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maQiavel

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Machiavel est incontestablement le premier penseur de l’Etat stratège et de l’évolution institutionnelle. Son innovation est la création du « vivere politico ». Le « vivere politico » machiavélien n’est pas un objectif éthique en soi, mais un moyen de défendre la liberté civique et les multiples objectifs des individus afin de maintenir la stabilité de l’État dans une période trouble favorable au déclin d’une république.
Dans le républicanisme de Machiavel, l’État existe en tant que fin en soi, mais il se maintient grâce à la liberté civile et à la participation active du peuple : il y a clairement une co-évolution entre la solidité de l’État et l’activité civique, le « vivere politico ».
Machiavel énonce les principaux traits de caractère du leader républicain : avant toute chose, c’est un architecte. Les fondations de l’État doivent être solides, tant dans le domaine institutionnel que dans le domaine physique, et encourager le comportement vertueux. Deuxièmement, il sait concevoir des institutions adaptées à la culture des citoyens sans se poser la question de la forme du meilleur régime politique. Troisièmement, c’est un médecin : il ne se contente pas de soigner, mais il prévient aussi et surtout la corruption en adaptant les institutions. Il doit anticiper l’arrivée de la mauvaise fortuna de manière à renforcer sa virtù. Le diagnostic est propre à chaque situation et aux circonstances, afin de faciliter les capacités adaptatives des institutions. Afin d’éviter la constitution d’intérêts acquis, le dirigeant doit être issu du peuple mais est toutefois borné par un peuple actif politiquement qui limite et contrôle son pouvoir. Et il doit y avoir rotation parmi les agents de l’État afin d’équilibrer le bien commun du petit nombre et celui du grand nombre grâce à l’activité civique directe.
Machiavel ne souhaite pas bâtir un régime parfait d’harmonie sociale, mais considère que la lutte entre les classes sociales et les intérêts divergents est normale et témoigne d’une vie civique active, qui permet au bien commun du grand nombre de triompher sur l’intérêt privé des puissants. Les conflits sont nécessaires et font partie du « vivere politico ». Ils ne menacent pas l’État, mais le renforcent, puisque aucune république ne peut exister sans passions et leur expression organisée. Le renouvellement de la vertu civique par le biais des conflits produit un équilibre dynamique différent d’un ordre princier imposé.
Machiavel explique que le processus de corruption commence lorsque l’individu perd son autonomie et n’est plus en mesure d’agir en tant que citoyen actif et que le pouvoir du grand nombre devient le pouvoir du petit nombre.
 

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  • Premier article le 21/12/2011
  • Modérateur depuis le 24/01/2012
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Derniers commentaires




  • vote
    maQiavel maQiavel 15 janvier 2020 19:35

    @Joe Chip

    Et pourtant je te jure que je suis persuadé que tu m’avais mal compris ou que tu confonds. Sincèrement, ce n’est pas un coup que j’essaie de te jouer. Je ne me rappelle pas avoir dit ça, ce serait plus facile si tu mettais un lien vers mon propos mais je ne vais pas te demander ça, rassure-toi.

    Clairement, je ne pense pas que la haine anti-musulmane n’existe pas ou n’est pas répandue. Je ne pense pas non plus que la diminution des actes de violences anti-musulmans soit un indice de l’inexistence de cette haine. Je pense effectivement qu’après les attentats, un certain discours s’est libéré et des gens se sont radicalisé. Mais je ne pense pas du tout que ce soit majoritaire, même si ce sentiment est grandissant, c’est limité à une frange de la population. Et je mets ma main à couper que je n’ai jamais dit le contraire.

    «  D’ailleurs nous avions eu quelques échanges à ce sujet. Je ne dis pas ça pour te coincer mais je ne pense pas que tu faisais référence aux identitaires, mais bien à la population en générale, à la fragilité des Occidentaux confrontés à la violence, etc  ». 

    ------> Ooook. Voilà, là j’ai la confirmation que tu avais mal compris. smiley

    Je peux même retrouver le lien, c’était le jour des attentats en Belgique. Je disais en gros qu’en allant chercher mes gosses, je voyais des gens qui paniquaient partout . Et je disais que la féminisation avait fait son effet sur les occidentaux post modernes et je comparais cette fragilité avec ce qui nous est rapporté du comportement stoïque des anglais pendant les bombardements de 40. Mon propos n’avait rien à avoir avec une haine des musulmans qui serait majoritaire en France. smiley

     « Les tenants de la théorie du "sentiment d’insécurité" expliquent (en exagérant un peu) que les gens racontent n’importe quoi sur la base de leur ressenti, en brandissant des chiffres et des statistiques à l’appui. J’ai toujours trouvé cette approche très réductrice et politicienne ». 

    ------> Je suis d’accord avec toi et ce n’est pas mon cas. Par contre, je précise il faut bien distinguer le sentiment d’insécurité de l’insécurité elle-même et on se confronte aussi à des gens qui mélangent les deux et qui font de leur propre sentiment d’insécurité une réalité objective absolue.

    Sinon, je suis d’accord avec toi, je l’ai même déjà dit ici à plusieurs reprises, les statistiques ne disent pas tout de la réalité. La carte n’est pas le territoire comme on dit.



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    maQiavel maQiavel 15 janvier 2020 19:07

    @Joe Chip

    *Par contre je me rappelle avoir discuté avec toi de la crainte qui pouvait exister chez certains musulmans à cause notamment de la radicalisation d’un certain discours anti-islam et qui expliquait que quelques musulmans avaient mis une étoile jaune lors de de la manif contre l’islamophobie. ( je me suis emmêlé les pinceaux)

    Sinon, en ce qui me concerne, je ne jette jamais les perceptions collectives à la poubelle car elles disent tout de même quelque chose. Ça ne veut pas dire qu’elles sont des réalités absolues, ce sont des perceptions souvent tronquées pour des tas de raison. Mais elles donnent tout de même des renseignements.

    Je ne me moque par exemple jamais du sentiment d’insécurité. Certes, on retrouve chez ceux chez lesquels ce sentiment est le plus extrême ( souvent c’est lié à un vécu personnel et /ou à une surexposition médiatique aux faits divers) des exagérations abracadabrantesques qui ne correspondent pas aux statistiques dont on dispose et il là il faut bien faire comprendre que c’est un sentiment et non pas LE Réel incontesté et incontestable sous peine d’être dans le déni pathologique. Cela dit, une fois qu’on a mis les points sur les i, ce sentiment donne la température d’une l’ambiance sociale délétère.

    Il y’a beaucoup d’exemples anecdotiques comme ça : un retraité voit de son balcon des jeunes entrain de se défoncer à l’alcool et au shit en bas de sa rue et en partant, l’un d’eux explose une poubelle d’un grand coup de pied. Techniquement, aucune violence n’a été commise sur qui que ce soit et pourtant, le sentiment d’insécurité de la personne qui a été témoin de ce fait va grimper en flèche, elle peut même développer des stratégies d’évitement par crainte de se faire agresser en bas de chez elle, sachant que ces jeunes y trainent souvent.

    Il est évident que les incivilités font grimper le sentiment d’insécurité, c’est ce que ne comprennent pas ceux pour qui ce sentiment est simplement un pur fantasme ou une simple construction médiatique. 



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    maQiavel maQiavel 15 janvier 2020 18:29

    @Joe Chip

    « Oui enfin quand je te montrais les études portant sur la diminution statistique continue des actes antimusulmans depuis plusieurs années, et de la perception généralement positive des musulmans au sein de la population française, tu me répondais que ces chiffres étaient sujet à caution et ne traduisait pas forcément la réalité ». 

    ------> Ouhlàlà, non. A mon avis tu confonds avec une discussion que tu as eu avec quelqu’un d’autre ou tu n’as pas compris mon propos. Je n’ai jamais prétendu que les actes anti-musulmans ne diminuaient pas. Par contre je me rappelle avoir discuté avec toi de la crainte qui pouvait exister chez certains musulmans à cause notamment de la radicalisation d’un certain discours anti-islam et qui expliquait la crainte ressenti par certains musulmans, dont ceux qui avaient mit une étoile jaune lors de de la manif contre l’islamophobie. Je parlais d’une perception subjective présente chez certains musulmans et non pas de la réalité objective et chiffrées des actes anti-musulmans. De la même manière , je ne confonds pas les statistiques sur l’insécurité ( qui diminue quand on chiffre sur le temps long ) avec le sentiment d’insécurité ( qui est lié aux perceptions subjectives de la population et qui est plus intense que jamais).

    Ce qui est perçu ne correspond pas forcément à ce qui est mesuré et ce pour des tas de raison qu’il serait trop long d’énumérer ici. 

    « Tu n’hésitais pas d’ailleurs à parler d’hystérie islamophobe (ou antimusulmane) en France suite aux attentats, alors que là encore, la population française s’est plutôt distinguée par son stoïcisme 

    ------> Là non plus tu n’as pas du me comprendre. Il y’a clairement une hystérie anti-islam dans une frange de la population ( notamment du coté des natios identitaires et de leur représentant médiatique) mais elle ne se traduit pas par des actes de violence ( et je ne l’ai jamais prétendu) mais par des discours qui se radicalisent de plus en plus et ensuite elle ne s’étend pas à l’ensemble des Français ( qui, effectivement se sont très bien tenus de manière générale) même si cela s’étend peu à peu.

    Je ne me rappelle pas avoir parlé ne serait-ce qu’une seule fois des violences anti-musulmans mais des discours anti-musulmans oui, et seulement dans une frange de la population ( de plus en plus audible) et non chez les Français en général.



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    maQiavel maQiavel 15 janvier 2020 16:57

    @Conférençovore

    « commençons au moins par admettre qu’il est très fortement possible que comme le suggère M. Berger, ce facteur précarité soit secondaire ».

     ------> Mais pourquoi partir de la pétition de principe que c’est secondaire alors que des tas d’études établissent une corrélation entre les facteurs socio-économique et la violence  smiley  ? Non, c’est à ceux qui le prétendent de démontrer que la précarité est secondaire. Et pour ça, ils doivent faire des études comparatives entre les différentes catégories sociales et montrer qu’elles ont un impact insignifiant. 

    Par ailleurs, oui il n’y a pas que des jeunes issues de catégorie sociales précaires dans ce pays mais le fait est que ce sont ces jeunes qui sont surreprésentés dans l’usage de la violence en général et il y’a des tas de statistiques pour le démontrer. Les maghrébins sont aussi surreprésentés et je pose la question pour justement ne pas mélanger les torchons et les serviettes : dans les statistiques, quelle est la part de violence des individus d’origine maghrébine issus des classes moyennes et supérieures ? Si cette part reste très élevée, là on pourra déduire que la culture maghrébine est effectivement LE facteur déterminant. Si elle reste équivalente à celle des autres individus des classes moyennes et supérieurs, eh bien non.

    « Ce sont des stats officielles qui montrent que dans culture maghrébine, cette violence fait partie des normes ».

     ------>  Mais alors pourquoi on retrouve cette violence dans d’autres pays développés qui n’ont rien à voir avec la culture maghrébine et à des niveaux supérieurs à ce qu’on trouve en France  smiley  ? Comme je l’explique plus bas, je ne nie pas que les cultures d’origines doivent jouer un rôle à un certain niveau ( et de façon beaucoup plus complexe qu’on le croit, cfr les travaux d’Hughes Lagrange) mais se focaliser là-dessus pour en faire LE facteur explicatif n’a aucun sens.

    On ne peut pas passer d’un extrême à un autre sous prétexte qu’il y’aurait une idéologie hégémonique dans les médias ( ce qui n’est d’ailleurs plus vrai depuis un bon moment) qui ferait de la précarité LE facteur explicatif absolu.



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    maQiavel maQiavel 15 janvier 2020 15:09

    Pour expliquer ce que j’entend plus haut par « culture de rue » :

    La grande métropole occidentale est le lieu de l’atomisation par excellence, elle est constituée d’individus anonymes, séparés et seuls. Dans cette société de masse, l’individu a perdu son importance et peine à donner un sens à sa vie. Et c’est alors que s’enclenchent des dynamiques communautaires : des atomes isolés vont faire « communauté » en tissant des liens affectifs se fondant sur un sentiment d’appartenance et au sein de la communauté les membres se perçoivent comme des personnes à part entière et y trouvent solidarité, cohésion et sécurité. Ces communautés sont diverses et variées et prennent des déclinaisons différentes selon le lieu, l’âge, le sexe, la catégorie sociale, les origines etc.

    Chez les jeunes des quartiers populaires, cette dynamique communautaire donne la culture de quartier. C’est-à-dire que le sentiment d’appartenance se fait sur des bases territoriales, le groupe auquel on appartient ce sont les personnes avec lesquels on vit, avec lesquels on a grandi et qui par conséquent avec lesquels on vit. Il faut rajouter à cela le fait que dans les quartiers populaires, il y a une défiance vis-à-vis de l’Etat et des institutions, la culture de délégation de la violence y est absente : quand on a un problème, on n’appelle pas la police qui est considéré comme une force hostile, on ne soustraite pas la violence à l’Etat, on l’utilise soi-même pour régler les problèmes quand il y’en a. De là nait une certaine culture de la violence agrémentée d’un virilisme que d’aucuns trouveraient caricatural.

    Dans ce contexte, l’étranger, c’est celui qui n’est pas du quartier, et s’il n’appartient pas à la communauté, c’est qu’il est un ennemi potentiel. C’est cette logique territoriale qui est à l’origine de la culture de gangs dans certains pays et de nombreuses violences dites « gratuites ». En France, la culture de gang est rudimentaire en comparaison de certains pays comme les USA ou le Salvador mais cette réalité existe : même pour le gars de quartier, se balader dans d’autres cités, c’est marcher sur des œufs, c’est prendre le risque de se faire agresser si on est pas connu. Et même lorsqu’on sort du territoire, on emporte une portion du territoire avec soi ( en France, le fameux adage « tu peux quitter le quartier mais le quartier ne te quitte pas »).

    Cette « culture de rue » dont je parle est une combinaison de tout ça : dynamique communautariste sur des bases territoriales, défiance envers l’Etat et absence de culture de délégation de la violence, virilisme etc. En fonction des pays, cette culture de rue a des déclinaisons différentes. Et en France, étant donné que ce sont des maghrébins et des subsahariens qui vivent dans ces quartiers populaires dans les grandes villes, cette culture de rue est agrémentée de traits culturels spécifique au contexte social français mais aussi aux cultures d’origines ( c’est une combinaison des deux comme l’explique très bien Hughes Lagrange). Il ne s’agit donc pas de nier l’implication des cultures d’origines mais de comprendre comment elles s’inscrivent dans ce contexte.

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