Vichy savait
J’accuse, n° 2, 20 octobre 1942
Les tortionnaires boches brûlent et asphyxient des milliers d’hommes, de
femmes et d’enfants juifs déportés de France.
Les nouvelles qui nous parviennent en dépit du silence de la presse vendue
annoncent que des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants juifs
déportés de France ont été ou bien brûlés vifs dans les wagons plombés ou bien
asphyxiés pour expérimenter un nouveau gaz toxique. Les trains de la mort
ont emmené en Pologne 11 000 cadavres (...). Dans son désir d’étouffer le cri
unanime de protestation indignée contre cette sauvagerie sans nom, la voletaille
nazie de Gringoire et de Je suis partout nie ces faits horribles.
On nie la séparation des enfants et des mères, on calomnie l’élite
intellectuelle française, on menace les princes de l’Église qui ont fait
entendre la voix de la conscience chrétienne, en affirmant qu’il ne s’agissait
que d’un renvoi de Juifs étrangers dans leurs ghettos d’origine.
Pourquoi
donc, demandons-nous, aucune lettre n’est-elle parvenue de ces déportés ?
Pourquoi ne nomme-t-on pas leurs lieux de séjour ? Les tortionnaires nazis et
leurs chiens couchants mentent (...).
http://web.archive.org/web/20030310022840/http://www.cie.fr/urdf/vichy/jaccuse2.htm