@micnet

Totalement d’accord avec ton commentaire sur le rôle primordial du peuple et de sa responsabilité par rapport à la merde dans laquelle on se trouve. J’en ai aussi ras la casquette de ce discours de fuite en avant consistant à dire "c’est la faute aux méchantes zélites" tellement typique du gauchiste de base qui refuse de se prendre en main. 

Oui, c’est le message que j’essaye de faire passer aussi parfois. Une grande partie du peuple n’est pas souverainiste, voire même hostile au souverainisme. Ca me semble évident. (je parle de souverainisme parce que c’est le revers "acceptable" du discours "c’est-la-fotozélite").

Par contre, là où je ne te suis pas c’est sur ta critique des abstentionnistes. Contrairement à ce que tu affirmes, je ne crois pas que les abstentionnistes, de manière générale, le soient par passivité (certains oui évidemment) car beaucoup ont fait ce choix précisément parce qu’ils s’intéressent de près à la politique et ne se retrouvent dans aucun des candidats représentés.

Je suis abstentionniste. Je peux donc répondre. Je ne sais pas si je suis "passif", et si je l’étais je ne vois pas trop en quoi ça serait "mal", mais bon ... bref, je ne vote pas.

Pourquoi ?

Parce que je fais de la "métapolitique" et que la politique c’est pour les gueux ?

Non.

Parce que je ne suis pas démocrate. C’est tout.

Je ne crois pas dans la religion du vote. Enfin bon, comme toujours, c’est plus compliqué que ça, mais c’est toujours la merde pour moi d’exprimer mes idées avec nuances, donc je simplifie. Je ne suis pas contre le vote dans l’absolu, mais dans le contexte actuel des "démocraties" actuelles, oui, je suis contre.

Pas parce que nos démocraties sont défaillantes et qu’il faudrait les réparer et que j’attendrais (passivement) que ça aille mieux pour voter, pas parce que je n’aime pas voter pour faire barrage (parce qu’il n’y a pas d’offre politique pour moi), mais parce que je pense que le vote c’est "mal". Je ne me contente pas du "ça ne coûte rien de voter, et au moins on pèse".

D’abord, 1/ les abstentionnistes ne sont pas un "réservoir" de voies pour telle ou telle politique, ils sont de tous bords. Les faires voter en les forçant par exemple, ne changerait pas les résultats car ils sont répartis un peu partout.

Ensuite 2/ je pense que le vote est un mauvais système pour aggréger les préférences collectives à l’échelle d’une nation aussi grande que la France. Ce qui peut avoir du sens comme en Suisse, n’en a pas en France. Question d’échelle et d’enjeux.

Il y a plein de sujets sur lesquels je ne veux pas voter parce que je veux pas donner mon avis parce que je ne m’estime pas assez compétent pour. Le discours comme quoi on vote tous parce qu’on est tous égaux en dignité, c’est du flan, ça ne veut strictement rien dire.

De plus notre société est trop divisée maintenant, ça n’a plus de sens de voter. Cf l’explication que j’ai donné récemment sur la répartition des votes entre classes éduquées (>BAC+3) et les autres.

Pour que le suffrage majoritaire aie un sens, il faut un ensemble de conditions qui ne sont plus remplies. (que je peux expliciter si jamais)

Maintenant, est-ce que ça veut dire qu’on est "passif", qu’on est spectateur de la société ? bah non, évidement pas. Déjà ne pas voter est une action qui a une signification de désapprobation, mais en plus, il y a 10 000 façons d’agir bien plus efficaces que le vote.
Je le redis, pour moi le vote n’est pas inocuitaire, mais iatrogène.