L’islam a une position ambivalente à l’égard du judaïsme et des
Juifs. le Coran reconnait la filiation de l’islam avec la religion juive
et on y trouve des citations bienveillantes à l’égard des Juifs[1].
A contrario on trouve aussi dans le Coran des passages qui s’élèvent
violemment contre les Juifs qui n’ont pas reconnu Mahomet comme
prophète, et accusés d’assassiner leurs prophètes, sans que ces versets
puissent être généralisables à l’ensemble des Juifs. Il n’est nullement
question de haïr les Juifs ou de les offenser, leur respect est un ordre
imposé par le Coran car leurs crimes portaient uniquement sur leurs
relations passées avec Dieu (le Coran parle de rupture de l’Alliance à
cause des meurtres injustifiés des Prophètes (Jean), le violent refus de
Jésus et de Mahomet en tant que prophètes).
De nombreux hadiths,
plus ou moins fiables, concernent les juifs. Globalement, ces hadiths,
souvent difficiles à décrypter en raison de leur caractère allusif ou
imprécis, recommandent aux musulmans "de ne pas faire comme eux [:les
juifs et les chrétiens]"[2].
Doté du statut de dhimmis
en leur qualité de « gens du livre » qui institutionnalisait leur
infériorité juridique par rapport aux musulmans, les juifs connurent des
situations très diverses selon les lieux et les époques. La tolérance
ayant cours à Al Andalus permit l’éclosion de la culture sépharade qui rayonna dans tout le monde méditerranéen. Une tolérance qui ne fut plus de mise lors des invasions almoravide puis almohade
de la péninsule ibérique. Plus tard, les Ottomans accueillirent à bras
ouverts les Juifs sépharades expulsés d’Espagne suite au décret
d’expulsion de 1492 (voir l’histoire des Juifs à Salonique). En d’autres lieux les Juifs furent confrontés à des vagues de persécution. Ainsi les juifs du Yémen furent sommés au XIIe siècle de se convertir à l’islam par les chiites zaïdistes dominant le Yémen. À une époque plus récente on peut citer le cas de Meched en Iran où tous les Juifs furent forcés à se convertir au milieu du XIXe siècle (voir l’histoire des Juifs au Turkménistan).
Ces cas de conversion forcée furent néanmoins relativement rares, les
pouvoirs musulmans se contentant généralement d’appliquer aux Juifs le
statut de dhimmis avec plus ou moins de rigueur selon les époques. Le
choix de tolérance ou d’intolérance envers les Juifs a donc été une
volonté politique. Il est permis aux musulmans de consommer de la
nourriture cacher qui est considérée comme de facto hallal.
L’islam étant apparu après le judaïsme, les textes religieux juifs
n’y font pratiquement pas mention, cependant la pureté du monothéisme
islamique est reconnue. De sorte que la halakha permet aux juifs de pénétrer dans une mosquée alors qu’elle interdit l’entrée dans les églises présentées comme des lieux d’idolatrie[3].