@gaijin
Tout à fait
d’accord. L’espérance de vie à l’époque préhistorique était certes peu élevée mais
c’est principalement la mortalité infantile qui fait baisser drastiquement les
moyennes. Des études montrent que les problèmes congénitaux étaient à l’origine
de 30% de toutes les morts infantiles. A part cela, on retrouve les prématurés
ou les bébés nés particulièrement faibles, pour une raison ou une autre,
les traumatismes subis à la naissance, ou les cas où la mère ne peut produire
de lait. Il y’a un autre facteur qui mentionne très peu mais qui était aussi à
l’origine de 30% de toutes les morts infantiles : l’infanticide. Les
chasseurs cueilleurs nomades étaient en effet très strict dans la régulation
des flux démographiques ( entre autres à cause du risque de voir apparaitre des
hiérarchies, ils savaient très bien ce qu’était la pyramide hiérarchique et la
refusaient ).
C’est pour
ça que l’espérance de vie est dans ce contexte une mesure biaisée, la longévité
en dit beaucoup plus. Et
on évalue la longévité des hommes du paléolithique à 70 ans. C’est l’avènement
de l’agriculture et de la sédentarité qui va apporter une crise de la mortalité
avec une chute soudaine de la longévité. Les indicateurs de santé ont
considérablement chuté. La taille des hommes est passée de 1.77 mètre au
Paléolithique à environ 1.60 mètre à la fin du Néolithique, et l’indice pelvien
a diminué de 22%. Non seulement les gens mouraient plus jeunes, mais ils
mouraient en moins bonne santé. Il faudra attendre le XX siècle pour retrouver
les indicateurs de santé du paléolithique. Cependant, avec la révolution
agricole, les inégalités sociales se sont creusées et les élites ont
généralement bénéficié d’une bien meilleure santé et d’une longévité bien supérieure
à celles de la majeure partie de la population. Dans le monde moderne, ces
divisions sont devenues, au moins en partie, géographiques, les élites du monde
ne sont plus une classe supérieure mondialement répartie, mais sont
principalement les habitants des pays d’Amérique du Nord et de l’Europe
Occidentale. Ainsi, lorsqu’on dit que les populations modernes ont retrouvé au
XX siècle les indicateurs qui ont chuté lors de la révolution agricole, il faut
souligner le fait que nous parlons seulement de l’élite mondiale, mettant ainsi
de côté la majorité des humains.
Je
recommande cet excellent article « L’agriculture
est la pire invention de l’histoire de l’humanité ».