@gaijin
Point de vue relatif certes mais je le comprends.
Sinon, Pierre Clastres dans son étude des communautés primitives en Amazonie
montre que tout primitif qu’étaient les humains qui les constituaient, ils
avaient très bien compris ce qu’était le pouvoir coercitif pyramidal et qu’ils s’opposaient à sa réalisation, d’où le nom de
son livre « la société contre
l’Etat » (et non « la société qui ne connait pas l’Etat » ou « la
société sans Etat »).
C’est très intéressant, il explique que le statut de
dépendance du chef à l’égard du groupe est un point fondamental car le contraire
entraînerait une fin de la réciprocité et donc une rupture : l’absence de
réciprocité laisserait le pouvoir à l’extérieur de la société, un pouvoir
extérieur et créateur de sa propre légalité qui pourrait alors s’exercer contre
le groupe.
Ainsi, le chef n’occupe sa charge qu’en fonction du bon
vouloir du groupe, obligatoirement généreux, il ne peut se permettre de
repousser les incessantes demandes de ses « administrés ». Cette
générosité est une servitude plus qu’un devoir, le chef possède moins que les
autres et doit travailler plus durement : « Avarice et pouvoir ne sont pas
compatibles : pour être chef il faut être généreux » (Clastres).
En somme, le chef n’a pas de pouvoir de coercition, il
jouit de l’autorité que donnent la sagesse reconnue, la générosité et
l’habileté oratoire : « Le chef qui
veut faire le chef, on l’abandonne : la société primitive est le lieu du
refus d’un pouvoir séparé, parce qu’elle-même, et non le chef, est le lieu réel
du pouvoir. » (Clastres).
C’est pourquoi, moi je les inclus dans l’anarchisme politique,
c’étaient des humains comme nous et qui avaient nos faiblesses, ils
connaissaient très bien les dérives du pouvoir de coercition hiérarchique.