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Commentaire de Alexandre Berger

sur Discours de Kennedy avant son assassinat en 63


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Alexandre Berger 25 novembre 2020 00:12

Carlos Marcello, le parrain des parrains aux Etats-Unis à l’époque, alla alors trouver les milliardaires Texans, dont un certain Haroldson Lafayette Hunt notamment, un partenaire d’affaire via le conseil d’administration d’une société nommée Permadex. Ceux-ci apporteront vraisemblablement un soutien logistique et stratégique à la mafia, voir quelques connexions utiles. Ces derniers récupéreront ensuite, après la disparition de Kennedy, une importante influence sur le plan politique, d’autant plus aisément que leur poulain n’était autre que Lyndon B. Johnson, actuel vice-Président de l’époque et futur Président des États-Unis, et dont le fief politique était donc justement le Texas. Un lieu où il était connu pour diriger un important réseaux de corruption. Robert Kennedy aurait d’ailleurs construit à l’époque de gros dossiers garnis contre Johnson au cours de sa croisade contre la corruption en tant que ministre de la Justice. Johnson et le clan Kennedy se haïssaient, mais c’est de l’ordre du compromis politique que de l’avoir choisit comme vice-Président, afin de s’assurer les votes du Texas, État stratégique pour l’élection, immense et très riche, et où il n’était lui-même que très peu populaire. D’ailleurs sans ce deal originel pour le Texas, JFK n’aurait probablement jamais été élu en première instance, au vu de combien les résultats de cette élection furent serrés.

Comme il le déclara lors de son arrestation, Osvald ne fut vraissemblablement qu’un pazzi. Pazzi est un mot italien qui signifie fou, mais qu’on peut assimiler dans ce cas à pigeon, et c’était donc une spécialité Sicilienne à l’origine, et qui depuis s’est largement démocratisée, comme on le sait...

Osvald faisait partie à la fois des services secrets et de la mafia, et il était originaire de New Orleans. Jack Ruby était lui aussi citoyen de la Nouvelle Orléans, et figure bien connue de la pègre locale. Carlos Marcello était quant à lui justement le parrain de la Nouvelle-Orléans, et ce n’est donc pas tout à fait par hasard si Jim Garrison, procureur général de la Louisiane, s’était chargé de l’enquête à l’époque, car l’étincelle était partie de là-bas.

Que faisait Osvald dans la bibliothèque de Dallas le jour J ? C’était son nouveau lieu travail depuis quelques courtes semaines, en fait une couverture fournie par son employeur, une cellule plus ou moins autonome des services secrets Américains, et attendait impatiemment de rejoindre une opération prévue sur Cuba. Osvald était sensé se faire descendre aussitôt après les faits. En effet, Kennedy voulait sa revanche sur Cuba, tout sa carrière en dépendait et il préparait en secret un nouveau coup là-bas avec la complicité du numéro 2 Cubain, Juan Almeida Bosque... Ce détail a son importance, car cela servit en partie au fait de justifier la loi du silence sur les circonstances de son assassinat, car révéler au grand jour que Kennedy préparait un nouveau coup d’État sur Cuba aurait provoquer un tension monstre avec la Russie, qui avait déclaré à l’époque par la voix de Kroutchev, « si vous attaquez à nouveau, on balance une bombe atomique »... Oui, la guerre froide était à moitié chaude en ce temps là...

Robert Kennedy lui-même ne fit pas d’esclandre et s’en teint à la raison d’état, mais il comptait rendre un jour publiquement justice à son frère. On rappel qu’il se fera descendre à son tour en 67, par un pazzi lui aussi, alors qu’il s’apprêtait à entrer en lice pour la présidentielle. Il y a ici un bon article sur lui et sur ce sujet, où l’on apprend par exemple qu’avant Dallas, deux autres tentatives d’assassinat contre JFK ont été organisées... En réalité, il se savait traqué, non pas par un allumé nommé Osvald, mais par une foule d’ennemis plus dangereux les uns que les autres...


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