Carlos
Marcello, le parrain des parrains aux Etats-Unis à l’époque, alla alors trouver
les milliardaires Texans, dont un certain Haroldson Lafayette Hunt notamment, un
partenaire d’affaire via le conseil d’administration d’une société
nommée Permadex. Ceux-ci apporteront vraisemblablement un soutien
logistique et stratégique à la mafia, voir quelques connexions
utiles. Ces derniers récupéreront ensuite, après la disparition de
Kennedy, une importante influence sur le plan politique, d’autant
plus aisément que leur poulain n’était autre que Lyndon B. Johnson,
actuel vice-Président de l’époque et futur Président des
États-Unis, et dont le fief politique était donc justement le
Texas. Un lieu où il était connu pour diriger un important réseaux
de corruption. Robert Kennedy aurait d’ailleurs construit à l’époque
de gros dossiers garnis contre Johnson au cours de sa croisade contre
la corruption en tant que ministre de la Justice. Johnson et le clan
Kennedy se haïssaient, mais c’est de l’ordre du compromis politique
que de l’avoir choisit comme vice-Président, afin de s’assurer les
votes du Texas, État stratégique pour l’élection, immense et très
riche, et où il n’était lui-même que très peu populaire.
D’ailleurs sans ce deal originel pour le Texas, JFK n’aurait
probablement jamais été élu en première instance, au vu de
combien les résultats de cette élection furent serrés.
Comme
il le déclara lors de son arrestation, Osvald ne fut
vraissemblablement qu’un pazzi. Pazzi est un mot italien qui signifie
fou, mais qu’on peut assimiler dans ce cas à pigeon, et c’était
donc une spécialité Sicilienne à l’origine, et qui depuis s’est
largement démocratisée, comme on le sait...
Osvald
faisait partie à la fois des services secrets et de la mafia, et il
était originaire de New Orleans. Jack Ruby était lui aussi citoyen
de la Nouvelle Orléans, et figure bien connue de la pègre locale.
Carlos Marcello était quant à lui justement le parrain de la
Nouvelle-Orléans, et ce n’est donc pas tout à fait par hasard si
Jim Garrison, procureur général de la Louisiane, s’était chargé
de l’enquête à l’époque, car l’étincelle était partie de là-bas.
Que
faisait Osvald dans la bibliothèque de Dallas le jour J ?
C’était son nouveau lieu travail depuis quelques courtes semaines,
en fait une couverture fournie par son employeur, une cellule plus ou
moins autonome des services secrets Américains, et attendait
impatiemment de rejoindre une opération prévue sur Cuba. Osvald
était sensé se faire descendre aussitôt après les faits. En
effet, Kennedy voulait sa revanche sur Cuba, tout sa carrière en
dépendait et il préparait en secret un nouveau coup là-bas avec la
complicité du numéro 2 Cubain, Juan Almeida Bosque... Ce détail a
son importance, car cela servit en partie au fait de justifier la loi
du silence sur les circonstances de son assassinat, car révéler au
grand jour que Kennedy préparait un nouveau coup d’État sur Cuba
aurait provoquer un tension monstre avec la Russie, qui avait déclaré
à l’époque par la voix de Kroutchev, « si vous attaquez à
nouveau, on balance une bombe atomique »... Oui, la guerre
froide était à moitié chaude en ce temps là...
Robert
Kennedy lui-même ne fit pas d’esclandre et s’en teint à la raison
d’état, mais il comptait rendre un jour publiquement justice à son
frère. On rappel qu’il se fera descendre à son tour en 67, par un
pazzi lui aussi, alors qu’il s’apprêtait à entrer en lice pour la
présidentielle. Il y a ici un bon article sur lui et sur ce sujet,
où l’on apprend par exemple qu’avant Dallas, deux autres tentatives
d’assassinat contre JFK ont été organisées... En réalité, il se
savait traqué, non pas par un allumé nommé Osvald, mais par une
foule d’ennemis plus dangereux les uns que les autres...