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Commentaire de Joe Chip

sur COVID-19 : entre nos vies et le profit, Macron a choisi


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Joe Chip Joe Chip 18 avril 2020 16:52

@Jean Robin contre Fantômette

Non, nous ne sommes pas tous embarqués là-dedans au même titre. 

En 1944 c’était un vrai rationnement qui concernait toutes les catégories sociales sans exception (au moins théoriquement même s’il existait toujours des passe-droits et des privilégiés). Là, on voit bien que le confinement a une dimension indéniablement classiste. Pour certains le confinement s’assimile à une période de retraite confortable passée à jouer au jeu vidéo dans une résidence secondaire, avec nourriture bio abondante et aucune incertitude sur l’avenir. Près de chez moi, des parisiens s’amusent même à narguer les gens chez les producteurs locaux ("On a tout pris !").
Il suffit de se balader sur certains forums pour constater que beaucoup passent leur temps à faire des commandes en ligne et même à faire venir tout le matériel médical dont ils ont besoin directement de Chine, en incitant les autres à faire de même. Amazon était en train de gagner des parts de marché en pleine crise épidémique jusqu’à ce que le gouvernement, alerté par des salariés émus d’avoir à prendre des risques insensés pour remplir des colis de godes et autres "produits de première nécessité", jusqu’à ce que le gouvernement fasse fermer les entrepôts temporairement, l’entreprise américaine bafouant en outre ouvertement les mesures de protection sanitaires. Mesure inutile et déjà contourné par Amazon qui a fait savoir qu’elle continuerait de livrer désormais les clients français depuis ses entrepôts à l’étranger pour pouvoir continuer à livrer des produits "non essentiels" (ben oui puisque Macron se refuse pour des raisons idéologiques à
fermer les frontières). 

Les amendes sont profondément injustes, leur montant étant suffisamment élevé pour inciter les plus modestes à respecter les règles, mais trop peu pour dissuader les plus aisés qui peuvent à loisir aménager le confinement à leur guise. Des parisiens continuent de partir en weekend et de rejoindre librement leur résidence secondaire, et sans vouloir tomber dans le cynisme de notre ami Medialter, il est évident que nombre de nos compatriotes considèrent que les règles collectives ne les concernent pas, certains s’amusent même à dire aux flics qu’ils ne sont pas au courant de la situation en prétendant ne pas regarder la télé.

Pour d’autres, on l’a bien compris, c’est au contraire le début d’une nouvelle période d’austérité avec restriction des libertés et effondrement déjà programmé des droits et du pouvoir d’achat.

Ce n’est pas un rationnement, ni même un vrai confinement, comme le démontrent chaque soir le visage dépité des médecins commentant les très mauvais chiffres (diminution presque anecdotique des nouvelles contaminations et admission en réanimation). Au départ il s’agissait d’imposer un confinement très strict pendant une période limitée pour tamponner la vague épidémique. On voit qu’on a basculé dans quelque chose de très différent depuis une semaine ou deux, sans raisons ni objectifs clairs, et qui ressemble de plus en plus à une stratégie du choc (cf. "capitalisme du désastre") visant à "rééduquer", voire à punir la population.
Je crois que vous devriez retirer vos lunettes roses. Ce pseudo-confinement inefficace et liberticide est tout sauf un "nouveau commencement" qui verra notre société de consommation épuisée revenir à des modes de fonctionnement plus égalitaires et plus pérennes.


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