Une
réflexion de Michel Drac à ce sujet datant de 2011 :
« La crise actuelle n’est pas une simple crise
d’ajustement. Selon les
points de vue, on peut la regarder comme un effondrement civilisationnel, un
coup d’Etat ou une crise du sens. C’est pourquoi le moment de décision
approche. Quand l’hologramme disparaîtra, le réel obligera à prendre de vraies
décisions, parce qu’il faudra bien décider de ce qu’on fait pour gérer la
catastrophe.
Quelles sont les décisions possibles ? Première
voie : la dictature sans la guerre. Deuxième voie, la guerre limitée et la
dictature. Troisième voie : la guerre totale et la dictature.
Il y aura donc la dictature. Cette dictature ne sera
probablement pas une dictature comme celle du temps jadis. Les formes
extérieures de la démocratie seront probablement sauvegardées, mais en réalité,
les dirigeants élus ne décideront plus grand-chose. La gestion sera située au
niveau d’institutions technocratiques entre les mains, en pratique, du capital
globalisé.
Reste la variable sur laquelle le moment de décision
approche : la guerre.
La
première option, pas de guerre, imposera une sorte de relégation d’une grande
partie de la population dans un univers de croissance quantitative virtuelle,
puisque c’est là qu’il reste des territoires de croissance. Cela suppose une
économie de pénurie dans le monde réel, mais une débauche de distractions
virtuelles. Toute la question est de savoir si les classes dirigeantes
estimeront qu’elles ont les moyens, par le virtuel, de rendre la situation
supportable, pour les populations, dans un cadre non démocratique mais
préservant les apparences.
La deuxième option, la guerre limitée pour s’emparer des matières premières,
consiste en gros à alléger le poids de l’ajustement supporté par les peuples
jusque là riches, en leur réservant une bonne partie des futures capacités de
production, ou en tout cas de consommation. Dans ce cas, il faut s’attendre à
une décennie d’opérations conduites sur le modèle de ce qui vient de se passer
en Lybie. C’est à mon avis le plus probable.
Enfin, il y a la
troisième option : la guerre totale. Ce peut d’ailleurs être une
option forcée, si la guerre limitée dérape. A priori, cela paraît impossible.On
ne peut pas non plus exclure une décision allant dans le sens d’une diminution
brutale de la population mondiale, par un mélange de guerre inter-étatiques et
de guerres civiles métalocales, sur le modèle esquissé par Huntington dans son
choc des civilisations, mais appliqué, sans la finesse de Huntington, par des
brutes néoconservatrices.
Attention, je ne dis pas que c’est le plan. Je dis qu’il
faut avoir conscience du fait qu’il peut y avoir des gens, dans les milieux
dirigeants, qui ont ce type de plan en réserve, parce que nous savons que ces
gens ont l’idéologie pour justifier ces plans ».