@yoananda
-le mot de meurtre me semble inadapté dans la mesure ou l’interrompt un
processus qui peut mener à la vie, certes, mais, tant qu’il n’y a pas à minima
un système nerveux, ça ne provoque pas de souffrance réelle...
------> Ce n’est pas une question de souffrance mais d’interruption
d’une vie humaine.
-Je ne suis pas juriste, mais on ne parle pas de meurtre pour les
animaux (bien qu’ils aient une conscience, ils ne sont pas des personnes),
non ?
------> Justement : là il s’agit d’un être humain dans la
conception que je t’ai décrite plus haut. Le meurtre est l’action d’interrompre
délibérément la vie d’un être humain.
Sinon , comme tu as parlé d’éjaculation plus
haut, je précise d’avance : un spermatozoïde n’est pas un être humain , c’est
une cellule , comme le sont les ovocytes , les hépatocytes ( cellules du foie )
, les entérocytes ( cellules des intestins ) ou des mélanocytes ( cellules qui
pigmentent la peau). Tuer une cellule, ce n’est pas un meurtre puisque ce n’est
pas tuer un être humain. Cela n’a rien à voir avec un embryon ou un fœtus qui
sont des organismes à part entière avec des patrimoines génétiques propres qui
se développent dans le corps de la femme, ce ne sont pas des amas de cellules
qui appartiennent à la femme, la grossesse est d’ailleurs médicalement un corps
étranger pour la femme.
-Et donc, comment tu fais pour trancher sans imposer de manière
arbitraire un point de vue plutôt que l’autre ?
------> Pour moi c’est clair : la femme a le droit de disposer
de son corps. Seulement, l’embryon, le fœtus, ce n’est pas son corps, c’est un
autre être humain sur lequel elle ne dispose pas le droit de vie ou de mort (pas
plus qu’une mère dispose du droit de vie ou de mort sur un nouveau né).
-Et qu’est-ce qu’on fait si on détecte que l’enfant est malformé ou né
d’un viol ou d’un inceste ? pas d’avortement, jamais dans un aucun
cas ?
------> Déjà, il faut savoir que les grossesses découlant d’un
viol sont très rares (moins de 0,5% des cas). On ne va pas généraliser à partir
d’une si faible proportion.
Ensuite l’agression sexuelle d’une femme qui
constitue bien évidemment un crime odieux n’enlève rien à l’autre à savoir
l’élimination d’un être humain innocent.
Concernant les malformations, personne aujourd’hui
ne proposerait sérieusement d’éliminer les personnes handicapés au motif qu’elles
sont handicapés. Le même raisonnement s’applique aux fœtus malformés.
Du
reste personne ne va obliger les parents dans chacun de ces cas ( qui en réalité
doivent être étudiés concrètement au cas par cas , là je répond de façon
abstraite ) d’élever leurs enfants.