Fabriquer des surnuméraires
Un dernier point. Concernant l’immigration et la mondialisation des hommes et non plus seulement des marchandises, Marx remarque (Septième section, chapitre 25) :
« A mesure qu’il développe les pouvoirs productifs du travail et fait donc tirer plus de produits de moins de travail, le système capitaliste développe aussi les moyens de tirer plus de travail du salarié, soit en prolongeant sa journée, soit en rendant son labeur plus intense, ou encore d’augmenter en apparence le nombre des travailleurs employés en remplaçant une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché, l’homme par la femme, l’adulte par l’adolescent et l’enfant,un Yankee par trois Chinois. Voilà autant de méthodes pour diminuer la demande de travail et en rendre l’offre surabondante, en un mot, pour fabriquer des surnuméraires… »
Vers la même époque, Marx dénonçait l’immigration d’ouvriers… belges en direction de l’Angleterre pour tenter de maintenir à flot une grève locale pour la journée de 9 heures. Aujourd’hui, 150 ans plus tard, on y revient, à la journée de neuf heures, et l’on va arriver à la retraite à 70 ans en attendant mieux. Et si l’on sait que les enfants ne travaillent plus, on sait que les « investisseurs » chinois à leur tour tentent de trouver moins cher que leurs propres ouvriers, au Sri Lanka, en Afrique ou ailleurs.