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Commentaire de machiavel1983

sur Dédale, un fil vers la démocratie : Bande Annonce


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maQiavel machiavel1983 6 avril 2013 19:19

@daviduardo

0. Je comprends tes réponses je vais y répondre vite fait pour aller au fonds des choses :

-Sur l’extension : dès qu’il y’ a nécessité d’un Etat pour gouverner les humains, c’est suffisant pour que la nature des relations changent.

-Sur De gaulle : oui il y’ a des chefs d’Etat qui démissionnent mais encore une fois ce sont des exceptions et de plusil faut se rappeler que c’ était après mai 68 et qu’ il ‘ avait un rapport de force.

Maintenant le fond, je fais des copiés collé d’un échange avec toug :

1. THÉORIE ET PRATIQUEDU COLLECTIVISME OLIGARCHIQUE

CHAPITRE I : L’IGNORANCE C’EST LA FORCE

« Au long des temps historiques, et probablement depuis la fin de l’âge néolithique, le monde a été divisé en trois classes. La classe supérieure, la classe moyenne, la classe inférieure(…).Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il en a un est d’abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux. Ainsi, à travers l’Histoire, une lutte qui est la même dans ses lignes principales se répète sans arrêt. Pendant de longues périodes, la classe supérieure semble être solidement au pouvoir. Mais tôt ou tard, il arrive toujours un moment où elle perd, ou sa foi en elle-même, ou son aptitude à gouverner efficacement, ou les deux. Elle est alors renversée par la classe moyenne

qui enrôle à ses côtés la classe inférieure en lui faisant croire qu’elle lutte pour la liberté et la justice. Sitôt qu’elle a atteint son objectif, la classe moyenne rejette la classe inférieure dans son ancienne servitude et devient elle-même supérieure. Un nouveau groupe moyen se détache alors de l’un des autres groupes, ou des deux, et la lutte recommence ».Orwell , 1984.

 

Il explique ce que j’ ai écris plus haut , à savoir que la politique n’ est rien d’ autre que la gestion des rapports de domination , que lorsqu’ un groupe dirigeant arrive au pouvoir , il le fait au nom de la justice , de l’ égalité , etc mais finit par se comporter comme le groupe dirigeant dont il a pris la place. L’histoire le démontre

 

Il faut ici parler du fétichisme du pouvoir. Le pouvoir façonne les dominants et les dominés qui ne sont plus des sujets mais des objets aliéné par le pouvoir et la domination.

 

Orwell en fait une démonstration magistrale dans « 1984 », dans un dialogue entre O’ Brien membre du parti, et Winston qui se fait torturer : « 

O Brien : Et maintenant, revenons à la question « comment » et « pourquoi ». Vous comprenez assez bien

comment le Parti se maintient au pouvoir. Dites-moi maintenant pourquoi nous nous accrochons au pouvoir. Pour quel motif voulons-nous le pouvoir ? Allons, parlez !

Winston : Vous nous gouvernez pour notre propre bien, dit-il faiblement. Vous pensez que les êtres humains ne sont pas capables de se diriger eux-mêmes et qu’alors…

O Brien : C’est stupide, Winston, stupide (…)   ! Je vais vous donner la réponse à ma question. La voici :

Le Parti recherche le pouvoir pour le pouvoir, exclusivement pour le pouvoir. Le bien des autres ne l’intéresse pas. Il ne recherche ni la richesse, ni le luxe, ni une longue vie, ni le bonheur. Il ne recherche que le pouvoir. Le pur pouvoir. Ce que signifie pouvoir pur, vous le comprendrez tout de suite. Nous différons de toutes les oligarchies du passé en ce que nous savons ce que nous voulons. Toutes les autres, même celles qui nous

ressemblent, étaient des poltronnes et des hypocrites.

« Les nazis germains et les communistes russes se rapprochent beaucoup de nous par leur méthode, mais ils n’eurent jamais le courage de reconnaître leurs propres motifs. Ilsprétendaient, peut-être même le croyaient-ils, ne s’être emparés du pouvoir qu’à contrecœur, et seulement pour une durée limitée, et que, passé le point critique, il y aurait tout de suite un paradis où les hommes seraient libres et égaux.

« Nous ne sommes pas ainsi. Nous savons que jamais personne ne s’empare du pouvoir avec l’intention d’y renoncer. LE POUVOIR N’EST PAS UN MOYEN, IL EST UNE FIN. On n’établit pas une

dictature pour sauvegarder une révolution. On fait une révolution pour établir une dictature. La persécution a pour objet la persécution. La torture a pour objet la torture. Le pouvoir a pour objet le pouvoir. Commencez-vous maintenant à me comprendre (…) ?  Nous sommes les prêtres du pouvoir, dit-il. DIEU C EST LE POUVOIR (…).Le réel pouvoir, le pouvoir pour lequel nous devons lutter jour et nuit, est le pouvoir, non sur les choses, mais sur les hommes. Comment un homme s’assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston ?

Winston : En le faisant souffrir

O Brien : Exactement. En le faisant souffrir. L’obéissance ne suffit pas.”

 

 

 

Cet extrait est magistral, Orwell a vraiment saisi le fétichisme du pouvoir. On exerce le pouvoir pour le pouvoir et on s’assure de son propre pouvoir en faisant souffrir ce qui ramène aussi à Nicolas Machiavel : « En effet on trouve dans chaque Etat deux humeurs différentes : il s’ en suit que le peuple désire n’ être pas commandé ni opprimé par les grands et que les grands désirent commander et opprimer le peuple ».

 

Le pouvoir est une fin en soi. Comme Orwell le montre, les groupes qui accèdent au pouvoir peuvent penser le faire au nom de la justice, de la liberté, de la légitimité, mais une fois au pouvoir ils sont sous l’emprise du fétichisme du pouvoir et sont manipulé par lui, c’est pour cela que certains ont conclu que le pouvoir corrompt.


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