Que l’on soit dans le
"système" ou dans la 10 six danse (m’énerve ce terme j’arrive plus à
l’écrire) les hommes restent des hommes, surtout quand il y a du pognon qui
rentre en jeu. La vidéo d’Ahmed Moualek le démontre très bien, l’opposition au
système fonctionne comme le système dans une autre part de marché. Un système
dans le système.
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A mon humble avis, sans vouloir même rentrer dans la polémique de critiquer tel
ou tel, ça me saoule plus sûrement qu’une bouteille de vodka bue cul sec, le
cheminement pour s’opposer efficacement au système, si il nous dégoûte tant que
ça, ce qui est mon cas mais il faut bien vivre avec et pas de raison de partir
se terrer dans une grotte, la façon de ne plus le subir, ou de s’en émanciper
dans une plus ou moins petite ou grande mesure qui convient le mieux à chacun,
est de faire un travail individuel, sans rentrer dans la logique sectaire ou
communautaire.
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Car on voit très bien que le système est ancré profondément en nous car on a
pas connu autre chose, on baigne dedans, nous sommes parties intégrantes du
système. On a beau s’étiqueter dissident, résistant ou que sais-je, tant que
l’argent mènera le bal, que l’habitude de fonctionner par la hiérarchie et la
notion de soumission/domination, on sera tous invités à entrer dans la même
ronde et danser ainsi pour longtemps. De toute façon les groupes alternatifs
qui se formeront ici ou là, ressembleront d’une façon ou d’une autre, tôt ou
tard. Les mots traîtres, gourou, ressortiront obligatoirement puisque comme
dans tout groupe, une idéologie dominante sortira du lot au détriment des
autres et ainsi de suite. Surtout quand on veut prétendre réconcilier tout le
monde sous une même bannière et en peu de temps, ça ne pourra jamais marcher.
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Il serait bon aussi de se poser les bonnes questions et savoir ce que l’on
veut, pour soi d’abord, pour les autres ensuite, et oeuvrer à résoudre ces
questions pour tenter d’être le plus cohérent possible avec soi même et le
monde qui nous entoure. Dans la video d’Ahmed, qui est avant tout un long règlement
de comptes personnels qu’entend on ? C’est pas moi le traître, c’est lui, on
dirait un titre de film avec Aldo Maccione et Pierre Richard. Eclater la
dissidence, comme si il y avait une dissidence officielle avec la “galaxie
Dieudonné” comme figure de proue. Des dissidents il y en a à la pelle, mais qui
ne donnent pas de leçons de vivre sur internet, ne s’érigent pas en gourous,
mais vivent leur dissidence sur le terrain, en assumant leurs choix et ce, dans
pleins d’univers alternatifs différents qui vont du punk à chien au rasta qui retourne à
la ferme ou du bobo qui va construire sa maison bio à la campagne, le besoin de
retour à la terre touche beaucoup de monde, beaucoup de citadins avec qui j’ai pu discuter en vrai, ressentent cet
appel au retour aux sources authentique, étouffent dans les villes qu’ils ont pourtant préférées à leurs campagnes d’où ils tirent leurs racines. L’époque n’est plus à l’exode rural, plutôt à la fuite des cités bétonnées pour aspirer à un peu plus de nature et de verdure.
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Malheureusement il faut des moyens
financiers pour pouvoir se le permettre sans devoir rejoindre les alternatifs aux habits crasseux et aux tresses à poux et dans ce cas là, la notion d’égalité
est absolument fausse. Pour ceux qui n’ont pas de ressources, qui n’ont pas
bénéficié du système ou pas eu l’opportunité de se servir ou d’avoir su se servir du système pour se permettre le luxe maintenant ou plus tard de pouvoir s’en émanciper, la
prise de conscience de cette situation sans issue doit être douloureuse et on
peut comprendre que ces "laissés pour compte" s’accrochent à des sites comme E&R et voient des
perspectives de rejoindre un groupe qui pourrait arriver à subvenir à leurs
besoins par la solidarité et l’entraide, et pourquoi pas réunir certains d’entre
eux qui pourront faire des sortes de réseaux de BAD indépendant. Pour d’autres,
ils seront laissés sur le carreau car trop tendance à tomber dans la logique d’assistanat
et surtout dépourvus de compétences professionelles ou pratiques utiles à l’élaboration
d’un réseau autarcique ou indépendant, en ce sens, je rejoindrais mon compatriote "de fraîche date" Piero San Giorgio dans cette analyse pragmatique un peu rude qui se rapproche néanmoins de la réalité de terrain.
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Ahmed dit qu’on entend plus que Soral
et Dieudonné, éternelle querelle d’égos lancée par des artistes qui n’ont pas eu
l’opportunité de briller sous les projecteurs du système et qui profitent de la
nouvelle lumière que leur offre internet. Sous une autre étiquette mais avec la
même façon de fonctionner. Est ce vraiment cela la "dissidence" citadine peut être, issue de Paris, sans doute ? A mon avis, la
vraie alternative au système est anonyme, humble, composée de pleins d’individus issus d’horizons divers
qui communiquent ou non entre eux, mais qui, de toutes les façons, se tiennent
loin des projecteurs, car beaucoup plus occupés à cultiver leur jardin et
construire un avenir alternatif dans leurs gestes et leurs comportements quotidiens, pour leur famille et leurs enfants. Le système doit changer radicalement, notre façon de vivre aussi, ça prendra sans doute plusieurs décennies, à moins que l’on se fasse vitrifier avant.
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Nous tuons la planète, nous sommes la planète, serons nous plus nombreux que ceux qui veulent s’auto détruire ? C’est pas en restant assis comme je le fais pour écrire des commentaires que l’on va y arriver. Alors debout les gens et au boulot ! Qui se dévoue (bénévolement) pour me filer un coup de pied aux fesses ?
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I don’t want to change the world, I don’t want the world change me... (Ozzy Osbourne) http://www.youtube.com/watch?v=jDtvzuG5Maw