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Commentaire de maQiavel

sur Renaud Camus a-t-il armé idéologiquement le tueur en masse d'El Paso ?


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maQiavel maQiavel 7 août 2019 09:49

C’est stupide ou malhonnête d’amalgamer Camus à l’assaillant de Christchurch ( amalgame qui est pour moi aussi malhonnête ou stupide que celui entre les musulmans et le « terrorisme » ). Cependant , si les manipulateurs du concept de « grand remplacement » peuvent avoir des postures et des prescriptions très différentes au point qu’on ne peut les confondre , il est cependant difficile de nier qu’ils ont en commun un certain paradigme ( de même qu’on ne peut pas nier que les « terroristes » musulmans ont en commun avec les autres musulmans un paradigme commun qu’on nomme « islam »).

 

Il est possible de faire la généalogie du concept de « grand remplacement ». On en retrouve déjà des traces à la fin XIXe siècle, avec les thèses évictionnistes qui prêtaient aux mulâtres des Antilles le dessein secret de vouloir évincer ou soumettre les colons blancs par une substitution démographique. On la retrouve également chez Barrès à peu près à la même période qui emploie clairement le terme de « grand remplacement » par «  l’étranger » c’est-à-dire le juif, qui serait « fatalement accompli à brève échéance » : « La France pourra toujours s’appeler la France, son âme sera morte, vidée, détruite » écrivait-il. Hitler en reprendra l’idée dans Mein Kampf lorqu’il explique que les juifs utilisent la France pour importer les Noirs en Europe, et ainsi détruire la race blanche par métissage. L’idée dans cette forme-là sera reprise par l’extrême droite française après la seconde guerre mondiale, il circulera dans ce milieu la thèse d’un complot juif favorisant le métissage biologique et culturel dans le but de détruire l’Europe pour instaurer une dictature ploutocratique mondialiste , c’est en particulier l’ancien Waffen-SS René Binet qui va diffuser cette thématique du « grand remplacement » suivit par d’autres collègues à lui affirmaient que désormais toute l’Europe était occupée par les « nègres » (les soldats américains) et les « Mongols » (les soldats russes).

 

Il existe un univers mental en commun, chez ceux qui manient ce concept et qui dépasse largement la simple critique de l’immigration massive : ce concept n’est pas seulement une critique des flux migratoires , ça va beaucoup plus loin , le mot « remplacement » veut en lui-même tout dire : c’est une critique de l’ altération d’une essence biologique. Ainsi, peu importe qu’une personne soit née en France de parents français depuis plusieurs générations, si elle n’est pas blanche, elle est donc un élément du «  remplacement ». A cette aune, les habitants noirs des Antilles, par exemple, seront considérés comme des « remplaceurs » même s’ils sont français depuis des générations alors qu’un immigré Espagnol ou Polonais mais « blanc », ne sera pas concerné. Il y’a dans ce concept la superposition de la question ethnique et continentale qui renvoie à Francis Parker Yockey, le nationaliste révolutionnaire américain qui a eu une grande influence sur l’extrême droite européenne et pour lequel qui le mot « Europe » renvoyait à la « blanchité » plus qu’à un espace. La blanchité étant récessive, le métis perd la substance européenne et devient lui aussi un « remplaceur ». On comprend alors que le métissage est un danger mortel pour la blanchité puisqu’il tend à la faire disparaitre, d’où la notion de « génocide blanc », inspiré de la déclaration d’Aimé Césaire sur le « génocide par substitution » sur la venue des H’mongs en Guyane mais cette fois appliqué à l’ensemble du territoire français, voir au continent européen. De là , on constate que l’arrêt de l’immigration ne résout pas le problème du « génocide blanc » dans des sociétés dans lesquels les « non blancs » constituent une minorité non négligeable et ont supposément une dynamique démographie supérieure à celle des « blancs ». Les réponses à apporter à cette problématique va nourrir la réflexion dans les mouvances de droite radicale et déboucher sur des stratégies différentes. Par exemple :

-Certaines de ces organisations vont considérer que les véritables génocidaires sont les classes dirigeantes capitalistes mondialistes organisant une immigration massive, afin de construire un homme nouveau débarrassé de toute spécificité nationale, ethnique et culturelle, au bénéfice d’une élite remplaciste, apatride et mondialiste qui serait l’ennemie traditionnel des blancs : en gros les Juifs. Parmi ces organisations, certaines vont chercher à construire des alliances de revers contre cet ennemi fondamental en pactisant avec des organisations non blanches pour lutter ensemble contre ce supposé métissage organisé (( E&R n’a rien inventé avec sa « réconciliation » , ce n’est que l’application locale de stratégies élaborées par d’autres groupuscules depuis plus de 50 ans outre atlantique )

 

-D’autres groupes plus extrémistes vont prôner la mise en place d’un régime qui promulguerait des lois raciales ségrégationnistes pour mettre un terme au génocide blanc comme c’est le cas dans certains groupuscules aux Etats unis.

-Certains encore vont prôner la remigration , c’est-à-dire l’exfiltration massive des individus non blanc. Là il y’a deux écoles : ceux qui comme Renaud Camus parle d’une déportation pacifique et volontaire et d’autres qui, comme le terroriste de Christchurch , prônent le meurtre de non blancs pour enclencher une remigration basée sur la terreur.

-Pour les groupes les plus radicaux, ces solutions ne sont que des demi-mesures qui ne permettront pas d’endiguer le génocide blanc qui pour eux nécessite une solution finale : le génocide des non blancs (souvent y compris des juifs) , par la violence directe ou par eugénisme. A ce titre , la préoccupation de certaines mouvances pour la démographie en Afrique suscite de nombreuses suspicions , quand bien même elle est auréolée de considérations socio-économiques faites dans le prétendu intérêt des africains.

 

Amalgamer ces postures est grotesque mais il existe bel et bien une filiation idéologique commune.


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