Sale homme
Salam, Shalom, sale homme !
Voilà de quoi faire sauter le train-train du discours quotidien…
Sale homme, ce n’est pas, forcément un homme sale
Monsieur Propre peut être un sale homme
Ce n’est pas un être qui a un défaut… mais un défaut qui ronge l’être…
On dit : défaut d’être… pour dire, pour certains l’inconvénient d’être
ou d’exister, comme quand on dit : il aurait mieux fait de ne pas être…
de ne pas exister.
Mais ça nous concerne tous et sans exception, cette folie d’être…de trop !
Et c’est être fou par un autre tour de folie que de se sentir à l’abri
de ce genre de disqualification… cette disgrâce qui nous frappe en plein
visage…
Oui… nous sommes de sales hommes… certains diront que c’est à cause du
péché… d’autres diront que c’est parce que nous sommes mal léchés…
Seulement voilà, il en est ainsi et ne peut en être autrement : l’homme est sale… quoi de plus banal ! Injure ou parjure ?
La saleté n’en demeure pas moins le propre de l’homme…
Remarquez, il vaudrait peut être mieux avoir les mains sales que pas de mains du tout.
C’est tout le charme discret de l’opposition entre Éthique et Politique.
Le politique a toujours les mains sales. L’Éthique n’a pas de mains du
tout. Ou en rêve. On ne peut pas faire une omelette sans casser des
œufs… ce lieu commun en dit long sur l’impossible mariage entre le vice
et la vertu… le Bien en politique c’est la Force, d’où le vice et ses
diverses fortunes.
La force sur le plan éthique c’est de dénoncer la force, d’où les
infortunes de la vertu. Pas de chance. On ne peut pas courir plusieurs
lièvres à la fois… encore un lieu commun pour dire qu’on n’a pas le
choix : soit on affirme le primat du politique en disant que tout est
force et rapport de forces. Soit on affirme le primat de l’éthique en
disant que le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le
maître… que le bien et la bienveillance restent nos vrais et véritables
recours. Donc rêve…
Sale homme où sont passées tes valeurs ? Il faut savoir ce que tu veux !
Mal traiter ou être mal traité … dire le mal ou te l’entendre dire ?
Ni l’un, ni l’autre. Je te vois venir… la big réconciliation entre
éthique et politique, entre arabes et juifs… tu rêves d’un monde
meilleur… d’un autre traitement des déchets… d’une politique qui te
débarrasse de toutes les souillures ? La fin de la marche… la trêve quoi
?
Donc rêve… sale homme. Parce que ta morale ne sera jamais ni saine ni sauve !
Entre politique et éthique, le serpent se mordra toujours la queue… le cercle est vicieux et ne peut être vertueux…
Soyons réalistes… n’exigeons pas l’impossible…
Parce que l’être humain est ce qu’il est… au cœur d’une intrigue ou
d’une sombre alternative : ou bien… ou bien… qui fait plus de mal que de
bien…
Tu es au four OU au moulin… mais pas à deux endroits à la fois… la main sur le cœur… OU… la main à la pâte.
Tueur pour que ta cité ne soit pas perdue….ou rêveur pour ne pas perdre ton dû.
Quand tu as compris l’inutilité de ces salamalecs, on se permet de te
dire : sale mec, même si tu étais le premier d’entre eux… en sachant que
les premiers seront les derniers. Et que les derniers resteront
toujours les derniers !