@Luc24 "Cette vidéo commence très mal en disant : "aujourd’hui, si personne ne conteste l’existence terrestre de Jésus..."
Au temps du Christ, il n’y avait pas d’imprimerie et pas d’Internet,
l’information n’avait donc pas la même vitesse de diffusion qu’à nos
jours, il est normal qu’à la naissance du Christianisme, les écrits
soient peu nombreux.
Sans même avoir besoin de faire appel aux auteurs chrétiens, on trouve cependant des sources de l’existence du Christ.
L’historien païen Thallus dont les écrits qui datent de 52 sont
perdus ; seuls quelques fragments cités par d’autres auteurs nous sont
parvenus. Ainsi, Jules l’Africain, auteur chrétien des années 220 cite
Thallus, à propos de l’obscurité qui a eu lieu lors de la crucifixion de
Jésus :
« Thallus, au troisième livre de son Histoire explique cette obscurité par une éclipse, ce qui me parait inacceptable ! ».
Il
s’agit ici d’une preuve « indirecte » de l’existence de Jésus : le fait
que cet auteur parle de « l’éclipse » qui a eu lieu lors de la
crucifixion de Jésus, implique qu’il considère comme acquis l’existence
de Jésus.
Flavius Josèphe (37-97) est un prêtre, pharisien, chef militaire Juif
pendant la guerre contre Rome. Il s’est rendu au général romain
Vespasien, pendant le siège de Jotapa, alors que beaucoup de ses
compagnons se sont suicidés plutôt que de se rendre. Sa collaboration
avec les romains l’a fait haïr par ses compatriotes juifs. Historien
juif, il a écrit « Guerre des juifs » (75-79), et « Antiquités Juives »
(93).
« ...Jésus, qui était un homme sage, si toutefois on doit
le considérer comme un homme, tant ses œuvres étaient admirables... Des
chefs de notre nation l’ayant accusé devant Pilate, celui-ci le fit
crucifier... Il leur apparut vivant et ressuscité le troisième jour... »
(Antiquités 18.3.3)
« Anan le jeune, qui avait reçu le grand-pontificat, ...
réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de Jésus appelé
le Christ, et certains autres, en les accusant d’avoir transgressé la
loi, et les fit lapider. »
(Antiquités 20.8.1)
Suétone (69-125) est un archiviste à la cour de l’empereur Hadrien. Disgracié en 122, il se consacra à des ouvrages historiques.
« Comme les juifs ne cessaient de troubler la cité sur l’instigation d’un certain Christus, il (Claude) les chassa de Rome »
(Vie de Claude, XXV.11)
« Il livra aux supplices les Chrétiens, race adonnée à une superstition nouvelle et coupable » (Vie de Néron, XVI.3).
Ce
passage n’est pas une preuve directe de l’existence de Christ ; mais il
prouve qu’au temps de Néron, c’est à dire une trentaine d’années après
la mort de Christ, il y avait des personnes qui se réclamaient de
Christ : difficile de croire alors que Christ n’ai pas réellement
existé !
Cornélius Tacite (55-118) est considéré comme le plus grand historien de la Rome impériale.
Il
décrit l’incendie de Rome en 64, et explique que les chrétiens sont
devenus les boucs émissaires de Néron qui les accuse d’avoir provoqué le
feu ; vers 116 il écrit :
« Mais aucun moyen humain, ni
les largesses du prince, ni les cérémonies pour apaiser les dieux ne
faisaient céder l’opinion infamante d’après laquelle l’incendie avait
été ordonné [par Néron]. En conséquence, pour étouffer la rumeur, Néron
produisit comme inculpés et livra aux tourments les plus raffinés des
gens, détestés pour leurs turpitudes, que la foule appelait
« chrétiens ». Ce nom leur vient de Christ, que, sous le principat de
Tibère, le procurateur Ponce Pilate avait livré au supplice ; réprimée
sur le moment cette exécrable superstition faisait de nouveau irruption,
non seulement en Judée, berceau du mal, mais encore à Rome, où tout ce
qu’il y a d’affreux ou de honteux dans le monde converge et se répand.
On commença donc par poursuivre ceux qui avouaient, puis, sur leur
dénonciation, une multitude immense, et ils furent reconnus coupables,
moins du crime d’incendie qu’en raison de leur haine pour le genre
humain.
A leur exécution on ajouta
des dérisions, en les couvrant de peaux de bêtes pour qu’ils périssent
sous la morsure des chiens, ou en les attachant à des croix, pour que,
après la chute du jour, utilisés comme des torches nocturnes, ils
fussent consumés. Néron avait offert ses jardins pour ce spectacle, et
il donnait des jeux de cirque, se mêlant à la plèbe en tenue d’aurige,
ou debout sur un char. Aussi, bien que ces hommes fussent coupables et
eussent mérité les dernières rigueurs, soulevaient-ils la compassion, à
la pensée que ce n’était pas dans l’intérêt, mais à la cruauté d’un seul
qu’ils étaient sacrifiés »
Tacite - Annales XV 44
Pline le Jeune (61-114) est un écrivain latin. Il était gouverneur de
la Bithynie (au nord-ouest de la Turquie) en 112. Dans une lettre
adressée à l’empereur Trajan il lui demande conseil sur la façon de
traiter les chrétiens :
« Ceux qui niaient être chrétiens
ou l’avoir été, s’ils invoquaient des dieux selon la formule que je
leur dictais et sacrifiaient par l’encens et le vin devant ton image que
j’avais fait apporter à cette intention avec les statues des divinités,
si en outre ils blasphémaient le Christ - toutes choses qu’il est,
dit-on, impossible d’obtenir de ceux qui sont vraiment chrétiens -, j’ai
pensé qu’il fallait les relâcher... [Ceux qui disaient qu’ils étaient
chrétiens] affirmaient que toute leur faute, ou leur erreur, s’était
bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe, avant le lever du
soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne au Christ comme à
un dieu, ... »
(Lettres et Panégyrique de Trajan : X/96/5-7)
Ce texte n’affirme pas l’existence de Jésus Christ, mais la confirme
de façon indirecte : il prouve en effet qu’au début du IIème, des hommes
et des femmes croyaient fermement à son existence.
Lucien de Samosate (125-192) est un écrivain grec satirique. Il parle de Christ comme :
« Celui
qui est honoré en Palestine, où il fut mis en croix pour avoir
introduit ce nouveau culte parmi les hommes... Le premier législateur
[des chrétiens] les a encore persuadés qu’ils sont tous frères. Dès
qu’ils ont une fois changé de culte, ils renoncent aux dieux des Grecs,
et adorent le sophiste crucifié dont ils suivent les lois. »
(Mort de Pérégrinus, paragraphe 11-13)
Celse (IIème ap J.C.) est un philosophe platonicien. Il est romain et
auteur du « Discours véritable », virulente attaque contre le
christianisme. Il écrit :
« Vous nous donnez pour Dieu un personnage qui termina par une mort misérable une vie infâme ».
Remarque : On ne connaît ses écrits que par la réfutation qu’en fit Origène dans son livre « Contre Celse » (7,53).
Le Talmud est composé de la Mishna (recueil de lois et traditions
juives mises par écrit vers le IIème) et des Gemaras (commentaires de la
Mishna). Le Talmud Babylonien qui a été achevé d’écrire vers la fin du
IVème siècle fait référence à Jésus Christ en terme peu élogieux,
puisqu’il s’oppose au Judaïsme.