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Commentaire de Joe Chip

sur Le coup de gueule de Benoît Poelvoorde contre la Manif pour tous


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Joe Chip Joe Chip 5 février 2014 13:47

Du moment que la femme fait le ménage, même si elle le fait très mal, et qu’ils permettent aux petits garçons de jouer au camion, comme la génétique les y conduit, peu importe qu’ils soient des parents totalement débiles, qui font du chantage au suicide, qui frappent


Ce genre d’argument est très facile à renverser, sauf si vous êtes en mesure de démontrer que - à priori - des parents "non essentialisés" auront plus de chances que des parents "essentialisés" ne de pas être débiles, psychologiquement instables, de ne pas frapper leur progéniture, etc. Il me semble que ce n’est pas le sujet.

Si le sujet est celui des "parents débiles" et des mauvais traitements, on pourrait vous objecter qu’avant de songer à bouleverser des rôles parentaux déjà fragilisés par tous les artefacts de la crise (famille recomposée, femme seule, divorce de masse, etc.) il conviendrait, peut-être, de s’attaquer plus généralement et plus volontairement aux causes objectives que sont la pauvreté chronique, le chômage, l’irresponsabilité croissante des adultes, etc.

Encore une fois, il me paraît difficile d’assumer que "l’expérimentation" sur le genre puisse amener des progrès, sauf à tendre à considérer, et c’est ce que vous faites, que l’expérimentation représenterait déjà en soi une forme de progrès, point de vue qui est tout à fait légitime dans le cadre des sciences exactes, mais beaucoup plus spécieux dans celui des sciences humaines, tout particulièrement lorsque "l’objet d’étude" est l’enfant. Il faudrait prendre des précautions méthodologiques drastiques, et reconnaître clairement la nécessité de progresser très lentement. Or, on voit bien que c’est tout à fait impossible sous la pression des différents lobbies qui tiennent cette question pour une absolue urgence. 
Nous sommes donc bien dans un affrontement idéologique, pas du tout dans un débat dont l’enjeu serait le bien être réel des enfants ou le destin "interdit" des petites filles.

Or, si je constate que des gens tiennent un discours très formaté, pour ne pas dire artificiellement consensuel, sur ces questions, on ne peut pas prendre à la légère tous les extrémismes (LGBT et autres) qui gravitent autour de ce débat et qui expriment des réalités inquiétantes derrières les occultations des politiques et des grands médias. 

Si le sujet est "la femme condamnée à faire le ménage", il faudra m’expliquer en quoi il ne serait pas tout aussi efficace de promouvoir au sein classes des exemples dynamiques de femmes réalisées dans la vie active, plutôt que de spéculer sur des questions de genre, comme l’affirment à présent Peillon et Belkacem ("il n’y a pas de théorie du genre, simplement des études de genre aux résultats discutés et parfois contradictoires"). Par ailleurs, il faut vraiment être de mauvaise foi pour ne pas voir que les choses ont largement évolué dans ce domaine, et que de nombreux hommes assistent aujourd’hui leur compagne dans la vie quotidienne, sans avoir besoin pour cela que l’Etat leur indique "ce qui est bien et ce qui est mal".

 


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