"Le plan européen de 750 milliards
d’euros de
soutien aux économies en difficulté de la zone euro n’est qu’une
nouvelle étape, logique, sur la route sans fin de l’euro à tout prix.
Puisque les dirigeants européens refusent de regarder le problème
en face, et ce problème s’appelle monnaie unique, ils sont contraints de
payer toujours plus cher pour espérer maintenir le statu quo. Chaque
jour, les marchés font augmenter l’addition de l’euro, monnaie à
laquelle ils ne croient plus, et chaque jour les gouvernements acceptent
d’aligner les milliards correspondants.
L’Euro à tout prix
« L’accord prouve que nous
défendrons l’euro quoi qu’il en
coûte
», a commenté hier le
commissaire européen aux Affaires
monétaires Olli Rehn. En voilà un qui a au moins le mérite d’être
honnête.
Le maintien de la Grèce dans l’euro a déjà coûté 110
milliards d’euros, que le peuple grec, seul variable d’ajustement dans
un système où on refuse de toucher à la monnaie, devra rembourser, au
prix d’une fonte de ses revenus de 15 à 20%. ??Pour le Portugal et
l’Espagne, les eurocrates ont déjà provisionné plusieurs centaines de
milliards, et nul ne sait comment une défaillance de l’Italie, ou de la
France, pourrait être financée...
Quoi qu’il en soit, la fuite en
avant s’accélère. Des Etats déjà
tous largement endettés sortent par miracle de nouveaux milliards,
accélérant en réalité la diffusion à toute la zone d’une crise majeure
de la dette. Partout, on voit poindre des plans de rigueur, pour
les
plus résistants, quand les plus mal en point sont déjà passés à la
moulinette du FMI : restriction massive des dépenses publiques,
politiques récessives, explosion de la précarité.
Rapidement,
le continent s’appauvrit, se tiers-mondise pour dire
les choses clairement, emmené par une
caste de dirigeants incapables de
remettre en cause l’objet de 50 ans d’idéologie européiste maladive.
Ce
sont bien en effet au final les peuples qui sont sacrifiés dans cette
vaste tentative de sauvetage de la monnaie européenne. Eux qui
sortent
déjà de 15
ans de sous-croissance, la plus faible du monde, doivent
désormais subir les politiques dévastatrices de gouvernements affolés
par la perspective de voir le château de carte européiste s’écrouler.
Les peuples européens doivent savoir que les secousses ne sont pas
terminées. Manifestement
décidés à ne pas lâcher l’euro, leurs
dirigeants fanatisés sont prêts à sacrifier leur bien-être et leur
prospérité, pourvu que l’euro soit sauvé !
Les
Européens pourraient
se déplacer en roulotte et souffrir la disette, peu importe. Tant qu’il y
aura un petit roi à Bruxelles qui pourra se réjouir d’avoir sauvé le
veau d’or, l’euro, alors tout ira bien !"
http://www.marianne2.fr/Faut-il-sau...