Un article très intéressant
qui permettra d’aborder les questions de fond, voilà le point de vue d’un
machiavélien :
1. Le titre (« en géopolitique,
pas de place pour l’émotion »).Je comprend ce que ce titre veut dire et je
suis partiellement d’accord mais il est un peu extrême.
En politique, la force est
le moyen par lequel un individu ou un groupe agit sur la (une) société, soit
pour lui imposer ses valeurs, la soumettre à son influence, soit à l’inverse
pour refuser les valeurs d’autrui, et résister à ses commandements !
Pour celui qui use de sa force
politique, toucher les émotions de la société dans laquelle il veut s’imposer est fondamental, c’est ce qui lui permettra de
la manipuler (c’est le principe de la propagande), on ne peut pas dissocier
politique et émotion parce que nous sommes des humains. Par contre ce que l’on
peut faire, c’est être des lanceurs d’alertes en exhortant les masses à ne pas
se laisser submerger par les émotions,
car c’est ce qui fait d’elles des moutons , et c’est de ce point de vue que le
patriote Russe qui fait cette vidéo alerte les populations Russes.
De la même manière, un
patriote français se doit d’alerter les masses à ne pas se laisser submerger par les propagandes émotionnelles qu’elles
soient atlantistes ou Russes.
2. La corrélation entre guerre et dette : pas grand
chose à redire, le fait de faire tourner la planche à billet au-delà du raisonnable
crée de l’inflation et aggrave la dette,
la guerre permet d’équilibrer les comptes dans un contexte de saturation des marchés.
A cela ,il faut rajouter les équations de l’épuisement des matières premières ,
de l’émergence de nouveaux pôles de puissances et parallèlement de l’affaiblissement
du pole occidental pour comprendre les tensions géopolitiques actuelles et dans
les années voir décennies qui vont suivre (voir
les articles survivre à l’effondrement économique1 et 2 ).
3. Sur le piège Ukrainien,
qui serait une sorte de remake du piège
afghan :cette hypothèse tient la route. Il faut se rappeler que la ligne
géopolitique américaine en Ukraine a été
définie par les paléo- conservateurs, dont fait partie le stratège Machiavélien Zbigniew Brzezi ?ski, l’un des artisans de l’Opération
Cyclone.
Il est probable que leur
stratégie soit à présent d’impliquer les Russes dans un conflit long et couteux et il ne
serait long et coûteux que si les Ukrainiens obtiennent de l’aide de
l’Occident, en particulier, les armes qui seront nécessaires pour mener une
défense réussie. Ils ne vont pas battre les Russes dans une confrontation
directe évidemment, ce n’est pas le but, ils doivent les engluer dans
une résistance urbaine prolongée. La
guerre deviendrait coûteuse, les coûts économiques s’aggraveraient de façon
spectaculaire pour les Russes car combinée avec des sanctions économiques, ce
qui entrainerait une crise non seulement économique mais politique et sociale
en Russie ! Si la classe dirigeante Russe envoie son armée en Ukraine,
elle fera exactement ce que les stratèges américains veulent qu’elle fasse.
Pendant ce temps là, les américains auront les mains libre au
moyen orient et surtout dans la stratégie de « containement » de
la Chine qui doit s’accélérer (dans les années, voir les mois qui vont
suivre, il va y avoir des crises dans les environs), en gros d’une pierre, ils
feraient trois coups !
Poutine et les stratèges Russes ne sont pas nés de la dernière
pluie, ils le savent, la seule chose qu’ils peuvent faire pour le moment,
c’est faire faire à leur armée des va et viens à la frontière Ukrainienne pour
peser sur des négociations.
Les exhortations de l’auteur de la vidéo s’explique
donc, il a raison de demander à l’opinion publique Russe de conserver son calme
mais comme tous ceux qui appellent au calme, à la modération et à la réflexion, son combat est perdu d’avance.
Le problème est que dans ce genre de circonstances, surtout s’ il
y’ a des exactions de Russophones voir de Russe ethniques à l’ est de ‘l
Ukraine ( ce qui ne manquera pas si la guerre s’ intensifie , et je pense même
que les tacticiens atlantistes doivent songer à les provoquer , en tous cas ,
moi j’ y songerai à leur place ) , il ne pourra pas contrôler son opinion
publique et même une grande partie de la classe politique qui exigera une
intervention !
Il sera difficile d’expliquer à ces gens que la politique se
fait avant tout avec les méninges, l’émotion submergera l’opinion publique
Russe qui deviendra hystérique.
Poutine est donc pris entre le marteau américain et l’ enclume de
l’ opinion du pays qu’ il dirige , et ça risque d’ être compliqué … enfin
, si les américains ne font pas n’ importe quoi et rien n’ est moins sur
quand on voit leur confusion sur le dossier Syrien , capable de changer de
tactique d’ une semaine ( parfois jours ) à une autre …