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Commentaire de toug

sur On laisse mourir les vaches de faim à Fukushima


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toug toug 16 avril 2011 13:39

Reflexion de onfray intéressante :

  • Il y a une distinction fondamentale entre deux façons de concevoir le monde à partir des animaux. Ceux qui considèrent qu’il y a une différence de nature et ceux qui considèrent qu’il y a une différence de degrés.

    Sur ce sujet le philosophe australien Peter Singer pose des questions très intéressante :

    Un enfant handicapé profond, quel est son statut ontologique au regard d’un animal qu’on aura éduqué à faire tout un tas d’activités ? Notre civilisation a intégré dans son épistémè qu’un homme n’est pas un animal, il y a quelque chose de fondamentale dans l’humain qui ne se trouve pas dans l’animal. Ce qui est vrai. Mais l’erreur que font ces personnes par contre est de considérer que ne n’étions plus des animaux mais quelque chose d’autre, une créature semblable à Dieu. Si par contre nous regardons ce qu’il y a d’animal en nous il faut s’intéresser à l’éthologie, discipline du comportement des animaux, et cette discipline nous montre bien qu’on partage certain comportement avec l’animal.

    Il faut choisir sa vision du monde. Et si on est partisans de la différence de degrés entre l’homme et l’animal il faut se poser la question de la souffrance des animaux. Jeremy Bentham le dit très clairement, il n’y a aucune raison de faire souffrir les animaux. Pour lui nous sommes des animaux et donc nous avons des devoirs à l’endroit des animaux et c’est là que tout change. Dans cette perspective là, il faut considérer que ce qui fait l’humanité d’un être est sa capacité à ressentir de la souffrance. Il n’y a aucune bonne raison de légitimer la douleur qu’on inflige, ca n’est jamais défendable. Dans cette perspective là il faudrait avoir une philosophie de l’animal. C’est quoi l’animal ? De la paramécie aux grands singes. A partir de quel moment la mort de l’animal pose problème ? A partir de quel degrés de souffrances, comment savoir ce que ressent l’animal ?

    Il y a ceux qui considèrent qu’il ne faut pas manger les animaux, il faut un régime végétarien ou végétalien. C’est une idée Kantienne car si on le devient tous on ne tuera plus aucun animal : si on arrête de manger de la viande il n’y a plus d’élevage, si il n’y a plus d’élevage en ne tue plus les animaux, si on ne les tue plus il n’y a plus de souffrances animales donc moins on mange de viande plus on tend à diminuer partout sur la terre la souffrance animal, perspective utilitariste, c’est une contribution à diminuer la souffrance des animaux et donc de l’humanité. La question que pose Bentham est est-ce qu’il y a de bonne raison de tuer les animaux si oui quand ? Comment peut on légiféré sur ce sujet là. Le philosophe Peter Singer pose une question : Il y a une maison infesté par des rats qui mettent en péril la vie d’un enfant, faut il dératiser ? Si je fais un absolue de ne pas tuer des animaux alors on ne peut pas dératiser. La vie d’un homme est supérieur à la vie d’un rat  ? Pour lui il faut le démontrer.

  • C’est à chacun de se faire cette philosophie de l’animal. Ou est l’intelligence, comment elle se manifeste ? Si on parle des tiques, animaux qui sont programmés pour être ce qu’ils sont, Spinoza dirait programmé pour persévérer dans leur être : reconnaître de la chaleur, se laisser tomber et piquer. Est ce que c’est de l’intelligence ? C’est de l’adaptation à la survie, Struggle for life disait Darwin. Il y a une adaptation au cours des siècle car toute formes qui n’est pas adaptée à la survie disparaît, toute forme qui est adaptée à la vie dure et s’installe durablement dans les gènes. Ou on considèrent que les tiques sont intelligente ou alors on considèrent que nous sommes encore des tiques. Spinoza le dit : les hommes se croient libre parce qu’il ignorent les causes qu’il les détermine. Les hommes sont dans cette logique, nous obéissons à une sorte de nécessité que nous méconnaissons. Dans cette logique là on progresse dans la philosophie de l’animalité, il y a seulement une différence de degrés et l’homme est encore un animal. On a pas le choix, on est fabriqué dans un certain nombre de circonstance qui fait que pas plus que la tiques n’a choisi d’être programmé comme ca pour survivre nous avons choisis d’être ce que nous sommes. C’est quelque chose de difficile à accepté. Certes nous sommes peut être un petit peu des animaux évolués mais des animaux tout de même. Et si nous faisions des éthiques par rapport a ce que nous sommes, en prenant en considérations ce que l’éthologie nous racontes, alors nous verrions très souvent que nous sommes dans des logiques de territoire, de mal dominant de femelle dominant ou dominé. Plus nous allons vers la barbarie plus nous sommes dans l’éthologie. Regardons les comportements en banlieue par ex : les animaux marque leur territoire et le premier animal qui rentre dedans est ventre à terre la queue basse et l’animal passe. Si vous êtes dans une posture de soumission vous avez le droit de passé sinon le dominant vient se battre avec vous. Le mâle dominant peut être vieux, gros, moche, con mais riche, position de prestige dans la société, la femelle sera plus attiré que par le beau grand mince mais pauvre. L’éthologie fait la loi. Sur nombres de domaines il y a une logique animal. Il faut réintégré une dimension éthologique dans tout philosophie, dans toute éthique.

    Il y a une conception de l’écologie qui fonctionne un peu pareil. Pour certain ( la deep ecology au usa ) il n’y a pas l’homme et l’environnement autour mais l’homme dans le monde comme un animal, il ne faut pas être plus malin que ca, nous faisons partis de la nature et elle détermine ce que nous sommes, c’est une vision un peu panthéiste des choses, style gaya. Mais il n’a pas de contrat avec la nature ( qui signe les papiers ?) mais un contrat entre les hommes pour la nature. Cela fonde la notion d’écologie et dans cette logique on peut en entretenir un certain type de rapport à la planète, aux animaux ect. Si on deviens tous végétariens, que devienne les animaux, prolifération totale ? Problème conséquentialiste de démographie. Alors on peut être dans la position suivante, prendre en compte la souffrance animal tout en pouvant justifier qu’il y ai de l’abattage des élevages, qu’on puissent manger de la viande ect. Mais ce n’est pas une position sans contradiction, loin s’en faut.


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