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Commentaire de Le décodeur

sur Bistrot Libertés avec Jean Robin


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Le décodeur 14 janvier 2015 14:08

LE LIVRE NOIR DE JEAN ROBIN (ou ROBINOSCOPIE)


4ème épisode :

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Le dîner de cons
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Le grattin de l’Empire se retrouve, comme tous les mois, au dîner du Siècle. Pour pimenter les rencontres, chaque membre a reçu pour consigne de ramener avec lui un c... de la plus belle espèce. On retrouve, ce soir, entre autres, Oliderid en compagnie de Pierre Gattaz, Erwanet avec Jacques Attali, et Jean Robin au bras de Laurence Parisot.

Pour Jeannot, c’est l’occasion ou jamais de témoigner du terrible ostracisme dont souffre son incomparable talent.

Jeannot : - Vous vous rendez compte ? J’ai écrit pas moins de trente livres ! Pendant ce temps, Socrate n’en a pas écrit un seul, le bouseux !

Il s’esclaffe.
Parisot : - Ah bon ? Qu’avez-vous donc écrit, cher ami ?
Jeannot, pas peu fier : - « Gagner un revenu complémentaire : c’est facile ! », « Le livre pour être heureux », « Le livre noir de la souffrance animale »,...
Parisot : - Mais c’est passionnant ! Comment se fait-il qu’on ne vous voie pas plus souvent sur les plateaux de télé ? Avec un éclectisme et un talent comme le vôtre...
Jeannot, sombre : - Ça, c’est la question... Je vais vous faire une confidence. [Il parle tout bas. Le petit cercle des convives se rapproche. Alain Minc n’en perd pas une miette. Jacques Attali est tout ouïe.] Je crois que je suis victime de l’oligarchie !
Murmures dans l’assistance. Des invités se pâment. Le personnel tente de les raviver avec des sels.

Oliderid et Erwanet font corps avec leur ami Jean Robin.

Parisot, fébrile : - L’oligarchie ? Que voulez-vous dire, mon cher ?

Attali, les narines fumantes : - Je crois, mon jeune ami, qu’on verse là dans la théorie du complot et ces idées nauséabondes ne sont pas sans nous rappeler les heures les plus sombres de notre histoire et si vous voulez mon humble avis [le public se met à tousser], le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ...

Minc, agacé : - Jacques, laissez-le terminer, voyons.

Jeannot, inflexible : - L’oligarchie, oui, je pèse mes mots. Et vous le savez aussi bien que moi : la France est écrasée par l’oligarchie cégétiste et marxiste...


À ces mots, la tension se relâche. Les femmes évanouies reprennent leurs esprits. Laurence Parisot ne peut détacher son regard de Robin, subjuguée. Jeannot poursuit :

Jeannot : - Oui, bien sûr. Il faut du courage, pour le dire. La France est paralysée par cette plaie, que représente le syndicalisme socialo-communiste ! N’êtes-vous pas d’accord avec moi, Mme Parisot ?

Parisot reste interdite. Alain Minc lui balance un discret coup de coude.

Parisot : - Hein ? Si, bien sûr ! Vous avez évidemment raison, monsieur Robin ! La CGT est à l’origine de la crise du pays !

Jeannot : - Ce sont ces 1%, responsables de tous nos maux. Ils font la pluie et le beau temps. Nous tous [il contemple l’assemblée qui l’encercle] sommes les 99%. Il serait temps que l’on se révolte !

Erwanet et Oliderid l’acclament. Les membres du Siècle, réunis autour de Jeannot, restent ébahis. Ils se pincent. Les esprits les plus joueurs, parmi eux, comprennent que c’est Laurence Parisot, ce soir, qui est tombée sur le bon cheval, et qu’elle va remporter le concours haut la main.

Parisot, se resaisissant : - Oui, monsieur Robin, vous avez entièrement raison. Je lève mon verre à votre courage et votre perspicacité !

Standing ovation pour Jeannot. Celui-ci rougit. Erwanet et Oliderid commencent à en prendre ombrage et voient d’un mauvais œil cette concurrence libre et non faussée.

Sous des tonnerres d’applaudissements, Jeannot souffle à Parisot :

Jeannot : - Madame Parisot, je suis certain que vous pourriez m’ouvrir les portes des grands médias. Qu’en pensez-vous ?


Épilogue.

Gattaz, Minc, Attali, Parisot discutent, à l’issue du dîner.

Minc : - Alors là, chapeau, chère Laurence ! Vous avez triomphé, ce soir, avec votre spécimen ! Où l’avez-vous déniché

Parisot, ravie : - Par hasard ! [Elle se rembrunit.] Remarquez, au-delà de ma victoire de ce soir, j’ai eu peur de m’être liée à un sacré boulet... Il m’a demandé de lui ouvrir les portes des médias.

Attali : - C’est une bonne idée, ça ! Il faut diffuser les idées néo-libérales !

Parisot fait la moue.

Parisot : - Vous pensez bien qu’ un porte-parole aussi « nuancé » que Jean Robin nous saboterait la communication ! Avec un tel ami, on n’a plus besoin d’ennemis... Ce n’est pas à vous que je vais rappeler qu’il n’y a rien de mieux qu’un gouvernement de « gauche » pour appliquer une vraie politique de droite ultra-libérale...

Attali : - Alors, que lui avez-vous répondu ?

Parisot : - Que le lobby de la CGT était trop fort pour moi et mes modestes relations ! Et il a rétorqué : « Ça ne m’étonne pas ! Elle est toute-puissante, cette racaille gaucho-socialo-marxiste... »

Éclats de rire dans l’assistance. Chacun lève son verre au champion du soir, le grand Jean Robin.



1er épisode de la Robinoscopie : Jean et Akila

http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/daniel-depris-sur-la-big-brother-48026

2ème épisode de la Robinoscopie : Le JT Intelligent
http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/jt-intelligent-no38-principales-48340

3ème épisode de la Robinoscopie  : L’interview de Jean Robin
http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/scene-surrealiste-en-direct-sur-48380


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