L’autre jour, sur France Inter, il était question du dessinateur Luz qui, selon la journaliste/animatrice, "avait renoncé à dessiner le prophète". Ce furent très exactement les mots employés : "renoncé à", "le prophète"... comme s’il était désormais acquis qu’il existait un seul et unique prophète et que ce dernier méritait des égards particuliers, à la fois pour ne pas froisser les adeptes de la secte islamique mais également pour éviter de mourir connement sous les roues d’un camion fou, d’un couteau déséquilibré ou d’une kalash tenue par un type qui n’a bien entendu "aucun rapport avec...". Voici le même Luz face à des dessins "un peu confus" ; une séquence absolument magique et qui introduit en partie ce qui suit.

Quant à Villiers, il faudrait que quelqu’un lui explique — en fait non, il le sait — qu’avant "la cage aux phobes", il y a eu et il y a toujours et plus que jamais "la cage aux mythes". La différence est que cette première a été déclarée officiellement fermée à tout jamais. Décrétée également singulière, unique, inégalable et même sacrée au point de continuer d’avoir systématiquement son nom accolé aux autres "phobies" pour bien signifier qu’il a d’un côté, les phobies que l’on peut toutes — sauf une — mettre dans un pot pourri et puis une pour laquelle il conviendrait de s’arrêter de respirer au moindre pb.

Sans doute que c’est par là qu’il faudrait commencer : plutôt que de béatement enfin réaliser que la liberté d’expression est menacée par deux principales minorités ethnico-religieuses, des minorités sexuelles et des majorités politiques illégitimes, mettre enfin à plat d’une part la question de "qui interdit quoi et à qui ?", d’autre part la question des haines et ceux qui les mettent à exécution concrètement, et donc, en clair, répondre à la question "qui agresse/tue qui dans ce pays" ?

Peut-être qu’en étudiant ces deux questions, sans a priori, on se rendrait compte que les censeurs d’une part et les voleurs/violeurs/assassins en France, sont incarnés par les paysans du Berry, les poissonniers de moins de 50 ans du Massif Central, les expert-comptables Bourguignons, les buralistes d’origine guatémaltèque ou je ne sais quelle autre catégorie sociale/CSP/sexe/âge/autres sur-représentée dans les deux a. A ce moment-là on pourra alors mettre en place de magnifiques clips de campagne de prévention où l’on verrait un poissonnier bourguignon* armé d’un cabillaud en train de tabasser un buraliste asiatique efféminé antispéciste.

* N.B. : C’est juste un exemple. Que la corporation des poissonniers de Bourgogne ne me fasse pas un procès ou me crève les yeux pour une supposée ichtyennophobie à caractère misobourguignonne. Il n’en est rien, ayant un excellent ami cabillaud amateur de Nuits-St-Georges. Merci d’avance.