Le patient subit un nouvel épisode régressif toujours centralisé sur la période 39-45.

Le personnel a été contraint d’utiliser les sangles pour contenir son état de vive agitation escortée de propos incohérents tels que "Ici l’ombre.. !" ou "il faut sauver la pauvre petite Rachel"...dans ses rares moments de sommeil le sujet imite bruyamment la sonorité d’un engin à moteur (vroum vroum.. !) qui semble s’assimiler à un camion dont il évoque, manifestement effrayé, le pot d’échappement...

Ni les traitements médicamenteux ni les électrodes ne semblent atténuer les symptômes de la pathologie du patient qui réclame ses tickets de rationnement et une portion de rutabaga à chaque repas. Ou, en cas de pénurie, du topinambour. Il est à noter qu’il persiste à exiger l’éviction systématique des soignants à qui il interdit de parler...

Les constantes sont normales, l’encéphalogramme reste plat après la cessation de l’acharnement thérapeutique pour traiter cette anomalie qui s’avère définitivement non évolutive...

Nous nous interrogeons sur la nature des soins à apporter, compte tenu du caractère profond et semble t-il irrévocable de ce traumatisme régressif...

PS : Attention ! le patient se montre agressif, il déchire son dossier médical avec une rare violence...