Confiants à l’égard de leur banquier et
avides de hauts rendements, les clients ne captent pas que ces titres
qui leur sont fourgués comme « obligations AAA », ne sont en fait que
les créances bidons d’alcoolos paresseux.
Les Picolobligations deviennent la star des marchés, on se les arrache et leur valeur crève tous les plafonds.
Un beau matin, un « risk manager » oublié dans les caves de la
banque se réveille et signale qu’il est temps de demander à Marcel que
ses clients règlent leur ardoise. Marcel essaie, mais ses clients ne bossant pas, .. bernique !
La banque exige alors le remboursement du crédit et le bistrot
fait logiquement faillite, vire ses employés entrainant la faillite de
ses fournisseurs en bibine qui, à leur tour, virent également leurs
employés.
Le cours des Picolobligations chute brutalement de 90%.
La dépréciation de cet actif vaporise les
actifs, puis les liquidités de la banque. Problème : sa banqueroute
ruinerait trop d’électeurs (« too big to fail » dit-on)
La banque est donc renflouée par l’État.
Ce renflouement est financé par de nouvelles taxes prélevées
chez des employés, les classes moyennes et un tas de gens qui bossent,
ne picolent pas, qui n’ont jamais mis les pieds dans le bistrot de
Marcel…