@yoananda2
« argument
réthorique fallacieux qui ne vise qu’à une chose : masquer la réalité
sociologique et historique »
Le problème,
c’est que la « réalité » sociologique et historique » ne va pas
vraiment dans le sens d’une essentialisation, et n’importe quel historien et
sociologue le dirait. A moins bien sûr de ne collecter que des éléments compatibles
avec l’hypothèse de départ et de les interpréter de façon biaisée. Chacun a évidemment
le droit de faire ça, c’est juste la façon dont se construit une croyance en
général mais il est difficile de se réclamer de la sociologie, de l’histoire ou
des neurosciences quand on se lance consciemment dans ce genre de procédé . Et
cette croyance n’est pas à mettre sur le même plan que les travaux de ceux qui
essaient de partir des faits pour élaborer une thèse qu’ils remettent
constamment en question et qu’ils corrigent lorsque des données les
contredisent. Parce que le croyant par définition, il ne cherche que ce qui
renforce sa croyance et rejette ce qui la contredit.
Nous sommes
tous des croyants à un stade ou à un autre même si certains ne l’assument pas mais
pour ne pas etre dupe de soi-même, il faut savoir distinguer chez soi ce qui
relève de la croyance et du savoir. Et ça, c’est une distinction que les gens
qui ont un tropisme scientiste ont du mal à faire, je parle de ceux qui
utilisent les savoirs scientifiques pour se construire leur propre système
métaphysique à base de superstitions, d’intuitions personnelles et de dogmes, il
leur devient rapidement impossible de faire la part des choses entre les
savoirs scientifiques et leur idéologie scientiste.
Et au passage, on trouvera difficilement des domaines dans lesquels on coupe autant les cheveux en quatre que la science. Et là, je ne
parle pas spécifiquement des sciences molles mais aussi et surtout des sciences
dures. Rien que la notion de « vérité » y a un tout autre statut, la
science est le domaine du doute et de la remise en question par excellence.
« Comme
s’il n’y avait aucune institution musulmane, comme s’il n’y avait aucune
culture, aucun moeurs, morale, finance, habitus musulman ... »
Ça, ça
ressemble vachement à un argument homme de paille, aucune critique de l’essentialisme
musulman ou religieux en général ne dit ça. Mais bon, c’est un peu la fonction
de l’homme de paille, présenter une position adverse facilement réfutable pour se
renforcer dans la conviction qu’on a raison. Comme ceux qui n’essentialisent
pas sont des crétins qui ne savent même pas ce qu’est une institution, une culture,
des mœurs ou des habitus, ça veut forcément dire que les essentialistes ont raison.