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poetiste 15 novembre 2010 23:57

Analysez-moi !

 

On pourrait dire de Michel Onfray qu’il a un sérieux compte à régler avec le christianisme et comme le sieur Freud voyait dans la recherche de Dieu, la recherche du père, ceci explique cela. Mr Onfray ne retient rien de Freud, c’est une autre croyance.

Ceci dit, à propos des psy, jamais charlatans ne surent mieux leur métier, comme jadis les médecins : jamais empoisonneurs ne surent mieux leur métier.

C’est que les médecins du temps de Boileau en étaient aux balbutiements de la médecine. Et de plus, le corps nous livre ses secrets bien qu’il reste beaucoup de mystères.

Mais l’âme, qui prétendrait connaître l’âme et savoir le médicament qu’il lui faut quand elle se meurt de mélancolie ? L’âme a alors besoin d’amour, d’être entendue mais pas par quelqu’un qui rédige une facture après consultation.

On a créé de toutes pièces le métier de psychologue ; on a usurpé l’épithète pour en faire un substantif et s’approprier ce mot.

Quand des gens ont faim à l’autre bout de la planète, on crée une ONG bénévolement. Quand des personnes déprimées crient au secours chez nous, on crée des postes de psy. Si ce n’est pas là une exploitation du dysfonctionnement de la société, expliquez-moi.

Des analyses qui durent jusqu’à dix ans et le gars qui s’est analysé lui-même devant son psy pense qu’il a découvert son fonctionnement, qu’il est guéri mais en fait on l’a fait tourner en boucle autour de son ego et il continue de se satelliser autour .

Au lieu de le débarrasser de ses « moi, je » encombrants, on les a exacerbés. Est-ce que l’imposture peut continuer comme ça ?

Si le psy se justifie dans une société sans liens, c’est qu’il nous faut recréer ces liens, alors les psy se reconvertiront en cantonniers ou maçons.

Tout s’achète et tout se vend, comme si la gratuité n’avait plus son mot à dire, c’est bien dommage. Un monde « gagnant gagnant » n’est pas celui de l’échange économique mais celui du partage, du temps que l’on passe pour l’autre.

Disons que dans la conjoncture, le psy reste une nécessité, un pis-aller. Quel soignant honnête d’une maladie ne voudrait pas qu’elle soit éradiquée et passer à autre chose ?

Nous avons les moyens de supprimer l’exclusion, les suicides à télécoms mais les ego surdimensionnés restent des « ego sans trique » extrêmement timides de la rencontre de l’autre, du plus démuni et peut-être de leur véritable «  eux-mêmes ».

Vivre de la dépression bien entretenue par la pression des médias, leur publicité assommante et le tapage de leur foire aux vanités, ce n’est pas prendre le problème par le bon bout.

Quand on vous vend du rêve qui vous déprime, c’est qu’il s’apparente à une drogue. Nous avons fait de la théorie freudienne une drogue et de la lutte des classes de Karl Marx une utopie dangereuse. On n’a pas gardé le doute, salutaire en toutes circonstances.

Tout ce qui s’impose en croyance absolue constitue un dogme dangereux. La certitude mimétique religieuse nous en fait la démonstration avec les extrémistes religieux.

Ils adorent leur religion mais ne sauraient décrire leur Dieu ; il leur sert de slogan pour justifier des instincts incontrôlés.

La folle du logis est partout, dans les dogmes, les partis, les religions. Remettre en question la psychanalyse de Freud, c’est lui reprendre des terrains usurpés.

Des fois, on croit et ce n’est pas vrai, dit-on A vrai dire, si j’ose dire, ce n’est jamais vrai qu’à travers un prisme, une légende admise selon le pays où l’on est né.

Comme Déprosges, il faut dire à tous les gourous et à tous les courroux : coucou ! Un bras d’honneur à leurs idées impérieuses.

Michel Onfray, OK ! Démystifiez le freudisme mais tapez moins fort sur la légende fondatrice de notre civilisation ; elle nous a conduit aux droits de l’homme et à la laïcité.

 

A.C

  

 

 

 




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