« Le peuple qui souffre, mais qu’il est
con ! » Jean Quatremer, journaliste à Libération.
Le mot d’ordre du libéralisme tellement désireux
que le marché, donc l’argent, fasse la loi partout, c’est
vraiment : "fort avec les faibles et faible avec les forts" !
Emmanuel Macron et les siens nous en fournissent la preuve à jet
continu, mais plus particulièrement ces derniers jours dès qu’ils
s’expriment sur les gilets jaunes.
On voit en effet s’agiter sur leurs chaises les journalistes et
la classe politique, les éditocrates et les "politologues",
les "sémiologues" de La Chaîne parlementaire
(financée par l’argent public…) et les collaborateurs de
Libération (financé par l’argent public…),
les syndicalistes et les élus qui siègent à Paris, faire sous
eux.
Un certain Jean Quatremer, délégué à la
propagande de l’Empire maastrichtien à Libération, a en
effet clairement révélé sur son compte twitter ce qu’était la
ligne de son journal : le 9 novembre, ce monsieur, qui est le
correspondant Europe pour Libé, écrit en effet : "Le
peuple qui souffre, mais qu’il est con".
Le 10 novembre, toujours du même, concernant les gilets jaunes :
"Je confirme qu’il s’agit d’un mouvement de beaufs -
j’ajoute poujadiste et largement d’extrême droite - au vu
de la violence des réactions et du niveau de la "pensée" des
gilets jaunes (après les bonnets rouges : c’est curieux ce goût
pour les attributs ridicules)."
Puis : "Ce mouvement de beaufs me sort par les oreilles. Et
les télés qui en rajoutent et en rajoutent."
Le 12 novembre, du même : "Le 17 novembre, c’est une
journée magique : tous les beaufs vont être facile à reconnaître
grâce à leur gilet jaune !"
On comprend que ce "journaliste", qui n’aurait pas de
salaire si l’argent du contribuable, y compris les beaufs qui
paient leurs taxes, dont celle de l’essence, ne servait pas à
remplir sa fiche de paie ([1]), aimerait, comme Saint-Just, que ce
peuple n’ait qu’une seule tête afin de la lui faire sauter dans
la sciure. C’est le signe distinctif de tout dévot de l’Empire
maastrichtien.
Emmanuel Macron, sur le porte-avion
Charles-de-Gaulle, le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre
de l’Intérieur, Christophe Castaner, jadis joueur de poker à
Marseille ([2]), où il connaissait bien le Milieu qui le connaissait
bien lui aussi, l’ont fait savoir chacun leur tour : le mouvement
des gilets jaunes aura contre lui la police, l’armée, les CRS, les
renseignements généraux et la troupe.
Ils n’ont
pas ajouté : "la presse aussi", car ça aurait été un
peu trop gros, mais il faut l’ajouter, car la presse
maastrichtienne n’a pas perdu de temps à matraquer le gogo avec
les éléments de langage fournis par l’Elysée : quiconque se
rendra à cette manifestation qui se propose de bloquer la
circulation, sans entraver celle des urgences et des secours, est
susceptible d’une interpellation policière et encourt une série
de problèmes avec la justice : des amendes, des points retirés sur
le permis, une annulation du permis et autres joyeusetés coûteuses
à plaider devant un tribunal.
Un reportage télé
a présenté comme une information ce qui était en fait une menace
politique à peine déguisée : un vieux monsieur qui travaillait au
filtrage d’un péage en Bretagne a jeté l’éponge par crainte de
voir son permis annulé… "Gilets jaunes, avez-vous bien
compris ?", éructe l’armée macronienne comme un seul
homme. La France, pays des droits de l’homme ? Pays du droit de
grève ? Pays de la liberté ? Pays de la liberté de conscience ? Pays
de la liberté d’expression ? Pays de la liberté d’opinion ? Vous
voulez rire. Avec Macron, tout ça, c’est fini, bien fini, n-i, ni.
Car, dites-moi, a-t-on jamais entendu
Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Christophe Castaner annoncer,
pas forcément d’un porte-avion avec un rafale en fond d’écran,
que tous les territoires perdus de la République allaient désormais
trouver en face d’eux les services de renseignements, l’armée,
la police, les CRS, la troupe quoi (je ne parle pas même de la
presse, ne rêvons pas…) afin que ces territoires reviennent
simplement à la République et qu’on y obéisse à nouveau à la
loi républicaine ? Non. On ne les entendra pas.
Car : le trafic de drogue, les bagarres
meurtrières entre bandes rivales, les règlements de compte avec des
armes à feu, l’usage quotidien des armes blanches, les viols en
tournante, la phallocratie, la misogynie et l’homophobie du caïdat,
les crimes antisémites commis en invoquant l’islam, les incendies
de voitures, les attaques de policiers dont on incendie les voitures,
celle des pompiers et des médecins venus aider et soigner les gens,
les braquages de professeurs, tout ça, ce sont pourtant, comme
chacun le sait, des méfaits imputables aux gilets jaunes, donc à
l’extrême-droite… Puisque la presse subventionnée par l’Etat
vous le dit, pourquoi voudriez-vous ne pas la croire ?
Ps : Concernant Quatremer, Jean [3], j’apprends que : "Dès
le premier tour de l’élection présidentielle de 2017, il soutient
Emmanuel Macron et effectue un don à La République en marche".
Libération est vraiment un nid de rebelles…
Michel Onfray
https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/-le-peuple-qui-souffre-mais-qu-il-est-con-jea
Notes :
[1] On peut lire en effet dans Checknews.fr
du 21 mars 2018 : "Libération touche une aide que ses
concurrents directs (Le Monde, Le Figaro ou Aujourd’hui en France par
exemple) n’ont pas : l’aide au pluralisme. Libé, La
Croix et L’Huma sont les seuls quotidiens nationaux
(avec les journaux pour enfants Mon Quotidien et Le
Petit Quotidien) qui bénéficient de l’aide au pluralisme
(sic, sic, sic…)".
Prière de ne pas rire à cette information que Libération
(le journal des beaufs de gauche, puisque désormais le combat
se fait entre beaufs…) contribue au pluralisme de la presse comme
La Croix (le journal des beaufs de l’eau bénite !) ou de
L’Humanité (le journal des beaufs du Pacte
germano-soviétique…)
[2]
https://www.planet.fr/politique-banditisme-poker-le-passe-houleux-dun-ministre-de-macron.1570989.29334.html
[3] Robin Andraca, "Quatremer soutient Macron (mais
ne le répétez pas !)", arretsurimages.net, 15 mars 2017.