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kalki kalki 25 mars 2009 18:49

* 1.4 La structuration du temps

Berne observe et décrit 6 manières de structurer le temps. Ces différentes séquences sont classées selon leur apports quantitatif/qualitatif en signes de reconnaissance, du plus faible au plus intense.

* le retrait : la personne se met à l’écart physiquement ou psychologiquement.

* le rituel : il s’agit de séquences normalisées, standardisées (ex. se saluer), d’échanges codifiés socialement. Permet d’échanger des signes de reconnaissance. Chaque groupe a ses propres rituels.

* le passe-temps : caractérise les conversations aux sujets stéréotypés telles que les conversations de salon.

* l’activité : comme son nom l’indique, il s’agit ici de séquences dont le but est de faire quelque chose.

* les jeux psychologiques : permettent des échanges de signes de reconnaissance intenses, mais négatifs.

* l’intimité : correspond aux moments où la communication est ouverte, basée sur la confiance, le respect, et l’acceptation de l’autre. Permet des échanges de signes de reconnaissance positifs de grande qualité et de grande intensité.

* 1.5 Les positions de vie

L’enfant acquiert des certitudes sur lui et les autres. Ces certitudes seront à la base du scénario de vie par le choix préférentiel mais pas exclusif d’une position de base parmi les positions de vie suivantes :

* 1. Je suis OK, vous êtes OK (++) : la relation idéale selon l’AT

* 2. Je suis OK, vous n’êtes pas OK (+-) : mépris, supériorité

* 3. Je ne suis pas OK, vous êtes OK (-+) : sentiment d’infériorité

* 4. Je ne suis pas OK, vous n’êtes pas OK (—) : position de renoncement

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7f/AT_positionsDeVie.gif * 1.6 La gestion des sentiments

Il existe selon l’AT trois formes de sentiments dont la spécificité est de brouiller les transactions par leur non congruence :

* les sentiments accumulés ou "Timbres". Un timbre est un sentiment non exprimé sur le coup et conservé, il peut se retrouver avec d’autres dans une "Collection de timbres" de taille variable. Une collection de timbres pleine se transforme alors en violence, maladie, mort, etc.

* les sentiments parasites ou "Rackets". Depuis le cercle familial primaire où certains sentiments sont plus permis que d’autres, l’enfant puis l’adulte utilisera un sentiment "autorisé" plutôt que celui qui est "interdit" et néanmoins pertinent.

* les sentiments réactivés ou "Elastiques". Une situation actuelle peu affective rappelant une ancienne situation fortement chargée affectivement.

* 1.7 Les jeux psychologiques

Dans la structuration du temps selon l’AT c’est la séquence qui vient juste avant l’intimité . Elle est riche en signes de reconnaissance mais négatifs (on peut envisager cette séquence comme le revers de l’intimité). C’est un enchaînement de transactions doubles dont la fin dramatique est toujours prévisible et néanmoins surprenante.

Éric Berne [4] a intitulé de nombreuses séquences de ce type de manière imagée. Un exemple est le "Oui, mais...". Une personne a un problème, une autre lui donne des conseils dont chacun est ponctué par la première par un "Oui, mais...". Lassée, la seconde peut s’emporter de parler dans le vide si ce n’est la première qui ne se sentirait pas écoutée. Les transactions de surface disent bien "je cherche de l’aide" mais celles qui sont cachées disent en même temps "personne ne peut m’aider". D’autres jeux existent : "Battez-vous", "Au viol", "Sans toi", "Jambe de bois"...

Stephen Karpman a élaboré une matrice de tous ces jeux : le triangle dramatique Victime-Sauveteur-Persécuteur (obligatoirement avec une majuscule). A chaque pôle se trouve un rôle : une personne dans celui de la Victime, une autre dans celui de Sauveteur et une troisième le rôle de Persécuteur (on peut observer que ce jeu se joue fréquemment à deux avec tiers symbolique). Il y a donc interactions entre ces trois rôles qui sont interchangeables. Dans le cas du jeu "Oui, mais..." cité ci-dessus la première est Victime, la seconde Sauveteur mais in fine la première peut se retrouver Persécuteur "tu ne m’aides pas" et l’autre Victime "j’ai essayé de t’aider".

Attention il convient de distinguer par exemple le sauveteur qui est une personne tout à fait efficiente du Sauveteur qui ne l’est pas, ou la victime qui subit un traumatisme bien réel de la Victime qui se plaint pour se plaindre (en toute méconnaissance).

A ce titre, le film "Oui, mais... " (2000) avec Gérard Jugnot et Emilie Dequenne illustre bien ce type de situations, jonglant habilement entre l’héritage de Eric Berne et de Stephen Karpman.




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