Comme le fait qu’on
appelle un ancien président ou un ancien premier ministre « monsieur le
président », « monsieur le premier ministre ».J’abhorre cette pratique.
Comme si l’incarnation de la majesté de l’Etat n’était plus liée à la fonction
mais au dépositaire parce qu’il l’a exercé. Pour les anciens du temps
glorieux de la République Romaine, cela aurait été un non sens.
Lorsqu’un homme exerçait
une magistrature, il
déployait une grandeur qui l’élevait au-dessus de tous les princes, rien
ne pouvait l’ en imposer, de par sa fonction, sa personne était sacré et
inviolable. Mais lorsque son mandat
arrivait à terme, il se montrait modeste, respectueux des lois et soumis aux magistrats,
sans aucun égard pour la fonction qu’il exerça , il redevenait un simple citoyen comme les autres.
Les instituteurs de cette
culture politique ne souhaitaient pas que ceux qui exerçaient des magistratures
en viennent à se définir comme intrinsèquement
dignes de l’autorité qui leur était due et à se considérer comme des détenteurs
« naturels » d’un pouvoir politique qu’ils percevraient vite comme une
extension de leur propre personne.
Il devrait en être ainsi
dans une « République » digne de ce nom.