Il serait inconcevable de s’imaginer des journalistes politiques sans avis. Personne ne détient la sacro-sainte objectivité, le mérite est certes de tendre vers elle, mais la porter aux nues est stupide.

Que Monsieur Duhamel soit suspendu pour celà me pose problème donc. Néanmoins je trouve indécent de la part de Mr Bayrou d’en profiter pour s’en émouvoir.

Quand depuis des mois on joue le démago à brandir la théorie du complot, à citer à longueur d’intervention la collusion "média-pouvoir", je pense qu’on devrait se faire tout petit lorsque justement un journaliste avoue presque publiquement avoir l’intention de voter pour vous.

Monsieur Bayrou joue un jeu plutôt dangeureux. Celui qui pleure en permanance sur l’absence de pluralisme dans les média (ce qui est pluôt justifié de mon point de vue) mais par la même occasion porte le discrédit sur le journalisme devrait réféléchir un peu à ce que celà peut impliquer.

Pour se nourrir le débat doit être selon moi mené d’un part par les citoyens, aux préoccupations ancrées dans le réel, mais aussi dans la même mesure par un journalisme sérieux, qui saura porter la contradiction et mettre en relief les situations.

Oui donc à des confrontaions "participatives" mais sans oublier d’équilibrer avec une approche plus "experte" du journaliste.

Il me semble très important de ne pas jouer le trouble jeu de l’accablement des journalistes, mais plutôt de militer pour des média professionnels et ouverts afin de nourrir le débat.