Le Moi, la Persona et l’Ombre
Quelques éléments archétypaux :
Le Moi vient de la conscience d’être un individu, il englobe l’égo.
L’ego est la partie consciente de la psyché, l’image qu’on a de soi, il influe sur la Persona (l’image qu’on veut donner en société), il vient de la conscience d’être un individu.
La Persona c’est le masque qu’on porte pour tenir notre rôle social. Elle se soumet à des normes et des règles de comportements à suivre pour répondre à notre désir d’approbation.
L’Ombre c’est toutes les facettes de la personnalité qui ont été rejetées pour créer la Persona, et nos désirs profonds, nos peurs et nos pensées sombres.
"L'ordre imposé du dehors provoque presque toujours un désordre intérieur." Krishnamurti
L’inconscient se compose d'un « inconscient personnel », d'un « inconscient collectif » et d'un « inconscient spirituel » qui nous préviendrait de dangers et trouverait la solution de certains conflits. Ne pas confondre avec le subconscient qui repose sur les habitudes acquises, alors que l’inconscient repose sur ce qui est plus enfouis ou inné.
Le père : c’est un ensemble de forces psychiques et sociales plutôt en lien avec les règles, l’autorité ; c’est notre interprétation de ce que les autres attendent de nous.
La mère : elle symbolise le soin, le soutien, l’amour etc ; toutes les religions ont une figure de mère qui a une place importante.
L’individuation, un processus en 5 étapes :
1/ L’adaptation : on créé notre persona pour s’adapter à la société, une partie de nous est refoulée dans l’inconscient
2/ La prise de conscience : on se rend compte que l’on est pas cette persona, on remet en question nos valeurs ou le sens de notre vie, et l’ombre créée nostalgie et anxiété.
3/ Le face à face : on remet en question notre interprétation du passé, comprendre que nous devons changer entraîne tristesse et colère, il faut accepter d’abandonner ce que nous étions, puis on laisse s’exprimer le refoulé.
4/ L’intégration : c’est le début de la réconciliation, de l’intégration des opposés, la quête d’approbation cède le pas au désir de ne plus se mentir, ça peut mener à des heurts relationnels.
5/ La réalisation de soi : on devient un individu complet, avec une meilleur connaissance de soi, on accepte plus facilement nos défauts, nos désirs contradictoires ou nos conflits intérieurs, on se dévoile à nous même puis aux autres.
Tags : Psychologie
49 réactions à cet article
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Les éléments archétypaux sont des parties de notre psychés on peu les croiser dans nos rêves, ils nous parlent pour nous aider à avancer ou à nous comprendre, il est important de savoir les reconnaitre pour mieux comprendre nos rêves, le problèmes c’est qu’ils peuvent prendre différente forme suivant les personne et les moments.
L’individuation c’est la base de la spiritualité il faut passer par là pour aller plus loin, et Jung a très bien compris tout ça, le problème c’est que ses livres ne sont pas très bien organisés, mais d’autres ont continué ou synthétisé sont travail.
Je suis entrain d’écrire un article plus complet sur le sujet.
J’ai fait une erreur dans le titre : Persona.
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@Manuel 235
C’est vrai que Jung est un esprit bordélique. Incroyablement brillant, mais bordélique. C’est pourquoi le travail de Lenoir, que j’avais déjà vu en son temps, ainsi que celui des autres "vulgarisateurs" de son oeuvre, est si important. Les lecteurs peuvent se décourager devant le côté forêt vierge de certaines de ses oeuvres. Les hauts QI, et je pense que Jung, de ce côté-là, était tout là-haut, ont une pensée en arborescence : ça part de tous les côtés en même temps. Alors c’est dur à suivre.
Mais il faut le faire parce qu’on ne pas faire l’impasse sur ce qu’il a apporté dans le domaine de la compréhension de la psyché humaine. Ce type a pu et su explorer son propre inconscient comme sans doute personne auparavant ou depuis par sa pratique systématique du rêve éveillé.
Le boulot de Lenoir est à la fois excellent et très accessible. -
@quijote
Je pense qu’il a écrit tout ce qui pouvait aider les psychologues à comprendre la psyché, ils voulait surement qu’ils aient accès a presque tout ce qui la mené à ses théories.Je cherche des liens ou un livre qui parle de l’interprétation des rêves en rapport avec le travail de Jung et qui explique pourquoi on peut interpréter d’une façon ou d’une autre.
Sinon je me suis trompé l’ego n’est pas un archétype qu’on rencontre dans les rêves (il est compris dans le moi) et il est difficile de faire la différence entre l’Ombre et l’inconscient, vu que l’Ombre c’est, avant de finir l’œuvre au noir (faut pas être pressé), une partie importante de l’inconscient.
Ses archétype nous parlent dans les rêves (sauf le Moi et la Personna évidement) et quand on sait les reconnaitre on sait donc quelle partie de notre psyché nous parle.
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Il me semblait que plutôt que l’Ombre, Jung l’appelait l’anima (animus chez la femme).
Quoi qu’il en soit, plutôt que d’exposer la psychologie analytique jungienne, il serait plus intéressant amha, de souligner ce qu’elle apporte(rait) de plus que la seconde topique freudienne du moi, surmoi et ça.
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@JL
C’est expliqué dans ce podcast.
Autre interprétation intéressante : Peterson dit que Freud décrit le rez-de-chaussée de la maison alors que Jung décrit les fondations. -
@JL
Freud dit "Mon cher Jung, promettez-moi de ne jamais abandonner la théorie sexuelle. C’est le plus essentiel ! Voyez-vous, nous devons en faire un dogme, un bastion inébranlable." Il me disait cela plein de passion et sur le ton d’un père disant : "Promets-moi une chose, mon cher fils : va tous les dimanches à l’église !" Quelque peu étonné, je lui demandai : "Un bastion — contre quoi ?" Il me répondit : "Contre le flot de vase noire de…" Ici il hésita un moment pour ajouter : "… de l’occultisme !"
Ce qui m’alarma d’abord, c’était le "bastion" et le "dogme" ; un dogme c’est-à-dire une profession de foi indiscutable, on ne l’impose que là où l’on veut une fois pour toutes écraser un doute. Cela n’a plus rien d’un jugement scientifique, mais relève uniquement d’une volonté personnelle de puissance."Jung s’est opposé à Freud qui a voulu imposer le mythe d’Œdipe comme seul
archétype fondateur de la psychanalyse.""Dans l’interprétation du mythe d’Œdipe, la plus grande erreur de Freud, selon Jung, fut de s’en référer au père totémique qui interdit l’inceste et dicte sa loi aux jeunes mâles. D’une part, l’inceste est un concept judéo-chrétien, ce qui le rend peu crédible en tant que concept fondateur des sociétés primitives. D’autre part, le père de la horde ne doit pas être regardé comme le père, telle que la pensée judéo-chrétienne envisage ce concept. Il s’agit plutôt du chef qui dicte sa loi."
Freud pense que les religion se basent sur le complexe d’œdipe alors Jung voit un parallélisme entre les production inconsciente de ses patients et les mythologies ou le christianisme.
Freud est athée et il ne comprend pas les religions, le lien avec l’inconscient collectif et leurs conséquences sur l’inconscient individuel
Freud fait appel au vécu sexuel infantile de l’individu pour comprendre la genèse des représentations collectives (? ??).
Alors que Jung regarde toute les mythologies pour éclairer le psychisme. -
Malheureusement en France Freud est plus connu que Jung.
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@Manuel 235
Il me semblait pourtant que selon certains anthropologues, dont Lévi-Strauss l’interdit de l’inceste se retrouver dans beaucoup de sociétés " primitives "... -
Et c’est là qu’on se rend compte que nono le simplet est passé à coté de toutes les étapes sur son petit vélo à grandes pédales..
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@rinbeau
tu fais vraiment une fixette ... tu sais que ça correspond à une pathologie ? -
Faudra faire attention à ne pas se laisser coincer par une interprétation trop rigide, lorsque on propose une classification, un vocabulaire de référence(s).
C’est, ou c’était, une des difficultés, alors que le domaine de psychanalyse appliquée est possiblement novateur, fin XIX et début XXème, d’évoquer des concepts hors de la pensée dominante de l’époque, avec des mots en apparence précis, pour décrire une abstraction qui ne l’est pas. Je vous laisse vous référer à quelques-uns que vous écrivez dans l’article : mental, égo, inconscient ... etc.
Ceci dit, Lenoir insiste sur la personalité éclectique de Jung, avec un intérêt pour ... un brin d’ésotérisme, mais sans initiation, semble t-il. Les bonnes questions concernant la physique quantique qu’il a pu se poser, pourraient y être assimilées, d’ailleurs.
De nos jours, pour un pauvre responsable de rayon à la Fnac, on pourrait aussi bien classer Jung chez les New-ageurs, non ? Sans que je veuille faire d’allusion péjorative. Le New-âge, c’est à boire et à manger pour qui en veut, mais on ne doit pas par facilité, assimiler ceci, à une pensée uniquement incohérente, malgré beaucoup de divagation, pour, ou dans, un domaine qui ne peut pas être vraiment cadré.
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Même si Jung n’est pas aussi bouché au mastic que Freud, la psychanalyse, quand elle n’est pas carrément une imposture (voire une escroquerie), est une vieillerie ringarde et poussiéreuse qui a largement fait les preuves de son inefficience.
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@Gaspard Delanuit
c’est assez étrange de voir comment la psychanalyse est abandonnée dans tous les pays, sauf la France ...
mais en France on aime les baratineurs : Raoult, Aberkane, Girard, Deleuze, et beaucoup d’autres.
C’est constant. Dès qu’un gus vient avec un discours populo et des grands airs, même s’il dit de la merde, ça y est, il devient une icone. -
@yoananda2
Celui qui se tient sur la plus haute marche du podium est ce type qui a passé toute sa vie active (sic) à écrire sur l’impossibilité d’écrire. C’est une référence dans le domaine ! Si vous voulez sentir les secondes s’écouler comme des grains de sable mortels dans le sablier de l’ennui, lisez ses livres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Entretien_infinihttp://palimpsestes.fr/textes_divers/b/blanchot/Entretien-infini.pdf
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"Écrire, l’exigence d’écrire : non plus l’écriture qui s’est toujours mise (par
une nécessité nullement évitable) au service de la parole ou de la pensée dite
idéaliste, c’est-à-dire moralisante, mais l’écriture qui, par sa force propre
lentement libérée (force aléatoire d’absence), semble ne se consacrer qu’à
elle-même qui reste sans identité et, peu à peu, dégage des possibilités tout
autres, une façon anonyme, distraite, différée et dispersée d’être en rapport
par laquelle tout est mis en cause, et d’abord l’idée de Dieu, du Moi, du Sujet,
puis de la Vérité et de l’Un, puis l’idée du Livre et de l’Œuvre, en sorte que
cette écriture (entendue dans sa rigueur énigmatique), loin d’avoir pour but le
Livre, en marquerait plutôt la fin : écriture qu’on pourrait dire hors discours,
hors langage" -
@Gaspard Delanuit
"une imposture (voire une escroquerie), est une vieillerie ringarde et poussiéreuse ..."
Vous exagérez encore une fois, par provocation. De cette même façon, vous pourriez parler du confessionnal, alors que ça doit, ou devait, dépendre du prêtre assis là.C’est comme pour un guérisseur, parfois, une simple présence permet un rééquilibrage par principe de dualité, et vous pourriez mettre ça sur le compte d’une synchronicité.
Subjectivement, parmi les férus de psychanalyse, ou pire, professionnels exerçants, je n’ai pas vu que des aigles. Mais c’est pas pour cette raison que d’autres personnes n’aient pu ressentir un bien être réel, en suivant ce genre de thérapie.
Y-a un paquet de lacune dans la psychanalyse vue de la façade (ou la méthode comme montrée dans la culture populaire), mais pour remettre les choses et Jung dans leur contexte, il est un homme du siècle dernier, né au XIXème, défricheur d’un chemin neuf, puisqu’avant l’internet, il n’a pas dû pouvoir prendre connaissance de ses multiples prédécesseurs, la plupart ne nous étant toujours pas connus, puisque ignorés de leur temps. A quoi bon ?
Et si ça n’avait pas aidé le moindre de ses clients, ça l’aura au moins aidé lui, a lever des statistiques, et à émettre quelques hypothèses.
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@Gaspard Delanuit
’’ la psychanalyse, (...) est une vieillerie ringarde et poussiéreuse qui a largement fait les preuves de son inefficience.’’
— >
Vous n’avez pas l’impression de dire la même chose que Big Pharma ? cf. le DSM et la multiplication exponentielle des couples médicament—maladie.
La génétique néolibérale : Ah ! Voilà une ’science’ qu’elle est moderne !
On ne saurait soigner par la parole dans l’empire du mensonge. -
@JL
"Vous n’avez pas l’impression de dire la même chose que Big Pharma ?"
Pas plus que de dire la même chose que Little Psy quand je critique Big Pharma.
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@Jean Ducoin
"Vous exagérez encore une fois, par provocation.
https://ecoledepaloalto.com/# : :text=L’%C3%89cole%20de%20Palo%20Alto,des%20pr%C3%A9misses%20constructivistes%20et%20cybern%C3%A9tiques. -
@Gaspard Delanuit
" Je n’ai jamais vu aucune situation s’améliorer par la psychanalyse ",Ceci ne fait sens que si vous fréquentez un milieu où la psychanalyse est une affaire courante.
Sinon, de votre lien sur Palo Alto, à la recherche d’efficacité empirique, on n’est certainement plus dans les thérapies longues et onéreuses, qui faisaient déjà partie du dogme freudien, je crois.
Je n’ai pas de références personnelles suffisantes pour argumenter sur le bien fondé de toutes les méthodes approuvées par le bateau amiral (il doit bien y en avoir un pour faire tenir la confrérie ensemble), je me souviens juste de ce que disait, désabusé, un ami recevant des patients assignés à suivre une thérapie, par le système judiciaire. Des dingues de compétition, quoi : "parfois, on ne peut rien faire, on va juste en rigoler après".Néanmoins, vous critiquez avant tout les techniques utilisées, pas le principe de faire bouger la pensée d’un individu, autrement dit, l’aider à ouvrir des portes qu’il n’approcherait pas de lui-même ?
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@Jean Ducoin
"Néanmoins, vous critiquez avant tout les techniques utilisées, pas le principe de faire bouger la pensée d’un individu, autrement dit, l’aider à ouvrir des portes qu’il n’approcherait pas de lui-même ?"
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@Gaspard Delanuit
"la psychanalyse, quand elle n’est pas carrément une imposture (voire une escroquerie), est une vieillerie ringarde et poussiéreuse qui a largement fait les preuves de son inefficience."
Ça ressemble à "l’argumentation" d’un macroniste, c’est ringard et vieux, allé hop, un peu plus de cent ans je trouve pas ça très vieux comparé à la philosophie ou aux religions.
Il y a trois raisons pour qu’elle soit inefficace : la personne ne veut pas vraiment se connaitre, le psy ne veut pas le soigner pour qu’il revienne encore et encore, et la personne peut être tellement habitué à (se) mentir qu’elle est incapable d’être honnête.
Je ne parle nulle part d’aller faire une psychanalyse, en comprenant nos rêves, en écoutant son inconscient (en faisant taire le mental) et en laissant s’exprimer ce qu’il y a en nous on peut y arriver sans psy. Voir cet article.
"Je reproche à la psychanalyse d’enfermer l’individu dans son passé et de s’enfermer elle-même dans son dogmatisme, tout en prétendant être libératrice."Quelle psychanalyse, chaque psy est différent, et la plupart des psy en France qui idolâtre Freud ne sont pas des bon exemples.
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@Manuel 235
"Ça ressemble à "l’argumentation" d’un macroniste, c’est ringard et vieux"
Le zen est ancien mais il est jeune et frais. La psychanalyse est récente mais déjà veille et ringarde.
"Quelle psychanalyse, chaque psy est différent, et la plupart des psy en France qui idolâtre Freud ne sont pas des bon exemples."
Je parle de la psychanalyse pratiquée par "la plupart des psy en France qui idolâtrent Freud" puisque j’habite ce pays. Et s’ils "ne sont pas de bons exemples" alors que "chaque psy est différent", c’est le problème de la psychanalyse, pas le mien.
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@Gaspard Delanuit
Ok mais la vidéo parle de Jung pas de Freud. -
@Gaspard Delanuit
ouai enfin l’argument "les psy sont nuls, mais la psychanalyse fonctionne quand même", sous-entendu "moi seul l’ai compris" ... ça permet peut-être de s’auto-justifier, mais c’est pas différent de ce que dirait un gourou "écoutez moi, je sais, les autres ont rien pigé, je détiens la vérité vraie"...
c’est plutôt un gros signal de plus de se tenir éloigné de la psychanalyse selon moi.
ou alors, on assume : la psychanalyse est une pratique shamanique, d’ordre magique, c’est fondé sur rien d’autre que le pouvoir de suggestion ou d’emprise du shamane.
mais bon, après, les psychanalyse ce n’est que de la boursoufflure d’ego au final. moi moi moi et moije moije moije ... ha non, et aussi mon nombril ... c’est des gens qui passent beaucoup de temps avec leur ego.
pour quel resultat concret ?
si ce n’est le porte monnaie des psychanalystes ... -
@yoananda2
"c’est des gens qui passent beaucoup de temps avec leur ego.
pour quel resultat concret ?"
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@Manuel 235
Je l’ai dit, Jung est plus intelligent que Freud, plus subtil et moins malhonnête. Mais cela ne change pas le fait que la thérapie proposée repose sur un fatras de constructions conceptuelles alambiquées et encombrantes qui ne partent pas de la réalité de la personne problématique. C’est toujours une théorie préconçue correspond à un état de la connaissance et des croyances dans un certain milieu de gens habitants en ville, donc très déconnectés de la nature, une théorie qui essaie de se vérifier sur chaque cas rencontré.
Prenons le cas de la lecture symbolique des rêves : il s’agit toujours d’aller y chercher en quoi la grille de lecture jungienne (ou une autre) s’y applique. Dans des approches magiques, le rêve n’est pas interprété dans une autre langue que celle du rêveur, il n’est même pas interprété du tout. Interpréter, c’est réduire et déformer. Si l’on ne veut pas le détruire, il faut donc apprendre à comprendre le rêve depuis le rêve, Donc devenir conscient pendant qu’on rêve et entrer en dialogue avec les éléments et les personnages du rêve. Le rêve peut alors devenir thérapeutique en lui-même, ce qu’il ne peut pas être quand il est "analysé" (détruit) à l’état de veille. Car le rêveur n’est éveillé que lorsque le corps est endormi (à moins d’être un Éveillé constant, un illuminé, un bouddha). La psychanalyse repose sur l’idée formée par le mental conscient qu’il existe un inconscient. Mais cet inconscient, ou prétendu tel, est lui-même une idée, on ne sort pas du discours que le mental produit sur lui-même. Dans d’autres approches, c’est la notion même de personne qui explose, il n’y a alors ni "conscient" ni "inconscient", ce qui ne vous empêche pas d’avoir un esprit clair et des relations sociales naturellement équilibrées. Mais cela suppose une relation à l’univers qui n’est pas facilement accessible depuis un point de vue citadin.
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@ tous,
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Freud a quand même révélé qu’il existe un arrière-plan de la conscience qui n’est que la surface. Avant lui, il y avait la rationalité pour la conscience, sinon les stimuli, à part ça la folie, au mieux les humeurs qui venaient de la bile, du foie, de la rate : ce qui était quand même rudimentaire, voire fruste. La médecine chinoise sait appréhender les états des parties du corps, les humeurs, les caractères, mais avec tout un paradigme corrélatif qui va avec, pas simplement mécaniste. Mais, sitôt ouvert la psyché, Freud a enfermé l’inconscient dans ce "complexe d’Œdipe" bien trop réductionniste à l’obsession du phallus (le malheur des femmes étant qu’elles n’en ont pas…). Alors que Jung a ouvert l’inconscient collectif et archétypal. Freud était athée et matérialiste : le spirituel totalement accaparé par un Livre Unique et totalisant du monothéisme était devenu déjà une branche morte. Jung avait déjà senti que la spiritualité est considérablement plus vaste que ça.
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Sur la psychanalyse
Les Grecs ont inventé le mot démocratie, mais pas le principe. Il vient de l’antédiluvien conseil, c’est-à-dire le concilio, la conciliation (et non pas le conseil au sens "tu devrais faire ce que je te dis"). L’assemblé réunissait les parties prenantes à un problème commun : il fallait délibérer, négocier, concerter, transiger, chercher la voie de sortie, le schéma libérateur, c’est-à-dire la décision qui n’est pas un pouvoir mais un plan de résolution formé et souhaité par tous.
De même, Freud a inventé le mot psychanalyse, mais pas le principe de la guérison par la parole, vieux comme le monde aussi, possible avec toutes sortes de procédés, pratiques et ressources de pensées. L’effet placebo a été démontré par l’expérience de Robert Rosenthal sur les souris : ça existe, mais la science, telle qu’elle est aujourd’hui, ne peut pas expliquer le phénomène, car elle ne peut expliquer que les actions matérielles.
Le principe de la psychanalyse est que le patient se vide de son psychisme historique pour l’étaler devant lui. C’est un long travail, intéressant pour les personnes qui ne fonctionnent plus. Mais il est vrai que le dogme freudien, encore bien trop pesant aujourd’hui, n’est pas une clé suffisante, très loin de là, pour se laver de tous ses blocages. Je connais une proche personne qui a été soulagée grâce à la psychanalyse et qui a pu continuer à vivre en pouvant se faire du bien comme apporter du bien aux autres. Mais la personnalité du traitant compte sans doute plus que la methodo freudienne. Comme dans tous les métiers, les psys, c’est comme les champignons : certains sont excellents, d’autres à fuir car destructeurs.
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L’arbre à palabres.
Eric de Rosny a écrit dans Les yeux de ma chèvre avoir assisté à une séance qui a duré trois jours au Cameroun. Il y a eu un vol de vache au village. Tous les villageois devaient rester sous l’arbre tant que le voleur n’a pas été identifié. Ils ont dénoué progressivement des contentieux qui pesaient dans le village, jusqu’à comprendre que le voleur, qui a été trouvé, était jaloux du propriétaire marié avec la femme qu’il convoitait. C’est de la "banale" psychothérapie de groupe, conduit par un "sorcier guérisseur" : comment lever le malheur qui s’est abattu sur une communauté, au-delà de la décision de justice à rendre contre le coupable.
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L’école de Palo Alto
Je ne connais que formellement cette école. Eric Berne n’en fait pas partie, apparemment, mais son livre L’analyse transactionnelle est tout à fait dans cet esprit. C’est centré sur la Personna, présenté par Manuel 235, ou la pancarte, selon Berne. Comment devenir prince charmant ou princesse quand on se sent vilain crapaud, par exemple. La personna est l’image parfaite que l’on se souhaite, mais aussi des comportements et attitudes que l’on traduit, y compris et surtout malgré soi. La bonne connaissance de sa personna a pour buts d’améliorer ses interactions avec les autres comme de prendre conscience de ses entraves psychiques. C’est déroutant, ça semble nuche d’un premier abord, mais on sent vite que la simplicité des explications ne vient pas de la puérilité de l’auteur, au contraire de la recherche des évidences avec des concepts éclairants et utiles, par exemple le moi parent, le moi enfant - y compris démentiel, comme celui de Macron - et le moi adulte. Le moi adulte n’étant pas le rejet des deux autres, mais au contraire la synthèse réussie. C’est un travail d’intelligence qui consiste à se soigner dans l’action entre son ego et la société pour conduire son existence.
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@TchakTchak
"Freud a quand même révélé qu’il existe un arrière-plan de la conscience qui n’est que la surface. Avant lui, il y avait la rationalité pour la conscience, sinon les stimuli, à part ça la folie, au mieux les humeurs qui venaient de la bile, du foie, de la rate : ce qui était quand même rudimentaire, voire fruste."
Non, pas du tout. C’est une légende ridicule, une infox."Sigmund Freud aimait à se décrire en conquistador ayant foulé pour la première fois un continent inexploré avant lui : l’inconscient. En fait, l’historien de la psychiatrie Henri Ellenberger a fait un sort à cette légende en montrant que bien d’autres avant Freud avaient déjà évoqué son existence."
https://www.cairn.info/freud-et-la-psychanalyse—9782361063542-page-60.htm -
@Gaspard Delanuit
thérapie de l’ego ou simple logorrhée ... franchement ... le doute m’envahit ! lol
l’ego ça se remet à sa place, ça ne se thérapise pas, je pense. vous en pensez quoi ? -
@Gaspard Delanuit
L’article de votre lien :
Il vous reste à lire 93% de ce chapitre.
Un peu comme l’inconscient : l’inconnu qui représente plus de 80% du connu.Pour l’anecdote : dans un bâtiment où j’ai habité, il y avait au rez-de-chaussée une porte comportant une ancienne grande lucarne intérieure, rebouchée avec un panneau de bois. Il y avait à côté une sonnette avec la plaque d’un psychanalyste qui exerçait.
Un pote m’avait interrogé et je lui avais expliqué que c’était avant la loge du concierge.
Il m’a répondu : "Depuis qu’on a supprimé les concierges, on les a remplacés par des psychanalystes". -
@TchakTchak
Sur l’analyse transactionnel et les concepts comme le moi parent, le moi enfant, etc, il y a ces vidéos. -
@Gaspard Delanuit
"Donc devenir conscient pendant qu’on rêve et entrer en dialogue avec les éléments et les personnages du rêve."C’est pas donné à tout le monde sans substances psychédéliques, et avec c’est un peu risqué et pas facile dans cette société occidentale.
Les archétypes se retrouve dans les mythologies, certains dieux (des polythéismes) représentes des archétypes, c’est pour ça qu’il dit de garder la même tradition spirituelle qu’on a eu en grandissant si elle nous à marquée. Et si ces mythes nous expliquent ces archétypes c’est pour qu’on puissent mieux les comprendre, inconsciemment pour tous et consciemment pour ceux qui le veulent.
Donc en attendant d’arriver à être éveillé pendant qu’on rêve, pourquoi ne pas essayé de les comprendre (les rêves) ?
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@Manuel 235
"Donc en attendant d’arriver à être éveillé pendant qu’on rêve, pourquoi ne pas essayé de les comprendre (les rêves) ?"
"C’est pas donné à tout le monde sans substances psychédéliques"
https://sommeil.univ-lyon1.fr/articles/savenir/lucide/lucide.php -
@TchakTchak
"Il m’a répondu : "Depuis qu’on a supprimé les concierges, on les a remplacés par des psychanalystes"."
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@yoananda2
"l’ego ça se remet à sa place, ça ne se thérapise pas, je pense. vous en pensez quoi ?"
Idem.
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@Gaspard Delanuit
Diagnostic psychiatrique à tout bout de champ et produit chimique comme solution ! Découverte récente de 394 maladies mentales !!!
Tu m’étonnes que les psychanalyses fassent petits joueurs à coté de Big Pharma ! -
pour moi il n’y a pas d’inconscient pas des pré-conscients (de diffférentes sortes, je rentre pas dans les détails). Je m’éloigne fortement du freudisme qui n’était fondé sur rien au fond même s’il expliquait un certain nombre de choses.
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La psychanalyse est normalement, même dans le plus inutile des cas, une introspection qui va théoriquement bien dans les coins et les recoins. Plus, quoi qu’on en pense, une grille de lecture qui est intéressante de toute façon. Même Freud. Et on n’a rien à perdre à se connaître mieux. On a au contraire tout à gagner. Sauf si on est idéaliste, qu’on a une idée faussement positive de soi et qu’on veut garder ses illusions dans ces domaines...
D’autre part, c’est une démarche volontaire. Personne te force.
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