Maintenant que j’ai cité Nietzsche je vais citer une béatifiée récente, béatifiée en 2004.. Il s’agit de la sœur Anne-Catherine Emmerich née en 1774 et décédée en 1824...
Elle a eu des visions "miraculeuses" de la vie du Christ. Par sa béatification même l’Église a, du coup, donné un semblant de sérieux (même si par prudence hypocrite aucune mention de ses visions n’a été faite lors du procès, bien trop malins les gars..)
Ci-dessous une "vision" de 1821.. (rapportée par Clemens Brentano)
Un coup d’oeil sur le paradis.
13 février 1821. Le Pèlerin apporta et mit sur son lit, en présence de son frère et du confesseur, un fragment d’ossement pétrifié de la grosseur d’un œuf qui avait été trouvé dans la Lippe. Elle était en contemplation, mais elle prit l’ossement de la main gauche et le tint un certain temps sans remuer. Alors elle ouvrit les yeux, regarda le Pèlerin qui s’attendait à des reproches pour lui avoir présenté au lieu d’une relique l’os d’un animal, et dit, toujours absorbée dans la contemplation : « Comment le Pèlerin entre-t-il dans ce beau et merveilleux jardin où mes regards seuls pénètrent ? J’y vois le Pèlerin avec le grand animal, comment cela se peut-il ? Ce que je vois est d’une beauté inexprimable. Je ne puis le dire, je ne puis le rendre. 0 mon Dieu, combien vous êtes admirable, puissant, magnifique et aimable dans vos œuvres ! Oh ! il y a là plus que tout ce qui est dans la nature ! Là, rien n’a subi le contact du péché ! il n’y a rien de mauvais, tout est comme nouvellement sorti des mains de Dieu ! Je vois là tout un troupeau d’animaux blancs. Leurs crinières descendent sur leur dos comme des masses de cheveux bouclés. Ils dépassent de beaucoup la taille de l’homme et pourtant ils courent aussi légèrement et aussi vite que des chevaux. Leurs jambes sont comme des colonnes et pourtant ils posent les pieds si doucement ! Ils ont une longue trompe qu’ils peuvent lever, baisser et tourner de tous les côtés comme un bras. De longues dents, blanches comme la neige sortent de leur bouche, comme ils sont élégants et propres ! Cet énorme animal est tout plein de grâce : ses yeux sont petits, mais si intelligents, si clairs, si doux ! cela ne peut s’exprimer. Ils ont de larges oreilles pendantes : leur queue n’est pas grande, mais elle est comme de la soie : on ne peut pas y atteindre quand on lève le bras. Ah ! ils doivent être bien vieux, comme leurs poils sont longs ! Ils ont aussi des petits pour lesquels ils ont une tendresse incroyable. Ils jouent avec eux d’une manière toute enfantine. Ils sont si intelligents, si bons, si doux ! Ils courent en si bon ordre, en files ou en rangs ! On dirait qu’ils ont des affaires qui les occupent. Il y a là d’autres animaux. Ce ne sont pas des chiens, ils sont d’un jaune doré. Ils ont de longues crinières et presque des visages humains. Ce sont des lions, mais si doux ! Ils se prennent les uns les autres par la crinière et jouent ensemble. Je vois aussi des moutons et des chameaux, des bœufs et des chevaux tous blancs et brillants comme de la soie. Il y a aussi des ânes blancs d’une beauté merveilleuse. On ne peut dire combien tout cela est beau, quel ordre, quelle paix, quel amour règnent partout. Les animaux ne se font pas de mal, ils s’aident réciproquement. La plupart sont blancs ou d’un jaune d’or. Je ne vois presque pas d’animaux à couleurs foncées. Et combien cela est merveilleux ! Ils ont toutes leurs demeures si bien rangées et si bien distribuées ! Ils ont comme des chambres et des passages et tout est si propre ! On ne peut pas se l’imaginer. Je ne vois pas d’hommes, il n’y en a pas là, mais des esprits y viennent sans doute pour mettre certaines choses en ordre, on ne peut pas croire que des animaux fassent ce que font ceux-ci. »
Après une pause, elle dit : « Voilà sainte Françoise Romaine et sainte Catherine de Ricci. Bien au-dessus du beau jardin, il y a comme un soleil et c’est là qu’elles sont. Elles volent sur ses rayons et regardent au-dessous d’elles. Je vois encore beaucoup d’autres saints dans ce soleil qui est d’une blancheur éblouissante. Il y a au-dessus de moi comme une draperie de soie blanche étendue qui brille dans ce soleil et là-dessus les saints planent et regardent en bas. Je sais tout maintenant. Toute eau descend de là-haut. C’est le paradis ! Les animaux y sont conservés. Là, tout est encore comme Dieu l’a créé, mais ce lieu me semble maintenant beaucoup plus grand que le paradis ne l’était alors. Aucun homme ne peut y entrer. L’eau sainte, magnifique, admirablement claire qui jaillit de là et parcourt si agréablement le jardin des animaux forme autour du paradis une grande muraille liquide. Ce n’est pas un lac, c’est un mur et comme ce mur est merveilleux et brillant ! Dans le haut, il n’est fait que de gouttes d’eau comme de pierres précieuses. On dirait des gouttes de la rosée du matin qui pendent aux haies. Telle est la partie supérieure, tout y est limpide comme du cristal. Ce mur s’écoule par en bas en petits ruisseaux qui se réunissent et forment beaucoup plus bas encore une immense chute d’eau. Quel bruit elle fait ! Personne ne pourrait l’entendre sans devenir sourd. Toute eau vient de là à nous, mais altérée et mélangée. La montagne des prophètes reçoit de là son eau et son humidité. La montagne des prophètes est située très au-dessous de la cataracte dans un lieu où toute l’eau est redevenue vapeur. La montagne des prophètes est déjà haute comme le ciel. Aucun homme ne peut y arriver on ne voit sur elle que des nuages or, ce jardin est encore au-dessus d’elle de toute la hauteur du ciel et l’endroit où j’ai vu les saints est élevé à une semblable hauteur au-dessus du paradis. Il n’y a pas là d’édifices en pierre, mais des berceaux, des salles, des allées pour les animaux que la végétation forme comme elle-même. Les arbres sont excessivement hauts. Leurs troncs sont parfaitement droits et d’une rare élégance. J’en vois de blancs, de jaunes, de rouges, de bruns et de noirs. Non, ils ne sont pas noirs, mais d’un bleu argenté brillant. Et quelles merveilleuses fleurs ! Je vois beaucoup de roses, notamment beaucoup de roses blanches. Elles sont très grandes, viennent sur des tiges élevées et montent le long des arbres. Je vois aussi des roses rouges et de grands lis blancs. Je vois le gazon moelleux comme de la soie, mais je ne puis que voir, je ne puis pas sentir, c’est trop loin de moi. Comme ces pommes sont belles ! Elles sont allongées et jaunes. Et comme les feuilles des arbres sont longues ! Les fruits du jardin de la maison des noces semblent difformes en comparaison de ceux-ci et pourtant ils sont d’une beauté indicible comparés aux fruits de la terre. Je vois aussi un grand nombre d’oiseaux. Je ne puis dire combien ils sont beaux et lumineux, combien leur plumage est varié. Ils font leurs nids dans les fleurs au milieu des plus belles fleurs. Je vois aussi des colombes s’envoler par- dessus le mur portant dans leur bec des feuilles et de petites branches. Je crois que les feuilles et les fleurs qui me sont données quelquefois pour ma guérison viennent toutes de ce jardin. Je ne vois pas de serpents comme ceux qui rampent sur la terre, mais il y a un joli petit animal, de couleur jaune, qui a une tête de serpent. Il est plus gros par en haut et extrêmement mince par en bas. Il a quatre pattes et se dressa souvent sur ses pieds de derrière alors il est de la hauteur d’un enfant. Ses pieds de devant sont courts, ses yeux clairs et intelligents. Il est très gracieux et très agile, mais j’en vois fort peu. Tel était l’animal qui séduisit Ève. »