@Pierre Chazal
« Chers djihadistes,
L’Occident s’achève en bermuda […]
Craignez le courroux de l’homme en bermuda. Craignez la colère du consommateur,
du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! Vous
nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis.
Eh bien, nous lutterons comme des lions pour protéger notre
ramollissement.
Chers djihadistes, chevauchant vos
éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de
porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires de
longue date ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait
entassé. […] Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des
destructeurs. Les premiers incendiaires en concurrence avec des pyromanes. […]
À la différence des nôtres, vos démolitions s’effectuent en toute illégalité et
s’attirent un blâme quasi unanime. Tandis que c’est dans l’enthousiasme général
que nous mettons au point nos tortueuses innovations et que nous nous
débarrassons des derniers fondements de notre ancienne civilisation.
Chers djihadistes, nous
triompherons de vous. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts. »
Philippe Muray, Chers djihadistes (2002 – Mille et Une
Nuits)