@Joe Chip
Je vais me focaliser sur ce qui nous sépare car
ce qui est important dans ce genre de discussion, c’est de prendre acte des
désaccords et surtout de les comprendre. Se convaincre mutuellement n’est pas
le but, on apprend mieux en essayant de comprendre le point de celui avec
lequel on échange.
Donc je vais essayer de faire la synthèse de nos désaccords
:
-Moi je limite la souveraineté à la volonté, à la
liberté et à la capacité de décider d’un corps politique. Toi tu lui donne un
cadre beaucoup plus élargit dans lequel tu intègre une série de paramètres qui
de mon point de vue relèvent de la puissance (d’où mon premier commentaire sur
la confusion entre souveraineté et puissance).
-De ma perspective, être souverain ne signifie
pas être indépendant. A l’ère de la mondialisation les Etats sont
interdépendants et ces connexions créent ce que l’on pourrait nommer comme une
infrastructure , c’est-à-dire un cadre contraint auquel on doit se
prêter, dont on ne peut dépasser les limites, qui impose lui-même les
conditions de déplacement. Toi tu intègres cette infrastructure dans la notion
de souveraineté alors que pour moi elle se situe en aval de l’usage que l’on
fait de la souveraineté. La souveraineté, c’est la capacité de décider comment
se déplacer dans ces limites, pas l’existence des limites en elle-même et les
contraintes qu’elles produisent.
- De ton point de vue il
existe une corrélation entre le niveau de puissance et la capacité à décider librement,
ce qui n’est pas mon cas.
-Tu dis qu’il faut parfois choisir
entre la survie et la souveraineté, moi je dis que c’est un faux choix car pour
survivre il faut être souverain (parce que sinon sa survie dépend des intérêts
de l’entité qui décide à la place du corps politique). Mais ça ne va pas t’étonner,
je suis Machiavélien.
-Tu dis que tu ne crois pas à la possibilité
d’une politique qui se donnerait la souveraineté comme objectif, moi je crois au
contraire que le premier combat que doit mener un corps politique qui a perdu sa
souveraineté est de recouvrer sa liberté de décider. Tout le reste vient après.
Cela ne signifie pas que la souveraineté est un fétiche qui va résoudre tous
les problèmes mais que pour résoudre des problèmes , il faut pouvoir décider de
ce que l’on veut faire sinon on brasse dans le vent avec des discours qui n’auront
de toute façon aucun impact.
-Il me parait évident que la France n’est pas
libre de ses actes, non parce que des officines obscures contrôlent tout de A à
Z mais parce que la France s’est délestée, d’elle-même d’un certain nombre de
prérogative régalienne. Tu penses que ce genre d’argument
est difficilement théorisable et difficile à inscrire dans le cadre d’une
théorie politique basée sur des éléments rationnels , je pense tout le
contraire et je crois qu’à ce niveau là , Asselineau et d’autres ont fait excellent
travail en se basant sur des éléments concrets ( je précise que je ne suis pas
de l’UPR et que les militants de ce parti me tapent de plus en plus sur les
nerfs mais cela n’enlève rien au travail d’Asselineau sur cette question , il n’est d’ailleurs pas
le seul dans ce domaine ).
Voilà, je pense que c’est tout, un commentaire ?