"Ça mérite une balle dans le cervelet" : Pascal Praud menacé de mort dans un clip de rap

@Norman Bates  Y a rien de pire que le rape, et j’ai grandi au milieu de ces gens qui en écoutent, et MC solar fait pas exception avec son rape pour fillette..

Cher Sidi Salad’bar,

Votre boulette est particulièrement croquignolesque venant d’un moudjahid qui confesse être tombé dans la marmite des mélopées banlieusardes dès l’enfance. Je vous ai compris, comme dirait le Général, ayant moi-même évolué très jeune dans un autre enfer sonore, ce milieu notoirement criminogène qu’est la musik classik.

Je me souviens de ces voyous, que dis-je, de ces caielleras qui semaient la terreur dans le conservatoire, armé d’objets contondants, flûtes traversières, violons et autres altos dont l’usage initial pouvait être détourné au moindre mauvais regard ou demande d’emprunt d’archet refusée. J’ai même assisté, au sein d’un quator, à la tentative de strangulation avec une corde d’un jeune homme dont les camarades lui reprochèrent d’avoir confondu un mi bémol et un ré dièse. Ah ça y allait à l’époque ! On réglait nos comptes à coups de lancers de métronomes (pas le livre de Lorant Deutsh, hein...) dans la goule. Certains voyous avaient même fixé des lames de cutter à l’extrémité de leur manche, au cas où une baston générale se déclencherait en cours de solfège. Parlons-en de ces cours... c’était vraiment le moment sensible... une sorte de coure commune, assimilable à la fameuse très sensible promenade où le mat... le prof, prenait grand soin de séparer les gangs rivaux. J’appartenais alors aux Bloody Bachs, un gang ultraviolent de pianistes déter, chauds de ouf comme on dit aujourd’hui. Nos ennemis jurés, les Hells Violoks, n’étaient pas en reste. Les provocations étaient permanentes : je me souviens de ces "Vas-y le Violok, essaie donc de nous faire la Polonaise op 71 n°1 en ré mineur avec ton ukulélé, qu’on rigole un peu !", je me souviens de ces défis permanents que nous nous lançions, de cette agressivité dans les combats de notes, de ces battles d’accords et autres gammes en tierces pour humilier les flûtistes, véritables bolosses à qui nous rendions la vie impossible. C’est dire si je vous comprends sidi...

Mais revenons à votre cas. Comme je le dis souvent, le Maure n’a pas toujours tort et comme Tuperds a l’flair pour repérer les starts-downs prometteuses, il se permet d’intervenir. Aussi promptement qu’un clébard-flic repère la boulette de shit, Tuperds repère les pépites.

En effet, joyau des ergs, flamboyance des barkhanes, vous visez juste : c’est un viol mais ce n’est pas tout : Votre orthographe en forme d’acte manqué est, pour le coup, un délit d’initié, un détournement de forme publique, une agression textuelle lâche et vous devrez, je le crains, en répondre. Et c’est là qu’intervient le prestigieux cabinet Tuperds (experts-comptables de père en fils depuis novembre 2019), seul en mesure de vous apporter son expertise juridico-comptable afin de maquiller la boulette.

Le chef d’accusation est sérieux : Vous imputez au pourtant irréprochable Claude MC, rien de moins qu’un viol sur mineur ("rape de fillette")... C’est très grave mais pas de panique, Tuperds est là, et le nord, il l’perd jamais, croivez-moi bien. Bon, voici ce que je vous suggère :

* Pour la justice, plaidez la différence culturelle. Arguez d’une enfance difficile et même d’un calvaire qui a débuté dès la gestation : 9 mois d’oppression à écouter au travers le placenta et le derme de votre mère la voix rauque de Joey Starr, Mafia k1fri, Kalash Criminel et autres Sages Poètes de la rue, constituront une première circonstance atténuante. Plaidez également le fait que votre prophète ne s’embarrassa pas plus de consentement qu’un certain Paul en ski, tout schouss dans la rondelle d’une gamine droguée. Le prophète - que les pets l’empuantent - organisa bien ses épousailles avec une gamine de 6 ans, alors bon... finalement ce brave Claude n’a rien fait de mal hein... Plaidez aussi que mêmes vos écritures autorisent le troussage des captives et qu’ayant cru que Solaar comptait parmi les Soumis, vous ne pensiez en réalité pas à mal. Vous verrez, gâce aux précieux conseils du Cabinet Tuperds, vous gagnerez à coups sûrs.

* Pour la comptabilité de votre petite affaire, ce sidi est attendu au kaabinet pour examiner les possibilités d’optimisation lexicale. Voici mon adresse :

Centre Pénitentiaire de la Santé Carré VIP - Couloir A - Cellule 113

On se retrouve au parloir très prochainement.

Bien à vous,

Norbert Tuperds Expert-contable et Commissaire aux cons

PS : en parlant de "rape de fillette", une petite brève qui vous amusera sans doute cher Sidi : https://www.midilibre.fr/2020/03/07/agde-il-voulait-epouser-une-fillette-de-10-ans,8781312.php

@Conférençovore

Cher monsieur Tuperds,
Soyez infiniment remercié pour ce poignant témoignage qui eut pour effet inattendu un insondable séisme mémoriel en moi avec éclatement comme une bulle de savon de la soupape de sécurité de l’amnésie traumatique qui recouvrait d’une salutaire chape de plomb quelque souvenir traumatisant...
Je revois l’écolier modèle que j’étais...je me distinguais par un talent inné à la flûte...flûte à pan, flûte à bec, je ne sais...cette disposition m’amenât à passer des vacances estivales en pension au sein d’un prestigieux orchestre...
"La musique de chambre aère l’esprit" m’encourageait ma mère...
La réalité fut un tantinet plus glauque...le tyrannique chef d’orchestre était un mélange entre le Stanislas Lefort de "la grande vadrouille" et un transfuge de la Mengele academy...
"Aimez-vous Brahms ?" demandait-il, l’œil du chasseur cruel aux aguets...celui, espiègle ou ignare, qui s’aventurait à faire référence au brame du cerf finissait avec l’arcade explosée par un coup de baguette vengeur...
J’aimerais tant que ces lugubres réminiscences s’arrêtassent là, hélas il y eut d’autres épisodes à peine avouables...des sévices disproportionnés pour un ut raté, une quinte de toux, un raclement de gorge inopportun...l’éternuement intempestif c’était direct le solisticide avec à la clef en ignominie majeure des expérimentations auxquelles j’apportas mon innocente et candide collaboration...
Le kappelmeister s’ingéniait à recycler les dépouilles de ses victimes en cobayes pour la conception de nouveaux instruments à vent...avec des aspirateurs, des machines à air comprimé, des ventilateurs, de l’hélium, du propane...il s’extasiait à la découvert d’une nouvelle sonorité en raie majeure, d’une vibration intestinale ou du tremblement d’une glotte qui feraient de lui l’égal d’un Stradivarius en musicales épousailles avec un Amadeus...c’était selon lui la traduction de la musique qui est un souffle qui vient de l’intérieur...
Je me souviens de ce loisir scabreux que je partageais avec mes camarades, ce concours de fléchettes pour décrocher le cadavre d’un violoncelliste scotché de longues journées au plafond de la salle de concert et dont les derniers souffles furtifs et répétitifs eurent le tort de perturber la concentration du kappelmeister...
J’ai participé à ces horreurs indicibles...celui qui n’a jamais transformé des boyaux en vibrato ne peut pas comprendre...
Mon appétence pour la taxidermie n’est pas le fruit du hasard...tout comme le sourd ressentiment nourri à l’encontre de mon indigne mère qui m’ouvrât en grand les portes de cette parenthèse cauchemardesque...
Tout s’explique dans la vie... 

@Norman Bates Terrifiantes confessions intimes que vous nous livrez là. Aussi brutes et sèches qu’un compte d’exploitation, une expérience traumatisante qui intéresserait au plus haut point la douce Nigari et qui abonde dans le sens de mon propos. C’est un milieu de fous. Du reste au bout de plusieurs années de cet enfer, ma tante... non, non... pas la femelle de l’oncle... ma tante, l’individu non genré qui devînt mon tuteur légal quand ma garde fût retirée à mes géniteur.e.s pour m’avoir infligé les sévices décrits, m’inscrivît dans une MJC de quartier à la sensibilité officiellement reconnue. Là, un nouveau monde s’ouvrît à moi et me sauta à la gorge. Un monde où je pouvais enfin découvrir cette passion brimée, qu’inconsciemment je refoulais, étouffais sous un édredon ou un congélo comme la bougresse Courgeau pendant des années : exit le conservatisme morne des partitions sans relief de Clementi, Haydn ou Schubert. Enfin, je pouvais me libérer-délivrer de ces carcans qui brisaient ma créativité. Enfin je pouvais me désarticuler dans des danses qui, l’adolescence bourgeonnante endiablaient.

J’ai pu poursuivre mes études et obtenir un prestigieux Master 2 Djembélogie inclusive option "Cracheur de feu par le fion" (on est 2 en France à maitriser cet art... Excusez du peu) puis soutenir une thèse consacrée à l’apport de la derbouka dans l’oeuvre d’Enrico Macias, le couronnement de mon parcours universitaire.

Je crois sincèrement que ces épreuves nous renforcent ; que ces jeunes Messieurs Sneazy et Fennec poursuivent leur voie pleine de promesses, cette coulée verte vers un océan de progrès. Ils sauront amortir (pardonnez mon humour de comptable) les affres de ce beuz un tantinet prémâché. En tout cas, les portes du péniten... du cabinet Tuperds leurs sont grandes ouvertes s’ils ont besoin d’une assistance.

Les mauvaises langues ironiseront et nous recevons régulièrement des menaces de clients exigeants ("Fumier ! Tuperds rien avant que j’t’retrouve ordure !", Tuperds, j’vais te crever salope... et tu vas pas perdre que tes chicots !"...), enfin bon... entre professionnels on se comprend même si vos clients ont plus rarement l’occasion de manifester leurs réprobations quant à la qualité de vos services... mais bref, depuis novembre 2019, Tuperds est là.