Bon diagnostic de Quatrepoint, à la nuance près que ce dernier a la
naiveté de penser qu’un "réaménagement de la zone €" pourrait résoudre
les problèmes de compétitivité.
Lord Hakkera, votre titre n’est
pas correct car, si vous analysez bien ce que dit Quatrepoint et ce
qu’explique de manière beaucoup plus approfondie Jacques Sapir,
c’est que l’Allemagne a conditionné l’intervention de la BCE à une
"stérilisation" des fonds apportés de manière à éviter le gonflement de
la masse monétaire.
Cette conditionnalité imposée par l’Allemagne
ne surprendra personne compte tenu du traumatisme hyper-inflationniste
qu’a connu ce pays dans les années 20, et elle est accompagnée d’un
strict contrôle budgétaire des pays faisant appel aux fonds du FEFS.
Si la cour constitutionnelle de Karlsruhe a approuvé le MES, c’est
néanmoins en fixant le plafond d’intervention de l’Allemagne au capital
fixé initialement de 190 milliards d’€ sur les 700 dont dispose ce
mécanisme à sa création. L’article 10 du MES prévoyait que ce plafond
pourrait être revu à la hausse si nécessaire, cela sera désormais
conditionné par un vote des 2 chambres allemandes (Bundestag et
Bundesrat) et vu la colère qui monte dans ce pays, ce capital ne sera
jamais relevé.
On voit donc que, compte tenu des analyses de
Jacques Sapir et des limites imposées par la cour de Karlsruhe, les
capacités d’intervention de Mario Draghi sont loin d’être "illimitées"
mais sont néanmoins économiquement et démocratiquement suffisamment
suicidaires pour créer chaos et misère au sein de la zone €.
"L"Europe de paix et prospérité" que nous ont vendus tous ces camelots
depuis 20 ans prend un tournant complètement opposé, ils s’accrochent à
leur dogme de contrôle supra national au service d’une oligarchie qui
atteint désormais son stade ultime de nuisance.
Remettant au gout du jour la médecine médiévale, ils saignent le patient et plus celui pâlit, plus ils le saignent.
L’ UE relève du mariage forcé de cultures, d’identités aussi différentes qu’elles sont proches géographiquement. La propagande belliqueuse
typiquement anglo-saxonne consistant à nous faire croire qu’il faut
être nombreux pour être fort est solidement ancrée dans l’esprit des
europeïstes, et promet encore de beaux jours aux concours de celui qu
pisse le plus loin.
"La politique de la France ne se fait pas à la corbeille" disait De Gaulle.
Depuis 20ans, la politque française, et les politiciens qui l’ont soutenu, sont tous à jeter à la corbeille.