@Philippe Olivier
-Concernant
la violence, j’en ai une approche pragmatique, pour moi c’est un outil
politique, tout comme l’est la non-violence d’ailleurs, ce sont des moyens d’atteindre
l’objectif qu’on s’est fixé et non pas des buts en soi. Ainsi, la question selon moi n’est donc pas de
choisir dogmatiquement entre la violence ou la non-violence mais de savoir
utiliser l’un ou l’autre en fonction des nécessités et des circonstances. Et
pour ça, il faut une stratégie. Lorsque j’observe rétrospectivement le
mouvement des GJ par exemple, je fais le constat que l’absence de doctrine sur l’utilisation
de la violence a été l’une de ses grandes faiblesses.
-Concernant
le « conseil des sages », au-delà des noms que chacun peut y mettre, pour
moi il y’a deux configurations : soit ce sont les personnalités qui fédèrent,
soit c’est le projet. S’il s’agit de personnalités qui fédéreraient par leur charisme et qui seraient suivies par les masses comme des chefs, j’ai de gros doute
sur la fonctionnalité d’une telle structure, j’aurais tendance à penser qu’elle
finira tôt ou tard par imploser (spontanément du fait de querelles d’égos qui
sont récurrentes au sein de notre espèce ou alors artificiellement du fait d’un
travail de subversion oligarchique efficace ). S’il ne s’agit pour cette
structure que de proposer des alternatives viables et souhaitables pour la grande majorité des gens et que c’est avant tout le projet en lui même qui fédère, là c’est autre
chose, ça peut être très utile.