L’humour et la dérision sont toujours destructrices — parfois dans le bon sens du terme puisque cela peut détruire les illusions et les supercheries qui méritent de l’être — mais une démarche caractérisée par cette tournure d’esprit ne peut faire office de proposition positive. "Le Dictateur" de Chaplin est très révélateur à ce sujet : la folie du chef d’Etat tyrannique y est très bien caricaturée et ridiculisée, mais à la fin du film, la grandiloquence humaniste du discours du héros est tout aussi ridicule par sa puérilité.