A l ’Est où je réside , en y vivant on
saisi mieux la répulsion , pour l’autocratie et la ’passivité’ des slaves . Là
encore est prégnant la persistance d’un fond communautaire mais refoulé.
J’ai découvert cette critique chez Marx il n’y a que quelques
mois et cela m’ avait gêné. En fait comme tout le temps avec lui, cela découle d’une
mécanique assez complexe qui puise ses sources dans l’histoire
profonde de ces populations.
Je mets ici un extrait de l’un de ses textes ou il y fait allusion
:
« Il n’y a aucun pays en
Europe qui ne possède quelque part les restes d’un ou plusieurs peuples,
survivances d’une ancienne population refoulée, et soumise par la nation
devenue plus tard l’élément moteur de l’évolution historique. Ces survivances
d’une nation impitoyablement piétinée par la marche de l’histoire, comme le dit
Hegel, ces « résidus de peuples » deviennent chaque fois les soutiens
fanatiques de la contre-révolution, et ils le restent jusqu’à leur
élimination et leur dénationalisation définitive ; leur existence même n’est-elle pas déjà une protestation contre une
grande révolution historique ?
L’année 1848 amena
d’abord en Autriche la plus terrible confusion ; les populations qui jusque-là,
grâce à Metternich, s’asservissaient réciproquement, connurent un moment
d’émancipation. Allemands, Magyars, Tchèques, Polonais, Moraves, Slovaques,
Croates, Ruthènes, Roumains, Illyriens, Serbes entrèrent alors en conflit
tandis qu’à l’intérieur de chacune de ces nations les différentes classes se
combattaient également. Mais l’ordre se fit bientôt dans cette confusion. Les
combattants se partagèrent en deux grands camps armés : du côté de la
révolution, les Allemands, les Polonais et les Magyars ; du côté de la contre-révolution les autres peuples, tous les Slaves,
à l’exception des Polonais, des Roumains et des Saxons de Transylvanie.
D’où vient ce
partage suivant les nations et sur quels faits repose-t-il ?
Ce partage
correspond à toute l’histoire profonde et antérieure des populations en
question ».
Marx,
Engels, La lutte des Magyars, La Nouvelle Gazette Rhénane – n°194, 13 janvier 1849