@yoananda2
Si tu n’aimes
pas les sites que j’ai donné, google Camden et des tas d’articles vont
apparaitre en anglais. Sinon, je n’ai pas dit qu’il suffit que la police soit
plus sympa pour que la criminalité diminue, il faut que la police établisse de bons
rapports avec la population. Autrement dit, il ne faut pas que la police
considère la population comme ennemie et que la population la considère comme
une troupe d’occupation pour
les raisons que j’ai expliquée là, c’est ça la base, ce n’est pas une
question de sympathie ou de gentillesse mais de tenter de bâtir des rapports
sains entre des agents publics et des administrés. Un jour, nous parlions des
thèses défendues par Bernard Witch sur la nécessité non pas de pécher le
poisson mais d’assécher le marais, eh bien là, c’est pareil, c’est juste le
versant policier de la même stratégie. Il y’a une autre conception qui consiste
à réagir systématiquement par la brutalité mais là c’est la voie du
pourrissement qui produit beaucoup plus de fragilités de tous les côtés, y compris
celui de la police.
Pour ce qui
est des similitudes, déjà Camden est une ville occidentale, donc la comparaison
est facile à établir. Ensuite, c’est une ville avec une minorité touchée par la
criminalité et la délinquance et qui avait de très mauvais rapports avec la
police. On retrouve la même chose en France. Enfin, elle était constituée d’une
mosaïque de zone de « non droit » gangrénée par le trafic de
stupéfiant. On trouve ça aussi dans les cités en France. En fait, Camden, c’était
juste beaucoup plus violents. Bien sûr, ce n’est pas exactement la même chose
mais il n’y a aucune différence qui rendrait ce modèle inapplicable en France. Le principal
obstacle serait néanmoins une culture administrative différente entre nos pays,
nous avons un héritage centralisateur alors que ce type de solution nécessite
une forme de décentralisation et de localisme des services de police. Mais ce n’est pas impossible à mettre en place.