@maQiavel
La paix n’est la guerre mais la paix sert à la préparer.
J’aurais préféré lire : "La paix n’est pas la guerre,
mais la guerre revient malgré la paix". Ce n’est pas pareil.
Oui, il y a un rapport dominants-dominés, décrit dès
l’épopée d’Atrahasis, avec les Igigi révoltés contre les Annunaki. Deux
solutions sont annoncées : déplacer le conflit avec la recherche de
nouveaux esclaves, ou parias (l’homme, dans l’épopée), dépasser le conflit avec
l’émancipation de ce même homme par l’apport de connaissances et de techniques.
Ce sont les deux aspects qui ont fait l’histoire
humaine : les rapines et la recherche de nouveaux tâcherons,
l’amélioration des conditions d’existence à partir d’un sort commun que la
communauté se reconnaît.
Comment abolir les rapports de domination ? Ça c’est
une question dont on est pas prêt de trouver la réponse ...
La question n’est pas fausse, mais elle est restrictive.
Elle empêche de faire savoir et comprendre les conditions des modes d’existence
pacifiques attestées par l’histoire.
Notre vieille pensée dialectique est construite sur l’idée des
contraires : la recherche d’une solution par le raisonnement des catégories
antagonistes, la tentative de rassembler ce que justement on dis-tingue.
La paix permanente n’a jamais été trouvée, donc, c’est la guerre qui
conduit les hommes. Du côté taoiste la pensée examine les états toujours en
présence, jamais statiques, mais relatifs les uns aux autres, entre mouvements,
déséquilibres et équilibres. La compétition et la coopération, qui engendrent les états de guerre et de paix sont deux propensions permanentes. L’histoire
qui raconte qui a raison ou tort n’est pas la même que celle qui raconte d’où
viennent les équilibres et déséquilibres.