Comme ce serait simple… Mais je crains que votre
raisonnement ne soit de courte vue hélas… Je m’explique :
Admettons : le peuple français vous élit, et vous
appliquez ce que vous préconisez : sortie de l’UE, retour à une monnaie
nationale (appelons la « le nouveau francile » pour notre exemple) ce
qui permet à l’Etat français de battre monnaie en grande quantité, de créer
l’équivalent de quelques centaines de milliards d’Euros en « nouveaux
franciles » de rembourser la dette de la France auprès des banques
privées.
Le lendemain, les français se réveillent désendettés, du
moins le croient-ils.
Car le lendemain, des centaines de milliards de nouveaux
franciles sont désormais dans les mains des banques remboursées. Lesquelles
banques prêtent à des investisseurs privés, ou sont elle-mêmes des
investisseurs privés bien sûr. Elles sont aussi prêteuses à des consommateurs
du monde entier. Fortes de la possession de centaines de milliards d’Euros en
devises (les fameux nouveaux franciles, circulant désormais sur les marchés
monétaires), des milliers
d’investisseurs privés vont alors pouvoir investir , et des milliers de consommateurs
vont alors pouvoir consommer.
Toujours ravis d’investir, les investisseurs vont investir. Partout où cela les
intéresse. Dans les pays émergents, où la croissance est forte. Dans les pays
industrialisés, où la production est rentable. Les consommateurs du monde
entier, eux, pourront acheter des produits du monde entier, partout où ils sont
produits : en Chine, en Inde, en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis, en
Espagne, et parfois aussi, en France.
Mais le nouveau francile n’est plus à ce stade une monnaie
d’échange qu’en France. Pour la majorité des tous ces acteurs économiques, il
va donc leur falloir faire du change : c’est à dire vendre leur nouveaux
franciles, pour obtenir des dollars, des yens, des yuans, des Euros, etc…
Tous les nouveaux franciles en vente sur le marché mondial
voulant trouver preneur, vont voir leur cours s’effondrer.
Les français, eux, seront désormais tous possesseurs de
comptes en banques remplis d’une monnaie qui ne vaudra presque rien, de portes
monnaie remplis de nouveaux franciles qui ne vaudront plus grand-chose. Les
prix de l’énergie, des produits manufacturés, des services internationaux, vont
exploser, et les français se retrouveront de fait encore plus pauvres que
lorsqu’ils étaient très endettés et donc très fortement imposés…
La dette existe. Quand le vin est tiré, il faut le boire. La
seule véritable solution alternative à son remboursement est de se déclarer en
défaut, et de vivre au ban de l’économie mondiale pendant vingt ans, le temps
de reconstruire un pays économiquement équilibré et autonome. Autant dire que
là où on en est on part de loin…
C’est ce qu’a du faire l’argentine il y a 15 ans, c’est ce
que vous voulez ? Pensez-vous vraiment que les français y sont près ?
Qu’on en a les moyens ?
Navré, mais le QI de Hollande n’est pas si faible...