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zenon 23 novembre 2010 16:17

Scipion n’a pas tord.

Platon est un idéologue des Idées, pures et éternelles, comme le Bien, le Beau, le Juste, pour lui ce sont ces idées qui sont "réelles" et non l’existence terrestre. C’est se qu’on trouve en dehors de la Caverne, et le Soleil est l’idée de Bien absolu.

 Platon abhorre le corps, la politique, la démocratie, les seuls "bons" gouvernants ne peuvent être que des philosophes selon lui. Ils doivent pouvoir diriger la Cité à partir de 60 ans après 40 ans d’études... bonjour le dynamisme ! Noble et riche athénien, il voit d’un mauvais oeil tout idée d’égalité des citoyens, il prône la propagande religieuse pour faire accepter les différence essentielles fondées sur les capacités intellectuelle, bonjour le modèle politique !

De son temps déjà d’autres penseurs l’avaient critiqué vertement pour cet extrémisme des idées. Isocrate son concurrent (il avait monté une école concurrente de l’Académie), et surtout Aristote remettent très vite en question Platon.

Platon et son personnage Socrate, on eu un immense succès au cours du Moyen Age car il annonce le repli chrétien sur la vie spirituelle et le dédain pour la vie terrestre. Pour Platon déjà on meurt pour quitter sa prison de chair et découvrir la "vraie" liberté.

Pour l’Allégorie de la Caverne, et non "mythe" de la caverne comme on lit souvent, il faut savoir que c’est la version métaphorique de la présentation que fait Platon du rôle du philosophe. En gros si vous prenez la République, les 80 pages qui précédent l’allégorie de la Caverne expliquent exactement la même chose, mais de façon plus technique : pourquoi les sens nous trompent, pourquoi le philosophe est seul capable de voir les "Idées" vraies, etc...

L’allégorie, c’est un peu une petite histoire qu’on raconte pour synthétiser et marquer les esprits peu attentifs au discours précédent.

Heureusement qu’on ne s’est pas arrêté à Platon, sinon la vision que nous aurions de la vérité serait bien pauvre...
Nietzsche, Heidegger, Foucault, Deleuze... sont des auteurs peut-être plus en phase avec notre époque et la version du problème de la vérité qui est la notre.

Un dernier point : en Grec vérité se dit Aletheia, et non Veritas comme en latin, le premier signifie "dévoilement" éphémère, le second vérité judiciaire. Pensez bien à la différence de signification des deux termes avant de penser pouvoir appliquer les réflexions platoniciennes à nos enjeux contemporains.

Je trouve la vidéo courte, et à l’américaine, simplificatrice à outrance, voire falsificatrice.
Je ne vois pas un appel à la réflexion mais plutôt une sorte de pirouette dans le mode
"on nous cache la vérité et en plus quand vous dîtes cette "vérité" on vous regarde de travers"
... consternant ?




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