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poetiste 18 novembre 2010 21:39

@ elfableo

Un bout de texte pour développer :

Tentative d’explication.

Petites étincelles éphémères dans l’immuabilité des choses, les hommes ont toujours tenté de comprendre le mystère de la création. Comprendre, étymologiquement voulant exprimer : « prendre avec », on peut mesurer l’incroyable gageure d’une telle prétention. Le mammifère primate omnivore au temps imparti n’a aucun pouvoir de création primaire ; il ne sort rien de rien. Tout ce qu’il découvre est dans le préétabli ; il a les outils pour une utilisation à son avantage de la nature et la transformer dans le même sens. Tout ce qu’il découvre est don et ce don, il se l’accapare ; il va jusqu’à breveter la génétique, la vie. Cependant, tous les hommes ne sont pas ingrats car certains savent s’émerveiller de ce qu’ils découvrent et dire merci. Tous ne sont pas comme ces enfants mal élevés qui vous arrachent des mains un cadeau que vous leur offrez. Le singe nu a en lui au plus profond de ses gènes, le plus tenace des tropismes : la cupidité reliée au goût du pouvoir. Ce n’est pas un cochon qui sommeille en l’homme, c’est bien plus inquiétant, c’est un tyrannosaure ; les atrocités de l’histoire nous le prouvent mille fois. Le tyrannosaure, bien enfoui quelque part dans le cerveau archaïque, du côté du bulbe céphalorachidien, a des raisons impératives que notre raison ignore ou préfère ignorer. Quand le tropisme d’asservir ses semblables le prend, l’homme entre dans un processus paranoïaque qui conduit à la tyrannie accompagnée d’un complexe de persécution. Le pouvoir pour le pouvoir n’est pas la responsabilité mais se pare volontiers de cette vertu. De lui-même, le tyran séduit ; il séduit les tyranneaux qui sommeillent en chacun de nous et beaucoup se reconnaîtront en lui. La « mayonnaise » de la dictature ne peut prendre que si un certain nombre de séides, tyrans secondaires, peuvent lui apporter une garde rapprochée. Ces admirateurs inconditionnels sont soumis mais pas exempts d’avoir la tentation de déboulonner le maître. Celui-ci s’efforcera de canaliser la violence vers des cibles précises qui pourront être approuvées par ses admirateurs. La paranoïa du pouvoir peut alors s’étendre à tout un peuple par un phénomène « maître esclave » en lequel chacun peut laisser libre cours aux pulsions de son tyrannosaure personnel. Comme le feu ou comme une pandémie ; le phénomène s’étend. On peut prendre l’Allemagne des années trente comme exemple de cette tendance mortifère. Les tyrans de tous poils dont le pouvoir est basé sur la violence, se mesurent, apportent une réflexivité et une exacerbation de celle-ci. Le peuple n’est rien dans ces luttes ; il a capitulé d’une capitulation lente et sournoise motivée par la peur. Pouvoir et peur sont de la même famille, deux facettes du tyrannosaure, deux aspects de l’instinct de conservation strictement animal. Le pouvoir absolu est le fantasme d’un être au temps imparti et éphémère, ceci est un paradoxe. Le tyran passe de l’idolâtrie de sa personne au renversement de son piédestal un jour ou l’autre dans l’histoire. Le tyran fait feu de tout bois, fait un outil de toute croyance pour asseoir son pouvoir et en premier lieu du mythe, de la légende fondatrice d’une civilisation. Si le concept de dieu lui est associé son pouvoir prendra un caractère sacré, il sera censé être représentant du mystère ; son pouvoir n’en sera que renforcé. Ainsi se commettent les pires atrocités au nom d’un dieu subjectif dans tous les esprits. La relation entre la peur et l’inconnu n’est pas à démontrer, elle hante toutes les superstitions, toutes les religions. Au niveau d’une croyance, deux peuples peuvent s’affronter et basculer dans la guerre mais c’est surtout une conjonction de milliers de tyrannosaures qui se réveillent, soit par le goût de la violence, soit par la peur, la soumission au commandement. On voudrait donner une vertu à la guerre quand elle n’est que fatalité de la nature humaine. On rappelle souvent l’absurdité de la guerre mais elle n’est pas absurde puisqu’elle a une raison à partir des hommes et que ce sont les comportements d’icelui qui sont absurdes du fait qu’ils sont méconnus des intéressés eux-mêmes. A croire que le cortex n’est pas encore suffisamment développé pour prendre le relais du cerveau reptilien et le conduire à des actes positifs pour tous. Ce que l’on appelle l’égoïsme est le commencement de la tyrannie des profondeurs.

A.C




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