Sourate 5. v32
C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet, Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre.
Sourate 5. v33
La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment.
Note 1 : en Islam, le premier exemple d’aversion s’agissant de prendre une vie humaine est illustré par le refus du 3e Calife ’Osman de punir les conspirateurs qui avaient ourdi le complot pour l’assassiner car, selon ses paroles, il ne souhaitait nullement tuer des frères Musulmans simplement pour sauver sa vie.
Note 2 : comme nous l’avons noté plus haut, cette histoire s’avère à la mesure du caractère raciste et des méfaits des Bani Israël mais ne manque pas pour autant de conséquences d’une grande portée pour l’humanité. Les Bani Israël ont mimé lors des différents actes de leur histoire les principaux éléments de cet incident : jalousie, rejet de la direction divine et hostilité farouche contre leurs proches. Leurs nombreuses forfaitures (et les leçons à en tirer) sont consignées dans leurs écritures qui composent sans doute le plus ancien témoignage sacré qui ait survécu. L’enseignement qui découle du meurtre d’Abel est exemplifié devant l’humanité par l’histoire des Bani Israël. D’où la justesse des paroles du Coran « ... Ce pourquoi Nous avons prescrit aux fils d’Israël : quiconque tue un homme (par vengeance) innocent d’un meurtre ou de corruption sur la terre, sera considéré comme s’il avait tué tous les hommes et quiconque sauve une vie sera considéré comme s’il avait sauvé tous les hommes ». Aussi la norme édictée pour les Bani Israël s’applique-t-elle à l’humanité.
La fin s’enrichit d’une grande vérité qui énonce que tuer un homme équivaut à en tuer une douzaine voire un millier. Il est acquis que l’époque actuelle est singulièrement obsédée par les chiffres et le tueur en série est, partant, présumé être pire que celui qui n’a tué qu’une fois. Or, Allah
prévient qu’il n’en est rien et que la culpabilité morale s’avère d’un même degré pour un meurtre initial que pour les meurtres suivants. D’ailleurs comme ce récit en témoigne le remord et les reproches à l’égard de soi-même peuvent succéder au premier homicide. Chaque meurtre devient par la suite plus facile pour le meurtrier. L’étude psychologique des auteurs de massacres fait ressortir qu’ils développent rapidement une totale insensibilité à l’aspect moral de leurs actes et dès lors chaque meurtre n’est plus ni moins qu’un travail de routine présentant éventuellement quelques questions techniques à surmonter sans plus. C’est cette sorte de routine meurtrière que désigne l’expression « la banalité du mal ».
Pour comble d’ironie de l’histoire récente de l’humanité, ce sont les Bani Israël qui ont démontré le quiproquo exposé ci-dessus à savoir que d’autant le nombre des massacrés est élevé, d’autant le pire moralement. Des millions de Juifs sont prétendus avoir été exterminés par les Nazis dans les camps de concentration et il en est découlé un capital politique considérable en connexion avec le nombre des victimes. Par contre, l’Occident jette un linceul sur le massacre des Palestiniens sans défense à Sabra et Chatila à Beyrouth parce que quelques centaines « seulement » ont été tuées etque l’opération fut brève (deux jours et demi) en comparaison avec les atrocités nazies, massacre soutenu d’ailleurs par l’Etat d’Israël et perpétré en sa pleine connaissance sous les projecteurs et à portée de voix de ses troupes. La morale de l’épisode de Caïn et Abel épouse étroitement celle des Juifs i.e. que ces derniers sont aussi coupables de génocide que les Nazis. Le nombre invoqué ne fait aucune différence par rapport à la culpabilité morale. Il est hors de doute que le feu de l’Enfer sera aussi intense pour celui qui tue injustement quelqu’un que pour celui qui tue une multitude. L’inverse vaut également pour celui qui sauve une vie (à ses risques et périls) car cela revient à sauver la vie de tous les hommes.
33. Telle sera la rétribution de ceux qui font la guerre contre Allah (swta) et Son Messager (saws) et se déplacent sur la terre en y semant la corruption : le fait de faire la guerre à Allah et Son Messager tout en semant la corruption sur la terre renvoie à ce que les juristes Islamiques appellent « banditisme de grand chemin ». Ce qui inclut le meurtre, le vol à main armée et autres activités de terrorisme qu’un tribunal Islamique pourrait inclure dans la catégorie ici en cause.
Le verset stipule plusieurs « hadd » ou peines dont chacune s’applique en conformité au rite hanafite au regard de chaque en particulier :
(i) une agression à main armée avec meurtre est passible d’exécution automatique ou de crucifiement.
(ii) pour le cas où les agresseurs commettent un meurtre sans pour autant voler, la peine sera l’exécution automatique.
(iii) « hadd » ou la peine infligée pour agression à main armée sans homicide consistera en l’amputation de la main droite et du pied gauche, quoique la peine associée à un vol (cas 1 et 2) s’applique uniquement si (a) l’agresseur s’empare de l’équivalent de cinq grammes d’or et (b) que la victime porte plainte au tribunal.
(iv) l’intimidation et les menaces au moyen d’armes (sur une grande route ou en ville) sont passibles d’une incarcération pour une durée indéfinie à discrétion des autorités légales.
Note : le meurtre dont il est ici question constitue un acte de terreur pour lequel l’exécution automatique a été prescrite à titre de « hadd » ou peine par opposition au meurtre ordinaire (perpétré pour des motifs personnels et dénué d’activités subversives) et pour lequel la peine capitale (qisas) peut être absoute dans l’éventualité d’un pardon au meurtrier par les héritiers de la victime.
Ou bien ils seront expulsés du pays : dans le sens d’emprisonnement.