Sur l’existence historique de Jésus, j’invite chacun à lire Prosper Alfaric pour se faire un avis éclairé. Les fameuses sources en permanence invoquées ne sont pas si claires que ça : beaucoup d’indices peuvent laisser penser que ce sont des ajouts tardifs de la part de moines copistes.

Les propos de ce Matthieu Lavagna sont juste hallucinants. Selon lui, aucun historien, même athée, ne remet en cause les apparitions du Christ après sa mort... A l’inverse, je pense qu’aucun historien sérieux, à plus forte raison s’il est athée, n’accorde le moindre crédit aux "apparitions" du Christ.

Mais d’où sort ce "philosophe" ? De la Sorbonne ? Pas vraiment. Il est diplômé de l’Institut Docteur Angélique. Et qu’est-ce que cet institut ? C’est une structure qui existe depuis 2015 en Belgique, dirigée par Arnaud Dumouch (qu’on avait pu découvrir grâce à Jean Robin). Contrairement à ce qu’il prétend, son institut n’est pas reconnu par le diocèse de Namur : "Aujourd’hui, cet institut ne peut prétendre avoir le soutien ou la reconnaissance du diocèse de Namur. A notre connaissance, il n’est pas reconnu par un autre diocèse de Belgique". Et par ailleurs, selon les catholiques eux-mêmes, les théories émises par Arnaud Dumouch semblent théologiquement mal fondées et bancales (source).

Matthieu Lavagna prend pour argent comptant le "miracle" de Pierre de Rudder. Sur le sujet, lire ceci. Le Dr. Thérèse Valot a scruté l’affaire Pierre de Rudder, guéri en 1875, non pas à Lourdes, mais par procuration (on dit « intercession » dans la novlangue catholique), au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, à Oostakker-lez-Gand, en Belgique. La fracture de la jambe de cet homme se serait ressoudée instantanément. Selon les apologistes, c’est le miracle le plus extraordinaire de toute l’histoire de Lourdes. Mais en lisant les documents, Thérèse Valot s’est aperçue que la jambe fracturée en 1867, et dont la consolidation se fit mal, était celle de gauche alors que la jambe guérie dans le certificat de guérison était celle de droite ! Amusant : la contre-enquête officielle de l’Église sur le cas de Rudder commença en 1893. Près de vingt ans après les « faits »... La conclusion du Dr. Valot sur les miracles de Lourdes mérite d’être connue : « Aucune maladie n’ayant fait sa preuve, histologique ou bactériologique, n’est guérie subitement à Lourdes ». Seuls « certains désordres organiques dits psychosomatiques au support physico-chimique mal connu (ex : verrues, fistules, ulcères de l’estomac...) peuvent être supprimés. » Le Dr. Valot note enfin une « chute asymptotique vers zéro du chiffre annuel des guérisons (...), conséquence inévitable du progrès des connaissances médicales ».