranien PressTV, Richard H. Black, sénateur américain de l’État de Virginie, revient sur les accusations d’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien et précise :

 

« C’est une ultime tentative de donner une raison aux pays de l’OTAN d’intervenir dans la guerre aux côtés des terroristes. »

 

 « J’attends et je défie quiconque de me donner un mobile sérieux qu’aurait eu la Syrie à utiliser du gaz toxique sur les rebelles. Il n’y en a pas. Or s’il n’y a pas de mobile pour un crime, il n’y a pas de crime ».

 

 

Traduction ERTV.

 

Tags : Etats-Unis Guerre OTAN Syrie Manipulation




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42 réactions à cet article    


  • 10 votes
    Le Russe 10 avril 2017 10:19

    @yoananda
    Il est important que tous les médias, quelque soit leur taille, s’activent à démonter cette mascarade, cet ennieme mensonge, prétexte à un acte de guerre. Car du côté Russe et Iranien, un prochain mouvement similaire ne restera pas sans réponse...

    Oui, Trump s’en fou... mais si son opinion publique (et pas seulement la sienne) commence un peu à sentir l’odeur de la poudre nucléaire, cela peut peut-être le ramener un peu à la raison. 

    Et en France, nous avons l’élection qui arrive. Il est important que cette mascarade soit vite et sérieusement démontée, car par le biais des temps d’antenne des candidats (qui seront inévitablement interrogés sur ce point) ce sera une bonne occasion de mettre un peu en lumière les "manières" pour le moins douteuses et dangereuses qu’ont nos "bons amis" américains de concevoir la "stabilité" et la paix dans le monde...

    Ce sont des semeurs de chaos...

    Daesh est né sur les cendres de leur guerre en Irak, basé sur un même mensonge...

    On ne le répétera jamais assez. Ca devrait être rappelé en préambule à chaque réponse ou reflexion sur la question.


  • 1 vote
    V_Parlier V_Parlier 14 avril 2017 22:39

    @Le Russe
    "Et en France, nous avons l’élection qui arrive. Il est important que cette mascarade soit vite et sérieusement démontée"

    En effet. Et principalement les deux bébés Hollande (maintenant amoureux de Trump comme ils l’étaient de Killary) sont à proscrire absolument. Mais j’ai l’impression que personne ne s’en rend compte. La mascarade a de l’avenir devant elle, je crois, alors qu’ils sont apparemment en train de nous étouffer un fait de guerre peu avouable ( http://www.youtube.com/watch?v=IuhDQy8siMA ). Je l’ai aussi soumise à la modération.


  • 6 votes
    Maetha 10 avril 2017 10:15


     Et de deux.

     Lire sur le site comité valmy la déclaration de la sénatrice américaine Tulsi Gabbard :

     => "La sénatrice américaine Tulsi Gabbard remet en cause la version officielle de son pays sur l’attaque à Kan Cheikhoun."

     Les citoyens Etats-Uniens ne sont pas dupe, ils ont élu Donald Trump pour qu’il mette fin aux agissements des néo-cons. Il faut se souvenir qu’il est un symbole fort de ceux qui refusent la "VO" des attentats du 9 septembre 2001, puisqu’il avait été un des premier à le dire publiquement, à la télévision le jour même où ces attentats ont eu lieu.

     Les néo-cons ont voulu le mater, une fois de plus, comme ils l’avaient fait pour Obama. Les Américains le savent, les "nouvelles" et leurs analyses circulent maintenant très vite "sur la toile" et ils ne sont plus dupe. Ce coup foireux va se retourner contre ces criminels.
     Il est à espérer : qu’une enquête sérieuse se mette maintenant en route : il s’agit là d’un acte de guerre extrêmement dangereux, suite à un mensonge ( documents falsifiés à l’appui) : les néo-cons nous ont (très mal) habitué à ce genre de procédés sous faux drapeau.
     Et : que maintenant leur manières de faire de despérados leur reviennent directement dans le nez.


    • 8 votes
      Le Russe 10 avril 2017 10:37

      Pour rappel : Le médecin qui a annoncé l’attaque de Khan Sheikhoun s’appelle Shajul Islam. Il a été poursuivi pour terrorisme en Grande Bretagne :


      De toute façon c’était limpide dès les premières images, quand on voyait des casques blanc bien cadrés s’activer sur cette mise en scène.

      • 3 votes
        maQiavel maQiavel 10 avril 2017 11:19

        Il y’a dans cette affaire beaucoup de paramètres à explorer et nombreux sont ceux qui dépassent le cadre Syrien. Mais si on se concentre uniquement sur cette attaque à l’arme chimique, d’après ce que j’ai compris jusqu’ici (et si je me trompe, qu’on n’hésite pas à me corriger) :

        -Depuis sa victoire militaire à Alep, le contexte politique est favorable pour le régime en place en Syrie, il pouvait donner l’impression de contrôler l’essentiel du territoire pour être en position de force en vue de future négociation de paix (ce qui est la stratégie de sortie de Poutine de ce conflit dans lequel il ne veut pas enliser la Russie).

        -Le contexte était tellement favorable que très récemment, le 30 mars pour être précis, Rex Tillerson le secrétaire d’Etat américain a affirmé que le départ de Bachar el-Assad  n’était plus une condition préalable à des négociations. Sa déclaration a été suivi par celle de Nikki Haley, l’ambassadrice des USA à l’ONU qui a dit « notre priorité n’est plus désormais de nous concentrer sur le départ d’Assad ».

        -Et chose qui serait incroyable avant l’élection de Trump, même Paris qui était la capitale occidentale la plus hostile à Damas n’a pas tardé à suivre la nouvelle ligne américaine. A ce stade en principe, Bachar el-Assad  devait sabrer le champagne.

        -Et badaboum, deux jours après, une attaque chimique a lieu à Khan Cheikhoun, une ville de la province d’Idlib qui est effectivement tenue par l’opposition armée mais dans laquelle n’a lieu aucune opération de reconquête militaire en cours.  smiley

        -Résultat : indignation des capitales occidentales, frappes américaines et galvanisation militaire et diplomatique de tous les ennemis nationaux , régionaux et internationaux du régime en place en Syrie. Le départ de Bachar el-Assad redevient une condition préalable à des négociations.

        Sous réserve que les faits que j’énonce là soient vrais, je vois trois hypothèses :

        -Cette attaque chimique n’est pas le fait du régime Syrien. L’opposition armée Syrienne a lancé cette attaque pour l’attribuer au régime afin de se sortir du mauvais pas militaire et diplomatique dans lequel elle se trouvait. C’est l’hypothèse de l’attaque sous faux drapeau (utilisée à tort et à travers pour n’importe quoi aujourd’hui mais dans ce cas spécifique, c’est une hypothèse crédible, c’est ce qui me semble le plus logique au regard du timing et du contexte).

        -Cette attaque est le fait du régime Syrien mais a été faites sans l’aval de Bachar el-Assad  et de ses collaborateurs directs. Dans ce cas, on pourrait supposer que des hauts dirigeants de l’appareil militaire Syrien se sont fait retourner par des services de renseignements étrangers hostile à Bachar el-Assad, ont mit les mains sur des armes chimiques d’une façon ou d’une autre et ont lancé ces attaques pour changer la donne. Ce serait le pire scénario pour Damas et Moscou.

        -Cette attaque est le fait du régime Syrien et a été fait avec l’aval de Bachar el-Assad  et de ses collaborateurs directs. Dans ce cas, c’est l’hypothèse mainstream du tyran sanguinaire semant la panique et la terreur en utilisant n’importe quel moyen et peu importe les conséquences. Cette hypothèse n’est pas du tout crédible car, je veux bien que ceux qui gouvernent la Syrie soient des monstres mangeurs de testicules d’enfants smiley , mais il faudrait qu’ils soient complètement stupides pour qu’ils agissent à l’encontre de leurs propres intérêts de cette façon alors que tout allait si bien pour eux. Ca ne correspond pas à la façon dont cette classe dirigeante a mené cette guerre. Selon certains analystes tentent de justifier cette hypothèse que je juge absurde , l’attaque chimique est une initiative d’ Assad et des faucons de Damas , avec le but, en obligeant les USA à réagir, d’empêcher l’application d’un accord secret entre les USA et la Russie qui transformerait la Syrie en une sorte d’entité confédérale où les Alawites ne contrôleraient plus que les régions essentiellement peuplées d’Alawites. Je n’y crois pas parce qu’il est clair que cela obligerait Moscou a remplacer Assad et ces Faucons eux-mêmes par d’autres membres de l’appareil d’Etat plus rationnels, avec le soutiens des puissances occidentales en plus. Le clan Assad ne prendrait jamais un risque pareil.

        Dans tous les cas de figure , ca va de plus en plus loin : on ne parle plus de décider d’une enquête de l’ONU sur l’attaque chimique pour déterminer et identifier les coupables ( ce qui est la procédure qui découlerait du bon sens ) , on ne parle même plus des sanctions à prendre contre Assad puisque c’est forcément lui qui est le coupable que l’enquête déterminera (forcément) , on est au point aujourd’hui ou l’on commence à punir le coupable avant de se lancer dans cette enquête pour identifier le coupable. smiley


        • vote
          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 11:20

          Le gras a fait ce qu’il veut. 


        • vote
          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 12:31

          @Zatara
          Officiellement en tous cas , les deux attaques sont corrélés puisque les américains disent que c’est une réponse à l’attaque chimique. 

          Après , on sait bien que cette attaque est déterminée par d’autres facteurs qui n’ont rien à voir avec la Syrie. 


        • vote
          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 12:42

          @Zatara
          Comme je l’ai dit en commençant mon commentaire , il y’a dans cette affaire beaucoup de paramètres à explorer et nombreux sont ceux qui dépassent le cadre Syrien. Mais dans mon commentaire , je me suis limité uniquement à la question des attaques chimiques. 

          Ce n’est pas du tout une analyse globale de la situation mais spécifique de la prétendue attaque chimique et de ses responsabilités. 


        • 2 votes
          Marcel Vincent 10 avril 2017 14:29

          @maQiavel
           "Dans ce cas, c’est l’hypothèse mainstream du tyran sanguinaire semant la panique et la terreur en utilisant n’importe quel moyen et peu importe les conséquences."

          Dans le genre, je crois que l’échantillon de maistream pur se nomme Jean-Michel Apathie. Il faut l’écouter non pas interviewer mais parler à Marion Maréchal-Le Pen : "c’est un dictateur, donc il est par nature fou, et c’est donc normal qu’il agisse comme un fou. Un dictateur ne peut pas agir de manière cohérente."


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          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 15:18

          @Zatara
          Je ne prend pas tout perso ( commence pas smiley ) , je précisais le contexte de mon commentaire. 

          Pour te répondre : d’après ce que j’en sais, les Russes ont effectivement été mit au courant des heures avant cette attaque (ce qui est une procédure tout à fait normale, il ne fallait pas que ces attaques tuent des soldats Russes, Washington devait absolument prévenir Moscou pour éviter ce type d’incident). Ce qui ne veut pas dire, comme certains l’ont interprété que les Russes ont donné leur accord à ces bombardements (c’est une hypothèse qui me semble absurde). De ce coté là, je ne vois aucun mystère.

          Pour ce qui est de la politique intérieure, c’est plus complexe. Ce qu’il y’a à Washington, c’est un jeu de go administratif  : on essaie de conquérir des territoires pour pouvoir impulser la politique de l’empire américain dans un sens ou dans un autre. C’est un jeu qui existe depuis longtemps entre les Etats parallèles (terme qui convient mieux qu’Etat profond car ces groupes ne sont pas homogènes, ce sont des centres de pouvoir quasi autonomes qui se décomposent et se recomposent, passant de postions d’alliances à des positions de concurrences. En principe, le rôle du président est de faire une synthèse des intérêts de ces différents Etats parallèles, ce qui permettait d’assurer la pérennité des institutions de la République. Mais depuis la période Obama, à peu près aux alentours de 2013 et peut être encore une fois depuis la dernière affaires des armes chimiques, ces Etats parallèles sont passés d’un stade de concurrence à un stade de franche hostilité , qui a fait que la politique étrangère américaine n’existe plus de façon cohérente).

          Dans ce bordel, tu rajoutes le phénomène Trump qui est profondément déstructurant et qui déstructure encore plus ce qui était déjà en voie de déstructuration et tu imagines un peu le chaos qu’il y’a à Washinton. Pour le moment, ces Etats parallèles ont au moins une chose en commun : la haine de Trump. Pour le reste, ils s’affrontent dans une bataille des institutions et Trump est en quelque sorte le pion central, le but du jeu est de réussir à l’encercler de tous les cotés pour le ramener dans un courant et le pousser (voir le protéger contre les autres Etats parallèles) pour qu’il applique un programme.

          De son coté Trump est un pion mais comme on dit , le pion peut aussi instrumentaliser les joueurs en les opposant les uns autres. En observant les nominations, on voit que Trump a commencé par chercher à faire consensus entre ces différents Etats parallèles ( ce que tout président doit faire en principe ) , ça se voyait car il nommait des gens de différents réseaux mais il ne s’était pas rendu compte qu’ils étaient en guerre et qu’aucun compromis entre eux n’était possible. Comme c’est un pragmatique , il doit en ce moment se dire qu’il vaut mieux courber l’échine momentanément face à un de ces Etats parallèles pour pouvoir commencer à mener sa politique intérieure. Ca se traduit du point de vue institutionnel par un alignement sur les élites du parti républicain très hostile à Moscou. Il fallait leur donner une preuve de bonne foi, lui qui est accusé d’être complaisant avec la Russie, voir carrément d’être une marionnette de Poutine : par ses déclarations sur la Russie et en bombardant la Syrie il espère mettre les choses au clair. A mon avis, ça ne suffira pas , s’il continue dans cette voie , il va se retrouver à être obligé de déclarer la guerre à la Russie pour prouver que Poutine n’est pas son pote. smiley

          Je plaisante, mais voilà, il est poussé à avoir une attitude de plus en plus hostile envers la Russie. Je ne sais pas ou ça va mener et je ne sais pas ce que ça pourra avoir comme conséquence sur le pouvoir Russe lui-même car Poutine pourrait aussi se laisser déborder par ses propres chiens de guerre qu’il a réussit à calmer sur l’Ukraine en expliquant que c’est un remake du piège Afghan et que se lancer dans une opération militaire à grande échelle là bas serait catastrophique. Si des soldats Russes sont tués par des bombardements américains, il ne pourra plus tenir ses chiens.

          C’est une situation dangereuse et instable mais elle est tellement imprévisible que des relations cordiales peuvent aussi rapidement se rétablir entre Washington et Moscou et ensuite se dégrader de nouveau. Il faudra attendre l’an prochain pour dire ou cette relation de façon stable si cette stabilité est possible et si on est encore vivant jusque là. smiley


        • 1 vote
          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 15:20

          @Marcel Vincent
          "c’est un dictateur, donc il est par nature fou, et c’est donc normal qu’il agisse comme un fou. Un dictateur ne peut pas agir de manière cohérente."

          C’est clair que les choses sont plus simples vus de cette façon. smiley


        • vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 10 avril 2017 15:52

          @maQiavel
          C’est vrai, c’est quoi toutes ces hypothèses tordues alors que la vérité est toute simple. Vous seriez pas en train d’essayez de nous embrouiller, MaQiavel, hum ? Seriez pas une sorte de fasciste confusionniste comme Etienne Chourd, hum ? 

          D’ailleurs puisque Trump est aussi un fou, c’est même encore plus simple que ce que décrit le journaliste très professionnel cité plus haut. 


        • vote
          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 16:16

          @Marcel Vincent & Qaspard

          J’ai retrouvé la séquence : ce n’est pas rationnel un dictateur !

          Impressionnant, tout s’éclaire.  smiley

           

          @yoananda
          C’est une question de personnalité. Le jeu politique me fascine. N’ayant pas la même personnalité que moi , tu ne comprends pas ce qui peut être intéressant là dedans , ce n’est pas plus compliqué ... smiley


        • vote
          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 16:28

          @yoananda
          Yep. smiley


        • 2 votes
          Qamarad Qamarad 10 avril 2017 16:57

          J’accorde un bon point au sieur Apathie. De la part de l’homme qui souhaite raser le château de Versailles, je crois que rayon folies, c’est un expert...


        • vote
          maQiavel maQiavel 10 avril 2017 17:15

          @Qamarad
          Toujours en Europe de l’est ? Attention, à ce qu’il paraît, l’armée russe va déferler... smiley


        • 2 votes
          Qamarad Qamarad 10 avril 2017 20:02

          Oui, toujours ! S’ils déferlent, il ne sera pas trop tard pour passer la frontière allemande, puis suisse. Une fois là, je fais un stage survivalisme avec Piero San giorgio et je suis paré pour la WW3. Tu m’auras pas Poutine !


        • 2 votes
          Qamarad Qamarad 10 avril 2017 22:20

          @Zatara

          Ledit couteau suisse prévoit dans un seul manche tous les couteaux existants. smiley


        • 1 vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 11 avril 2017 12:41

          @Qamarad et @Zatara


          Et aussi un sabre laser si c’est un couteau suisse jedi.  smiley


        • vote
          Qamarad Qamarad 12 avril 2017 18:46

          @Qaspard Delanuit

          Ah Qaspard ! Il vous fallait pour pointer l’exception. Parce que dans ce pays où l’on révère le calme après 20h00 et le respect du code, une lumière tapageuse en pleine nuit, ce pourrait détourner de braves citoyens de leurs saines obligations professionnelles. Pas de l’âme Jedi qui tienne smiley


        • 1 vote
          DJL 93VIDEO DJL 93VIDEO 11 avril 2017 06:31

          Ce qui est triste est la Russie ne défends pas la Syrie, la Russie défends ses propres intérêts pétro-gazier !


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 08:36

            Ce n’est pas triste, c’est tout à fait normal qu’un État défende ses intérêts ( et dans cette affaire, les intérêts Russes dépassent largement les questions économiques, c’est aussi une question de sécurité nationale). 
            C’est à la Syrie, comme à chaque État, de défendre ses propres intérêts. 


          • vote
            Sylvain Sylvain 11 avril 2017 14:33

            @maQiavel

            Il n’y a rien de normal dans l’interventionnisme, on peut trouver ça normal afin de défendre ses intérêts, mais on peut aussi être par principe contre le droit d’ingérence même si on aurait des intérêts économiques ou politiques a envoyer notre armée dans tel ou tel pays. Les discours de Robespierre contre la déclaration de guerre à l’Europe pour "amener la révolution hors des frontières" sont parmi les mieux écrits afin de comprendre cette doctrine politique. 

            A titre d’exemple je suis contre la présence de l’armée de mon pays en Afrique même si je sais qu’elle y est dans l’intérêt économique de la France. 


          • 2 votes
            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 15:35

            @Sylvain

            Attention, la Russie n’agit pas en Syrie en vertu du « droit d’ingérence ».

            C’est le gouvernement légal Syrien qui a fait une demande officielle qui a ensuite été approuvée par l’assemblée fédérale de Russie. Le droit d’ingérence, c’est autre chose, il consiste pour une puissance ou une coalition de puissance à intervenir dans un pays (généralement sous des prétextes humanitaires) sans que les autorités légales de la nation concernée ne donnent leur approbation.

            Dans ce conflit, la sécurité nationale Russe est en jeu : si l’appareil d’Etat Syrien s’effondre, les groupes djihadistes (constitués de nombreux Caucasiens) viendraient combler le vide créé par un tel effondrement central engendrant des mini-Etats extrémistes qui deviendraient le terreau et la plate-forme d’exportation d’idéaux , d’armes et d’hommes pour les fanatiques islamistes vers le Caucase , ce qui déstabiliserait toute la Russie. 

            On se retrouve donc avec deux Etats qui , chacun défendant leurs intérêts , défendent des intérêts convergents, c’est du pragmatisme. Moi je ne suis pas contre les alliances militaires si elles se font dans le respect des souverainetés nationales. 


          • vote
            Sylvain Sylvain 11 avril 2017 16:31

            @maQiavel

            Je comprend vos arguments mais vous me semblez avoir un certain tropisme envers Bachar et Poutine. Comme j’ai dit je suis moi même contre toute intervention française a l’extérieur de nos frontières si on ne nous as pas directement agressé, or le seul Etat sur Terre qui nous a déclaré la guerre c’est Daesh. Mais ça ne doit pas nous empêcher d’avoir une vision objective de ce conflit. Or considérer aujourd’hui que Bachar représente l’Etat legal syrien, ça me semble déjà discutable. Mais je manque de compétence concernant la politique en Syrie donc je m’attarderai même pas sur ce point.

            C’est votre vision du droit d’ingérence qui est tout de même très floue, on pourrait très bien considérer qu’il y a depuis 2011 en Syrie une guerre civile, et sans être de mauvaise foie la Russie n’est pas menacé directement par cette guerre civile. Avec des extrapolations comme vous faites on peut absolument légitimé toute intervention militaire... Adolf Hitler et Lyndon Johnson ont aussi éviter que l’Espagne et le Vietnam deviennent "le terreau et la plate-forme d’exportation d’idéaux" ! Ce n’est pas une tare d’ailleurs, c’est un vrai sujet de débat pour/contre droit d’ingérence, mais votre positionnement de "sélection du droit d’ingérence" ne me parait pas honnête intellectuellement. 


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            Sentero Sentero 11 avril 2017 16:36

            @maQiavel

            Dans ce conflit, la sécurité nationale Russe est en jeu : si l’appareil d’Etat Syrien s’effondre, les groupes djihadistes (constitués de nombreux Caucasiens) viendraient combler le vide créé par un tel effondrement central engendrant des mini-Etats extrémistes qui deviendraient le terreau et la plate-forme d’exportation d’idéaux , d’armes et d’hommes pour les fanatiques islamistes vers le Caucase , ce qui déstabiliserait toute la Russie. 

            Il y a eu déjà le précédent de l’Irak et il ne me semble pas que le chaos qu’a été ce pays (c’est moins le cas maintenant tout du moins cela semble en voie de stabilisation) a déstabilisé toute la Russie (ni l’Europe occidentale, ni les EUA d’ailleurs)... les conséquences sont restées surtout régionales... bref je ne crois pas du tout à cet argument de la sécurité nationale russe (idem pour l’intervention française au Mali au titre de la sécurité nationale française ou européenne. 

            La Russie veut surtout rester présente en Méditerranée et au Proche Orient à travers la Syrie... c’est logique de sa part, elle défend ses intérêts de grande puissance qui ne peut pas se permettre de ne pas être là... comme disait Ferry "Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, (...) c’est abdiquer, et dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c’est descendre du premier rang au troisième ou au quatrième."

            En gros je pense que la sécurité nationale russe n’est pas particulièrement menacée, il y a déjà un terrorisme caucasien et d’Asie centrale qui ne la mettent pas vraiment en danger alors pourquoi serait-ce plus le cas en Syrie ? ...et qui dit que la Syrie sans le régime syrien actuel éclaterait forcément en mini-Etats extrémistes ? On ne peut pas le savoir à l’avance... cela dépend en partie de la bonne/mauvaise volonté des "grandes" puissances. La fin des régimes tunisien et égyptien n’a pas abouti à ce type de chaos.


          • vote
            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 16:57

            @Sylvain

            -Je comprends vos arguments mais vous me semblez avoir un certain tropisme envers Bachar et Poutine.

            ------> Et pourtant, je peux vous certifier qu’ici, on m’a traité de tous les noms parce que je disais qu’il existe une propagande du Kremlin et du régime Syrien, que tout le peuple Syrien n’était pas unit derrière Bachar comme on le prétend dans les médias alternatifs, qu’il y’a eu aussi des massacres de civils de ce coté etc.

            Certains sur ce site sont allés jusqu’à faire de moi un complice des « terroristes ». Ca ne s’invente pas. smiley

            Tout ça pour dire que je n’ai pas un tropisme envers Bachar et Poutine, je ne vois pas les choses de façon manichéenne et binaire avec d’un coté des gentils et de l’autre des méchants (ce qui a rendu hystérique certains mes contradicteurs), c’est avant tout pour moi une question de rapport de force et d’intérêt. Et pour les déceler, il faut recourir à des analyses froides émancipées des passions et des affects, tout en gardant à l’esprit, humblement, qu’il y’a des tas d’information dont on ne dispose pas. Et c’est généralement à ce niveau qu’on me tombe dessus pour m’accuser d’enculer les mouches et de couper les cheveux en quatre puisque tout est forcément très simple : il y’a des méchants islamistes sanguinaires manipulé de A à Z par la CIA et de l’autre, Poutine et son acolyte Bachar qui, tel Batman et Robin, sauvent le monde du nouvel ordre mondial. Bref … smiley

            -Or considérer aujourd’hui que Bachar représente l’Etat legal syrien, ça me semble déjà discutable. 

            ------> Ce qui et discutable c’est sa légitimité. Mais sa légalité ne l’est pas.

            -Sur le droit d’ingérence

            ------> Il y’a une série d’éléments objectifs qui montrent que la Russie est menacée par l’effondrement de l’appareil d’Etat Syrien. Alors, bien sur que cette menace est indirecte et qu’il y’a aussi une part de subjectivité dans cette analyse. Mais il n’y a aucun moyen de gommer toute subjectivité dans l’évaluation de ses intérêts. Il faut donc faire avec et l’assumer.

             Ensuite, comme je l’ai écrit plus haut, il y’a une différence entre agir de façon unilatérale sur un territoire et agir sur ce territoire avec l’autorisation des autorités légales. C’est cette différence qui fait que toute intervention militaire en territoire étranger n’est pas légale.

            Et c’est cette différence qui fait que je suis moi-même contre le droit d’ingérence mais que je ne suis pas contre les coopérations militaires entre Etats souverains pour atteindre des objectifs convergeant, surtout quand il est question de sécurité nationale.

             

             


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            Sylvain Sylvain 11 avril 2017 17:15

            @maQiavel

            Désole pour l’accusation rapide de "tropisme Poutinien" , je vois qu’on a la même logique d’analyse concernant le conflit Syrien. 

            Mais pour revenir au droit d’ingérence je reste sur mes positions. L’attitude Russe en Syrie n’est pas une "coopérations militaires entre Etats souverains" afin de préserver leurs "sécurité nationale". Il y a une ingérence dans les affaires intérieurs Syrienne par la Russie pour valoriser ses intérêts, à l’image de ce qu’a fait la France avec le Mali.

             Mais si vous cautionnez ça il est très difficile (impossible ?) de se dire contre le droit d’ingérence, car on pourra vous ressortir l’argument de la "sécurité national" dans 90 % des interventions militaires de l’histoire, des croisades a la guerre d’Espagne en passant par la guerre en Afghanistan...


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            Sentero Sentero 11 avril 2017 17:27

            @yoananda

            Je ne crois pas que cet histoire de pipeline soit au coeur du problème en Syrie, ça été plutôt un argument après-coup coté régime syrien pour prétendre dénoncer une déstabilisation extérieure qui aurait commencée dés le début du printemps arabe syrien... s’il y a bien eu jihadisme et influence extérieure c’est après que la répression ait déjà commencé dans toute sa brutalité... il suffit de se pencher sur les événements des premiers mois du "printemps syrien" pour le constater.


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 17:30

            @Sentero

            Je ne dis pas que l’intervention Russe se limite à des questions de sécurité nationale. Il y’a bien entendu d’autres intérêts, l’accès sur la méditerranée comme vous dites mais aussi des questions énergétiques comme le dit DJL 93VIDEO ( et il y’en a d’autres ).

            Mais cette question de sécurité nationale existe et elle est fondamentale. Si vous parlez de l’intervention américaine en Irak alors il faut se rappeler qu’ il n’y avait pas en Irak des milliers de combattants originaire du Caucase et de l’Asie centrale dans ce conflit jusqu’à l’émergence de l’Etat islamique ( dont un certains nombre de Caucasien occupent des postes de direction ), c’est une configuration qui n’a rien à voir. De plus à cette époque là , la Russie ne cristallisait pas autant l’hostilité de l’empire américain qu’actuellement , les stratèges américains , une fois l’appareil d’Etat Syrien en miettes , seraient en mesure d’exporter la guerre vers le Caucase et l’Asie centrale pour déstabiliser la Russie ( qui serait en même temps pris en tenaille par l’Ukraine , par des sanctions économiques et par la baisse du cours des matières premières énergétiques ).

            Pour ce qui est du Caucase actuel , les Russes sont en position d’alerte car ils savent qu’une guerre pourrait reprendre , la situation est très tendue , de nombreuses attaques islamistes s’étaient produites en Tchétchénie et dans les républiques voisines du Daguestan et de l’Ingushetie. De plus ce sont des territoires en profonde crise sociale et économique (le chômage atteint plus de 50 pour cent à certains endroits) , l’infrastructure est pratiquement détruite par les précédentes guerres et l’indignation face aux crimes de guerre commis par l’armée russe continuent d’alimenter le soutien pour les islamistes. C’est une poudrière.

            Donc, oui , il y’a d’autres raisons à cette intervention militaire Russe ( et les guerres sont généralement multifactorielles ) mais cette raison là n’est pas négligeable ,elle est même fondamentale quand on comprend que toute la doctrine Russe est articulée sur la défense de sa sphère d’influence.

            Pour ce qui est de l’intervention au Mali , c’est une autre histoire mais là-dessus , je ne suis pas non plus d’accord avec vous ( même si j’étais contre cette intervention et celle de Lybie qui a déstabilisé la région ).

            .et qui dit que la Syrie sans le régime syrien actuel éclaterait forcément en mini-Etats extrémistes ? On ne peut pas le savoir à l’avance...

            ------> On ne peut jamais rien savoir à l’avance mais gouverner c’est prévoir et il y’a des dynamiques territoriales et opérationnelles en cours, tout le monde sait que les groupes sur place sont divisés, s’allient ou s’affrontent, se décomposent et se recomposent selon les circonstances et les intérêts , aucun ne serait en mesure de remplacer le régime Syrien si ce n’est le Fatah al Sham ( ex –Al nostra) ou Daech. Est-ce une alternative crédible pour la sécurité de la région ? Posez la question, c’est connaitre la réponse.

            Quand aux grandes puissances, vous voyez bien qu’elles sont divisées sur cette question, il n’y a pas de consensus, chacune défend son écurie (on a même des situations cocasse ou des groupes aidé par le pentagone affrontent des groupes aidé par la CIA, vous imaginez un peu le bordel).

            Concernant l’Egypte et la Tunisie, ce sont des pays qui n’ont pas plongé dans la guerre civile proprement dites, cette comparaison ne vaut rien. Par contre, observez la Lybie. L’Etat Lybien n’existe plus, il est fragmenté en groupes tribaux et religieux conçurent incapable de l’unifier. La Syrie sera pire. 


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 17:49

            @Sylvain

            Pour ce qui est de l’intervention de la France au Mali , la configuration est différente parce qu’il y’a eu un coup d’Etat militaire contre Amadou Toumani Touré le président légal. Les  putschistes sous pression des sanctions économiques internationale ont abandonné le pouvoir aux civils

            Ce que je veux dire , c’est qu’il y’a eu une interruption de la continuité constitutionnelle , des pressions et ensuite une intervention qui rend tout le contexte flou à un tel point qu’on ne sait pas si on peut parler d’ingérence ou non. Pour ce qui est de l’intervention Russe en Syrie, c’est beaucoup plus clair.

            Mais si vous cautionnez ça il est très difficile (impossible ?) de se dire contre le droit d’ingérence, car on pourra vous ressortir l’argument de la "sécurité national" dans 90 % des interventions militaires de l’histoire

            ------> C’est très simple : est ce que le gouvernement légal du territoire dans lequel on souhaite intervenir les autorise ou non ? C’est cette question qui va permettre de répondre.

            Parce que sinon, par principe, vous vous opposez aux coopérations militaires. Ce n’est pas mauvais, c’est faire de l’isolationisme au sens strict du terme, mais c’est une autre vision des choses. Quand un peuple ami , par l’intermédiare de ses représentants légaux , vous appelle parce que déstabilisé par des puissances comme daech ou Boko haram , ma conception des relations internationales et mon tropisme internationaliste ( compris comme alliance des peuples jouissant de leur souveraineté ) me pousse à avoir tendance à éviter l’isolationisme doctrinal et à les aider si on en a les moyens. Mais celan’a strictement rien à voir avec de l’ingérence puisqu’on est appelé à l’aide. 


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            Sylvain Sylvain 11 avril 2017 18:08

            @maQiavel

            Mon isolationnisme est effectivement doctrinal sinon il ne tient pas intellectuellement parlant. Si un régime "allié" subit des tensions intérieur je ne m’engagerai pas dans le conflit, sinon c’est la porte ouverte à toute ingérence. 

            Et selon moi c’est ce qui se passe en Syrie depuis 2011. Et ce n’est pas Daesh qui a déstabilisé le représentant légal Bachar, la situation est beaucoup plus complexe que ça...

            D’autant plus que Daesh a revendiqué des attaques sur le sol russe, donc je ne vois pour ma part aucune ingérence à ce que les Russes attaques frontalement Daesh, mais la encore ce n’est pas ce qui se passe depuis qu’ils sont en Syrie, c’est beaucoup plus complexe et la lutte contre Daesh, pourtant si légitime pour le coup, n’est pas la priorité de Poutine. 


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 18:30

            @yoananda

            "légaux" ne veut pas dire représentant légitime du peuple

            ------> Oui , comme je l’ai précisé plus haut. Ça ne change rien. Les Etats reconnaissent d’autres Etats , pas des régimes politiques. C’est cette logique de se mêler de la légitimité des institutions des autres peuples , sans aucune autorisation, qui amène précisément à la logique de l’ingérence.

            -La notion même de peuple ne s’applique pas forcément dans tous les cas d’ailleurs !

            ------> Là, il ne s’agit pas d’une question philosophique mais juridique : le peuple est constitué des habitants vivant sur le même territoire administratif, point.

            Sur le principe , je suis d’accord qu’il faudrait que chacun reste chez soi dans un isolationnisme total , ce serait l’idéal. Mais c’est une utopie qui ne correspond pas à la réalité des rapports entre les peuples depuis des milliers d’années. Il y’a des échanges culturels et économiques qui vont in finé avoir des conséquences politiques, tout le monde influence tout le monde, de là nait des interactions.

            Intervenir à l’extérieur pour la bonne conscience, c’est du pipeau comme tu le dis, il y’a en général d’autres motifs. Mais comme je l’ai dit à Sylvain, je n’ai pas de problèmes de principes contre ça tant que ça ne dérive pas en ingérence au mépris de la souveraineté des autres Etats.

            @Sylvain

            Je trouve que vous avez une définition trop large de l’ingérence à un tel point que je me demande si pour vous des échanges culturels et économiques ne sont pas aussi de l’ingérence.

            Parce que si on veut être un isolationniste conséquent, on ne peut pas se limiter au domaine militaire qui n’est qu’une conséquence de l’interaction diplomatique, sécuritaire, économique et culturelle avec les autres Etats. L’isolationnisme qui va au bout de sa logique, c’est celui qui prône l’autarcie totale d’un pays vivant dans ses frontières fermées, c’est une utopie intéressante mais même la Corée du nord n’y parvient pas. smiley

            Et puis, si vous me dites que cet isolationnisme ne se limite qu’au domaine des coopérations militaires, ça veut dire que vous êtes prêts à faire des échanges économiques et culturels avec d’autres peuples ( et donc tisser des liens ) mais lorsque ceux-ci sont en danger face à une menace réelle , vous détournerez le regard comme si de rien n’était alors que vous avez les moyens de les aider ? Vous allez peut être me répondre que vous vous limiteriez à apporter une aide financière, logistique ou politique mais n’est ce pas là de l’ingérence, puisque toute intervention est ingérence selon vous ? Vous voyez bien que l’isolationnisme pose aussi des problèmes.

            Moi ma conception n’est pas doctrinale mais réaliste. Les Etats coopéreront toujours entre eux et dans un contexte international de lutte pour l’hégémonie, les coopérations militaires sont une nécessité. 


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 18:43

            @Sylvain

            -Et selon moi c’est ce qui se passe en Syrie depuis 2011. Et ce n’est pas Daesh qui a déstabilisé le représentant légal Bachar, la situation est beaucoup plus complexe que ça...

             

            ------> Oui la situation est beaucoup plus complexe, évidemment. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu non plus de déstabilisation de l’appareil d’Etat Syrien.

             

            -D’autant plus que Daesh a revendiqué des attaques sur le sol russe, donc je ne vois pour ma part aucune ingérence à ce que les Russes attaques frontalement Daesh, mais la encore ce n’est pas ce qui se passe depuis qu’ils sont en Syrie, c’est beaucoup plus complexe et la lutte contre Daesh, pourtant si légitime pour le coup, n’est pas la priorité de Poutine. 

             

            ------> La priorité de Poutine, c’est maintenir en vie l’appareil d’Etat Syrien, ce qu’il a fait. Et la priorité des puissances occidentales et régionales qui veulent renverser Bachar, c’est le détruire.

            Ce jeu qui consiste à détruire ou à préserver l’appareil d’Etat Syrien en fonction de ses intérêts se joue sur plusieurs échelles (locales, nationales, régionales et internationales) et dans plusieurs domaines (énergétiques, sécuritaires, religieux, économiques etc).

            La Syrie n’est que la case d’un échiquier bien plus large. 


          • vote
            Sylvain Sylvain 11 avril 2017 18:57

            @maQiavel


            "Je trouve que vous avez une définition trop large de l’ingérence à un tel point que je me demande si pour vous des échanges culturels et économiques ne sont pas aussi de l’ingérence."

            Je parle vraiment d’ingérence militaire. Je ne me considère pas comme isolationniste car ça pose effectivement les contradictions que vous décrivez. Je crois que ma définition n’est pas particuliérement large, elle correspond a celle communément admise :

            Intervention d’un État dans la politique intérieur d’un autre État

            C’est exactement ce que fait la Russie en Syrie, ou la France au Mali et en Libye

            "vous êtes prêts à faire des échanges économiques et culturels avec d’autres peuples ( et donc tisser des liens ) mais lorsque ceux-ci sont en danger face à une menace réelle , vous détournerez le regard comme si de rien n’était alors que vous avez les moyens de les aider ?"

            Si la "menace réelle" vient de l’intérieur du pays , la réponse est OUI, je n’intervient pas, c’est une affaire de politique intérieur


          • vote
            Sylvain Sylvain 11 avril 2017 19:11

            Mais je reconnais que c’est pas simple, me dire en tant que Socialiste que je n’aurait rien fait pour aider la république espagnole en 1936 face a un coup d’état militaire fasciste, ça aurait surement pas été un choix facile. Pareil pour voir Benghazi ou Alep brulé ça fait pas revé, mais a la fin je crois que c’est la moins pire des solutions.


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 19:27

            @yoananda

            -se cantonner au légal est un garde-fou. C’est ça ?

            ------> On peut dire ça comme ça.

            @Sylvain

            Mais souvent, la frontière entre menace venant de l’intérieur du pays et de l’extérieur est ténue.

            Si on prend le cas de la Syrie :

            -Il y’a bien évidemment une donne intérieure, contrairement aux récits qu’on retrouve ci et là dans les médias alternatifs qui veulent faire croire à la fable selon laquelle tous les Syriens sont comme un seul homme derrière Bachar et que cette guerre est instrumentalisée intégralement de l’extérieur.

            -Mais il y’a aussi bien entendu une donne extérieure, contrairement aux récits qu’on retrouve ci et là dans les médias mainstream qui veulent faire croire au conte du tyran sanguinaire qui massacre son peuple par pure pulsion meurtrière et que le peuple veut dans son intégralité le renversement du régime en place.

            En général, il y’a une combinaison de facteurs internes et externes comme en Syrie. 


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 22:10

            @yoananda

            Si on se limite uniquement aux causes intérieures, il y’a les conséquences internes de la mondialisation néolibérale.

            Assad père a mené à son arrivé au pouvoir une politique économique dites « socialiste » mais plutôt « Etatiste » (réforme agraire, nationalisation des secteurs industriels, financiers, logistiques, réduction des inégalités etc) qui faisait que des pans entier de l’économie Syrienne étaient entre les mains du régime. 

            Il y’a ensuite eu plusieurs vagues de libéralisation  commencé après le contre choc pétrolier des années 80, le gouvernement Syrien va y répondre en libéralisant, ce qui va dynamiser des secteurs économiques et faire émerger de nouvelles bourgeoisies  d’affaire mais elles sont le plus souvent constituées par des hommes politiques et la bureaucratie freine les investissements.

            Arrivé au pouvoir, Bachar va poursuivre la dynamique et en 2005 décrète la fin de l’Etatisme au profit d’une « économie sociale de marché ». Et Bachar d’impulser dans la foulée une nouvelle libéralisation ? : modernisation du système financier, autorisation des banques privées, ouverture aux investissements étrangers etc. La situation économique de la Syrie s’améliore, de nouvelles entreprises privées émergent, le PIB  double en 5 ans et le taux de croissance est en augmentation.

            Mais comme toujours dans les processus de libéralisation, il y’a des gagnants mais aussi des perdants : les inégalités se creusent, avec la fin des subventions agricoles l’exode rural devient massif et a accentué la précarité dans les centres urbains , remise en question progressive de la gratuité des systèmes de santé et d’éducation, ce qui va sévèrement pénalisé les couches les plus défavorisées de la population. Les anciens bénéficiaires de l’économie planifiée vont donc se retrouver hors circuit, dégoûtés par la bourgeoisie d’affaires et la corruption politique et se recroqueviller dans l’identité religieuse.

            L’économie Syrienne va ensuite souffrir des retombées de la crise de 2008 d’une explosion de chômage (dans un pays à forte croissance démographique). Le régime va réagir en se tournant vers les pays du Golfe pour attirer leurs investissements mais ce faisant, il ouvre encore davantage la porte aux missionnaires salafistes qui vont orienter le repli religieux vers le takfirisme. Quand l’Etat a arrêté les investissements publics dans les zones rurales où la croissance démographique restait très forte (huit enfants par femmes !), il y a eu une grosse pression sur Alep qui connaissait déjà des faillites dans l’industrie textile liée à la libre circulation des marchandises et la concurrence des produits turcs et chinois provoquant notamment le déclassement d’une certaine bourgeoise commerçante et industrielle.

            En résumé : vagues de libéralisation, crise économique, exode rural, explosion démographique, frustration liée au déclassement et replis identitaro-religieux sous l’influence de (télé) évangélistes salafistes. Tout cela va contribuer à la construction d’une contre société que le régime va se prendre dans la gueule dans les manifestations de 2011. Bien évidemment , il ne s’agissait pas de tous les Syriens , Bachar restait populaire et jouissait du soutiens d’une large portion de la population Syrienne mais une large portion de l’opinion populaire s’était résolument retournée contre lui et son régime , ce qui était suffisant pour que des puissances étrangères allument la mèche de la poudrière. 


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 23:10

            @yoananda
            Non , je ne dis pas ça , ce serait uchronique. 

            Ce que je dis , c’est que la mondialisation néolibérale a eu des effets sociaux sur la Syrie ( comme sur de nombreux pays du monde ) qui a contribué à la construction d’une fracture sociales et des représentations au sein de la société Syrienne , fracture qui va ensuite dégénérer en guerre civile. 


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            maQiavel maQiavel 11 avril 2017 23:33

            @yoananda
            Sur le plan interne , la mondialisation néolibérale est évidemment un facteur important et pas qu’en Syrie. Meme en France ( Christophe Guilluy est celui qui l’explique le mieux ). 

            Mais ça ne veut pas dire que c’est un facteur déterminant en ce sens qu’à lui seul , il suffit à produire une guerre civile , les guerres sont toujours multifactorielles et résultent de la combinaison de plusieurs paramètres. Les autres facteurs que tu as mentionné , sans ce contexte , il ne se serait rien produit ( par exemple , la sécheresse a aggravé la fracture sociale et religieuse dans un contexte de croissance démographique et d’exode rural ). 

            Si tu remarques bien , dans cette mondialisation néolibérale , j’inclut une série de facteurs qui incluent ceux que tu as cité , c’est un tout et la libéralisation n’est qu’un élément parmi d’autres. 



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