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Commentaire de ezechiel

sur Qu'a-t-on fait d'Aristote pendant 2000 ans ?


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ezechiel ezechiel 4 novembre 2020 13:14

La science moderne naît au Moyen-âge, dans les universités catholiques.

Les sciences païennes, si on peut parler de sciences (mésopotamiennes, asiatiques, égyptiennes, indiennes, grecques, romaines, perses, arabes, mayas, ...) étaient basées sur l’observation de la nature et de leurs Dieux magiques (Dieu du Soleil, de la Lune, de la Terre, du Vent, de la Mer, de la Forêt,..). La déification des phénomènes naturels empêche chez les penseurs la construction d’une méthodologie scientifique rigoureuse pour comprendre les lois de la nature, tout simplement parce que des Dieux ne peuvent être soumis à une quelconque loi physique ou mathématique. Les dogmes formulés restent donc empiriques.

Pour les grecs par exemple, la science se construit sur la magie, l’alchimie et l’ésotérisme. Le monde aristotélicien des philosophes grecs repose essentiellement sur les quatre éléments (feu, terre, eau, air) composant le monde, les trajectoires rectilignes du monde corrompu sublunaire, et parfaitement circulaires dans le monde pur au-delà, la théorie des humeurs en médecine (Galien, Hippocrate). Ces dogmes présentent des incohérences totalement irrationnelles du point de vue de la formulation scientifique mathématique.

Ce paganisme, qui sclérose la science depuis des millénaires, va être attaqué de front par l’Église catholique dès le XIIIème siècle.

Les premiers à bouleverser l’univers d’Aristote sont les calculateurs de Merton, une génération de philosophes et de mathématicien du XIVème siècle formés dans les universités catholiques, en particulier au Merton College à Oxford.
Thomas Bradwardine (qui deviendra archevêque de Canterbury), John Dumbleton, William Heytesbury et Richard Swineshead, formés au Merton College, étudièrent la cinématique, ainsi que la notion de vitesse instantanée. Ils furent les premiers à formuler et à démontrer le théorème de vitesse moyenne (fondement de la loi de la chute des corps) : « un corps se déplaçant à vitesse constante parcourt la même distance qu’un corps uniformément accéléré si sa vitesse est la moitié de la vitesse finale du corps accéléré », longtemps avant Galilée, auquel on continue généralement à l’attribuer.

Nicole Oresme, évêque de Lisieux, est un des premiers à concevoir le principe et l’utilité des coordonnées cartésiennes pour la représentation graphique de phénomènes quantitatifs
La démonstration d’Oresme est le premier exemple connu d’un problème physique modélisé sous forme graphique d’une fonction mathématique.
Le découpage de la trajectoire du mobile en petits rectangles est tout à fait révolutionnaire, il annonce l’avènement du calcul infinitésimal appliqué aux sciences, qui ne sera élaboré sous sa forme définitive que trois siècles plus tard, au XVIIème siècle par Newton et Leibniz.


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